Le Savant et le politique est un recueil de deux conférences données par Weber à l’université de Munich en 1917 et 1919. Il analyse les métiers de savant et de politique et en définit l’éthique qu’ils devraient suivre selon lui. Weber prononce ces conférences à la fin de la Première Guerre mondiale, période marquée par des changements sociaux et politiques importants, notamment avec la montée des idéologies totalitaires. Il propose une approche historique et sociologique de ces deux disciplines. Le texte est publié en 1959 par Julien Freund.
Weber s’interroge sur les qualités nécessaires pour devenir savant. Il doit à la fois être capable de chercher et d’enseigner. Il faut donc avoir des qualités de travail, de spécialisation dans un domaine, mais également de la passion et de l’intuition.
Weber parle pour le scientifique d’un processus de « désenchantement du monde » qui devient explicable par la science et la raison. La part de mystère du monde réduit face à la science qui apporte des réponses.
La science suppose une absence de jugement. Le scientifique doit se détacher de ses valeurs personnelles. De plus, la science n’apporte pas de satisfaction de la vie, car, contrairement à la religion, elle explique le monde sans but et sans promesses de bonheur.
Weber définit ensuite le métier de politique comme un homme étant à la tête d’un état, faisant partie des autorités qui dirigent. Le pouvoir politique se manifeste, dans le monde moderne, par une administration et des moyens de gestion concrets.
Tout individu qui veut faire de la politique aspire au pouvoir et à la domination des autres hommes. Cette domination est justifiée par le pouvoir traditionnel (la coutume), le pouvoir charismatique (charisme du chef), et le pouvoir rationnel (les lois).
Il distingue le fonctionnaire, qui doit administrer en ignorant ses idéaux et valeurs, et le politique, qui suit et revendique un idéal politique et des idées.
L’homme politique doit être dévoué à une cause, avoir le sens des responsabilités, savoir prendre du recul sur les choses et les hommes.
L’activité du politique peut être guidée par l’éthique de responsabilité ou l’éthique de conviction.
« La politique consiste en un effort tenace et énergique pour tarauder des planches de bois durs. »