L.A. Confidential est le troisième tome de la série du Quatuor de Los Angeles. Le roman commence là où finissait le livre précédent : Le Grand Nulle Part.
Ellroy a entrepris de se délivrer de ses angoisses et obsessions par l’écriture. Le Dalhia Noir, premier livre de la série, plonge dans le traumatisme personnel d’Ellroy : l’assassinat de sa mère par un tueur en série. On retrouve dans L.A. Confidential les obsessions d’Ellroy : Los Angeles, la corruption et l’oppression de la ville.
Comme souvent chez Ellroy, l’histoire est très complexe et les personnages ambigus dépassent largement l’opposition traditionnelle entre des protagonistes bons et mauvais. Avec cette plongée dans le monde de la police et du cinéma qui est aussi l’occasion d’une étude psychologique du genre humain, Ellroy modifie profondément les codes classiques du roman noir américain.
Ce livre a été adapté au cinéma par Curtis Hanson en 1997.
Dudley Smith : C’est un personnage de policier corrompu qui apparaît dans d’autres livres d’Ellroy. Ed Exley : Fils d’un ancien haut gradé de la police et lui-même jeune gradé très ambitieux, il essaye de surpasser le modèle de son père et est prêt à tout pour cela. Jack Vincennes, dit « la Poubelle » : Policier à la brigade des stups, il effectue de nombreuses arrestations très médiatisées. Il poursuit les stars de cinéma pour le compte d’un magazine amateur de ragots. Mais il dissimule un secret. Bud White : C’est un homme violent qui frappe avant de réfléchir. Il a vu son père tuer sa mère, ce qui a fait de lui un homme plein de colère et de violence.
Le mensonge et l’illusion : Le livre dépeint la confrontation jamais résolue entre la vérité, le mensonge et l’illusion. Los Angeles est en effet décrite comme une ville de duplicité et de traitrise, comme le sont la plupart des personnages, qui sont d’ailleurs conscients que tout le monde vit dans un pareil mensonge. La dissimulation devient alors un moyen de faire carrière ou de faire des affaires. La corruption : La conclusion s’impose d’elle-même : la loi et l’ordre n’existent pas. Non seulement la police est incapable de les faire régner, mais en plus, elle participe elle aussi à la corruption et à la violence qui imprègnent la ville. L’honneur : Ce sont les valeurs de l’honneur et de la loyauté qui remplacent celle de l’honnêteté et de la vérité. Dans ce monde trouble, il existe toujours des codes. Mais les individus, selon le groupe auquel ils appartiennent, ne partagent pas le même code de valeurs. L’ambiguïté : Comme dans tout roman noir, L.A. Confidential présente la confrontation entre les bons et les méchants, les purs et les pourris. Mais l’intérêt et l’originalité de ce roman vient de ce qu’aucun personnage n’incarne entièrement l’une de ces catégories : chacun est ambigu et tous ont un secret à cacher.
Le roman se déroule entre 1951 et 1958 et commence la nuit de Noël 1951, qui restera sous le nom de « Noël Sanglant ». En effet, cette nuit-là, des policiers brutalisent violemment des prisonniers dans leur cellule pour venger des collègues. L’enquête sur cette affaire est menée à contrecœur suite à des protestations de l’opinion publique.
Pour avoir une promotion, l’agent Ed Exley, ancien héros de guerre, accepte de témoigner contre les auteurs de ces violences . Il devient la cible de la haine des autres policiers ce qui ne l’empêche pas de faire une carrière fulgurante et de parvenir aux plus hauts postes.
Apparaissent également les personnages de Dudley Smith, policier, qui se met à travailler avec Bud White, policier violent qui pourchasse particulièrement les hommes maltraitant les femmes. Le destin des trois hommes est étroitement mêlé, malgré leurs désaccords, et ils ont tous les trois été directement atteint par le Noël Sanglant.
Bud White se prend d’affection pour Lynn Brackens, une prostituée. Il est également d’une grande loyauté envers Stensland, policier alcoolique en fin de carrière.
Deux ans plus tard, les trois hommes sont à nouveau réunis autour d’un événement tragique, connu sous le nom de « massacre du Hibou de Nuit ». Six personnes sont mortes lors de cette tuerie. La police est exposée aux médias tandis qu’elle cherche vainement à retrouver le ou les tueurs. Les agents ont du mal à savoir si cette tuerie avait une cible précise ou si elle est l’œuvre d’un fou. En enquêtant sur les victimes, ils tombent sur la piste d’une autre activité criminelle. Ils découvrent notamment qu’une jeune femme, Inez Soto, subit de multiples viols, probablement de la part des auteurs du massacre du Hibou de Nuit. Inez Soto ainsi que Jack Vincennes, policier au Stups, donnent différents indices permettant de comprendre peu à peu l’affaire.
Suite à une ellipse qui nous amène en 1957, l’enquête est parvenue à mettre à jour les activités sordides d’un réseau de prostitution mêlé au milieu du cinéma. Mais ce vaste réseau d’organisation criminelle touche aussi à la corruption politique et au trafic d’héroïne, et certains policiers et politiciens y sont mêlés.
« - Pensez-vous qu’il faille autoriser l’existence d’une certaine fraction du crime organisé afin qu’elle perpétue certains vices acceptables qui ne font de mal à personne ?
- Bien sûr, une façon de défendre les intérêts de l’électorat. Il faut bien laisser un peu de mou sur la ficelle. »« Les policiers étaient sujets aux mêmes tentations que les civils mais ils avaient besoin de maîtriser leurs instincts les plus bas dans une plus large mesure afin de service d’exemple moraux à une société sapée de plus en plus par l’influence envahissante du communisme, du crime, du libéralisme et de la turpitude morale générale. »« Lorsque Dudley Smith vous emmenait à ses basques, on lui appartenait […] : on n’était jamais sûr de ce qu’il voulait de vous, ou de la manière dont il se servait de vous. »« Tu veux savoir ce que c’est, le gros, l’ÉNORME mensonge ? C’est toi et ta sacro-sainte absolue justice. »