L’Île au trésor a d’abord été publiée sous forme de feuilleton dans un magazine pour enfant. Avant cela, Stevenson avait fait paraître deux récits de voyage et quelques nouvelles, qui n’avaient pas encore attiré l’attention sur lui, mais il savait déjà qu’il voulait vivre de la littérature. Ce roman d’aventure lui permettra de réaliser ce projet. Plus encore, Stevenson fixe ici l’image type du pirate telle qu’elle sera reprise ensuite par les livres et les films : L’Île au trésor donne naissance au mythe des pirates.
Jim Hawkins : C’est le narrateur de l’histoire dont il est le héros. Jeune garçon courageux et téméraire, rien ne le retient et il part à l’aventure. Le docteur Livesey : Le docteur Livesey est le médecin du père de Jim et l’ami de Trelawney. M. Trelawney : Également appelé le chevalier, il est naïf et lorsqu’il recrute l’équipage de l’Hispaniola, il ne se rend pas compte qu’il engage d’anciens pirates. Le capitaine Smollett : Il se méfie de son équipage et il reste fidèle à Jim, Livesey et Trelawney. Long John Silver : C’est le pirate type, à la jambe de bois, qui a tout vu et tout connu. Personnage ambigu, il change plusieurs fois de camp. Ben Gunn : Ancien pirate de la bande de Flint, il est depuis trois ans sur l’île où il a été abandonné par Flint.
Le récit d’initiation : Le jeune âge du héros fait de ce livre un récit d’initiation : Jim Hawkins quitte l’univers qu’il connaît et part naviguer sur les mers à la recherche d’un trésor. Les nombreuses rencontres qu’il fait et les péripéties souvent terribles qu’il traverse contribuent à le faire grandir. L’aventure : La curiosité et l’intrépidité de Jim contribuent à faire de ce roman un grand livre d’aventure. C’est avant tout l’aventure qui attire Jim, et qui est caractérisée ici par différents attributs qui ont forgé les codes du genre : une carte mystérieuse, des pirates, un bateau, une île déserte. Ce n’est pas l’argent qui motive Jim, mais bien le goût du voyage et de la découverte. La piraterie : Stevenson lance également la vogue des romans de piraterie et trace le portrait type du pirate : cruel mais sachant faire preuve d’humour, souvent doté d’une jambe de bois, accompagné d’un fidèle perroquet, aimant le rhum et les chansons. Le pessimisme : Cependant, l’univers de L’Île au trésor est profondément pessimiste : les exécutions sommaires et les tortures sont évoquées précisément, les hommes sont pour la plupart dénués de compassion et de sentiment. Tout contribue à donner l’impression d’un monde où les hommes courent à leur perte, aveuglé par un désir irrépressible, qu’il s’agisse d’or ou d’aventure.
Première partie : Le vieux boucanier
Première partie : Le vieux boucanier
Le narrateur, Jim Hawkins, raconte ce qu’il sait sur l’île au trésor.
Son père tient l’auberge Benbow où arrive un jour un vieux marin renfrogné, ancien capitaine qui fascine Jim. Une menace semble planer sur ce marin colérique et violent.
Quelques mois plus tard, un homme à la mine patibulaire, Black Dog, s’en prend à lui ; le capitaine, affaiblit, a une crise cardiaque. Il se confie à Jim, qui le soigne avec l’aide du docteur Livesey : il lui apprend que ses ennemis, menés par le vieux Flint, convoitent le coffre qu’il dissimule.
Un jour, un vieil homme étrange, aveugle et laid, remet au capitaine un signe, la « tâche noire », annonciatrice de meurtres. Peu de temps après, le capitaine meurt d’une crise d’apoplexie en prononçant ces mots : « Dix heures ! Reste 6. On peut encore les avoir ! ».
Jim a peur de ce qui va se passer et il demande de l’aide au village voisin. Mais le nom de Flint épouvante tout le monde. Avec l’aide de sa mère, Jim découvre la clef du coffre du vieux marin. À l’intérieur, ils trouvent de l’or et un paquet que Jim garde avec lui.
Jim confie sa mère aux voisins et part rejoindre le docteur Livesey qui est en compagnie de M. Trelawney. Les trois hommes ouvrent le sac du vieux marin et y découvrent une carte au trésor. Ils décident de partir à la recherche du trésor.
Deuxième partie : Le maître Coq
Deuxième partie : Le maître Coq
Jim, Livesey et Trelawney affrètent un navire, l’Hispaniola, pour partir en quête du trésor. Parmi l’équipage, constitué de pirates, se trouve le cuisinier Long John Silver, à la jambe de bois, homme joyeux et aimé de tous.
Pendant la traversée, Jim entend par hasard une conversation entre Silver et d’autres hommes d’équipage. Il comprend que l’équipage du bateau est en fait constitué de nombreux traitres qui sont à la solde de Flint, et qu’ils préparent une mutinerie.
