Après avoir été l’élève de Platon à l’Académie, Aristote est appelé par le roi Philippe de Macédoine pour être le précepteur de son fils, le futur Alexandre le Grand, alors âgé de 13 ans. Cette expérience politique va lui permettre d’observer les comportements humains. En tant qu’habitant de la cité (polis en grec), Aristote s’intéresse au vivre-ensemble, aux relations que les hommes entretiennent au sein de la cité. L’homme est en effet naturellement fait pour vivre en communauté, puisqu’il est doué de parole (logos) et de raison. C’est en ce sens qu’il faut comprendre la politique aristotélicienne. Cet ouvrage n’a pas été publié par Aristote mais était destiné à son enseignement.
Avec ce traité de politique, Aristote met en lumière les difficultés inhérentes à la science politique et s’interroge sur les fondements et la définition d’une philosophie politique. Il aborde ainsi différentes thématiques : la citoyenneté, l’esclavage, le droit, les gouvernements et l’éducation, pour définir le « bien-vivre » ensemble. Il cherche à savoir pourquoi on vit politiquement.
Pour Aristote, l’homme est « un animal politique » qui ne trouve sa réalisation, son accomplissement, sa finalité (télos) que dans la cité, forme la plus élevée de la vie sociale, supérieure à la famille et au village. La cité est considérée comme le « souverain bien ». Mais pour Aristote, tous les hommes ne peuvent pas être considérés comme citoyens : c’est le cas des artisans et des esclaves.
La cité est semblable à un organisme, régi par des fonctions propres auxquelles différentes parties concourent. De cette théorie, Aristote considère de fait l’esclavage ou l’inégalité des sexes comme naturels.
Il distingue par la suite différentes formes de gouvernements dont trois justes : la monarchie, l’aristocratie et la république ; et trois autres injustes : la tyrannie, l’oligarchie et l’anarchie. Toutefois, il se sépare de Platon, en ce qu’il ne cherche pas à les hiérarchiser mais à chercher pour chacune de ces formes politiques les conditions concrètes de sa réalisation et stabilité. En véritable politicologue, Aristote se livre à une analyse des institutions politiques telles qu’elles existent dans le monde grec, observant les besoins des cités et proposant un principe de justice distributive.
« Il est manifeste […] que la cité fait partie des choses naturelles, et que l’homme est par nature un animal politique, et que celui qui est hors de la cité […] est soit un être dégradé, soit un être surhumain. »