Jim prévient ses amis, et ils décident ensemble de n’agir qu’une fois débarqués à terre.
Troisième partie : Mon aventure à terre
Troisième partie : Mon aventure à terre
Jim suit les pirates à terre et, dissimulé, il voit Long John Silver tuer l’un des leurs.
Les deux groupes ennemis se forment. Jim découvre sur l’île un vieux pirate, Ben Gunn, qui lui raconte qu’il a été abandonné ici il y a longtemps. Il lui montre une barque cachée derrière un rocher. Ben Gunn veut aider Jim. Il pose une condition : si quelqu’un veut venir lui parler, il faut s’approcher seul et en tenant un objet blanc.
Quatrième partie : Le fortin
Quatrième partie : Le fortin
Jim et ses amis se réfugient dans un fortin en bois qui avait été érigé par la bande de Flint. Ceux-ci le prennent d’assaut, mais ils sont repoussés. Peu après, Trelawney part à la rencontre de Ben Gunn. Quant à Jim, il décide d’aller chercher la barque dont lui a parlé le vieux pirate.
Cinquième partie : Mon aventure en mer
Cinquième partie : Mon aventure en mer
La barque lui permet de regagner l’Hispaniola. Il réussit, avec l’aide d’un pirate resté à bord, à guider le bateau jusqu’à un endroit où on ne pourra pas le voir. Mais le pirate se retourne contre lui et Jim doit le tuer. Lui-même est blessé à l’épaule.
Sixième partie : Le capitaine Silver
Sixième partie : Le capitaine Silver
En chemin pour regagner le fortin, Jim est capturé par Long John Silver et ses hommes. Jim leur tient un long discours pour justifier sa présence : c’est lui qui a trouvé la carte, c’est à lui que revient le trésor. Silver décide de lui laisser la vie sauve et il lui apprend que Livesey et ses amis ont quitté leur fortification et ont laissé la carte et leurs vivres à Silver en échange de leur vie. Silver et Jim concluent un marché : Silver protègera le jeune garçon, et celui-ci témoignera en sa faveur pour lui éviter la potence.
Le lendemain, le docteur Livesey vient pour soigner les pirates et il demande à parler à Jim. Il lui explique que Silver joue un double jeu et qu’il est dans leur camp. Ils ont conçu un plan pour déjouer les pirates.
Silver et les pirates partent à la recherche du trésor en emmenant Jim. Ils découvrent un squelette dont le bras semble indiquer une direction. Il trouve enfin l’endroit du trésor, mais les caisses sont vides. Alors que les pirates se retournent contre Jim et Silver, ils sont abattus par Livesey, Gray et Ben Gunn. Livesey raconte que le trésor était en fait caché chez Ben Gunn.
Quelques jours plus tard, ils embarquent pour l’Angleterre et laissent derrière eux trois pirates survivants. Lors d’une escale, Silver disparaît avec sa part du butin. Les hommes se partagent ce qui reste du trésor.
« C’est sur les instances de M. le chevalier Trelawney, du docteur Livesey et de tous ces messieurs en général, que je me suis décidé à mettre par écrit tout ce que je sais concernant l’île au trésor, depuis A jusqu’à Z, sans rien excepter que la position de l’île, et cela uniquement parce qu’il s’y trouve toujours une partie du trésor. Je prends donc la plume en cet an de grâce 17…, et commence mon récit à l’époque où mon père tenait l’auberge de l’Amiral Benbow, en ce jour où le vieux marin, au visage basané et balafré d’un coup de sabre, vint prendre gîte sous notre toit. »« Je connus alors pour la première fois les joies de l’explorateur. L’île était inhabitée ; mes compagnons, je les avais laissés en arrière, et rien ne vivait devant moi que des bêtes. Je rôdais au hasard parmi les arbres. Çà et là fleurissaient des plantes inconnues de moi ; çà et là je vis des serpents, dont l’un darda la tête hors d’une crevasse de rocher, en sifflant avec un bruit assez analogue au ronflement d’une toupie. Je ne me doutais guère que j’avais là devant moi un ennemi mortel, et que ce bruit était celui de la fameuse “sonnette”. »« Nous étions quinze sur le coffre à l’homme mort,
Yo-ho-ho ! et une bouteille de rhum !
La boisson et le diable ont emporté les autres,
Yo-ho-ho ! et une bouteille de rhum ! »« Dans un coin reculé, à peine éclairé par la lueur des flammes dansantes, j’aperçus de grands tas de pièces de monnaie et des piles carrées de lingots d’or. C’était le trésor de Flint que nous étions venus chercher si loin et qui avait déjà coûté la vie à dix-sept hommes de l’Hispaniola. Mais combien d’autres vies il avait coûté avant d’être amassé, combien de sang et de larmes, combien de beaux navires coulés en pleine mer, combien de courageux marins condamnés au supplice de la planche, combien de coups de canon, combien de honte, de mensonges et de cruauté, aucun être vivant n’aurait su le dire. »