Fiche de lecture
Les Misérables, Victor Hugo
Contexte

Ce roman majeur de Victor Hugo, qui figure aujourd’hui parmi les grands classiques de la littérature, a connu un succès immédiat. La première partie du roman s’est écoulée à 100 000 exemplaires, ce qui est énorme pour l’époque. On faisait même la queue pour s’en procurer une copie ! À l’époque de sa parution, Victor Hugo est en exil à Guernesey. L’auteur pressent déjà l’importance de son ouvrage, comme on peut le voir dans une lettre qu’il adresse à son éditeur : « Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal, de mon œuvre. » Ce roman illustre l’engagement républicain de Victor Hugo auprès du peuple.

Parfois critiqué pour sa grandiloquence et le manque de profondeur psychologique des personnages, le roman a certains points communs avec l’épopée, ainsi que le souligne le poète Baudelaire dans une critique de l’œuvre : « Il est bien évident que l’auteur a voulu, dans Les Misérables, créer des abstractions vivantes, des figures idéales dont chacune, représentant un des types principaux nécessaires au développement de sa thèse, fût élevée jusqu’à une hauteur épique. »

Le roman se déroule dans le cadre de la première et de la deuxième Restauration. La première Restauration, de 1814 à 1830, marque le règne autoritaire de Charles X, renversé par la révolte de 1830 (les Trois Glorieuses). La révolution permet l’accession au pouvoir d’un monarque plus souple, Louis-Philippe. En dépit de cette stabilisation politique, les courants révolutionnaires en faveur de la République continuent d’agiter le peuple, comme l’illustre l’insurrection de juin 1832 décrite à la fin du roman.

Personnages

Jean Valjean : Ancien forçat, il devient maire d’une petite ville sous le nom de père Madeleine, avant de vivre dans l’anonymat avec Cosette, qu’il considère comme sa fille. Personnage courageux, puissant physiquement, ses principales motivations sont la rédemption et le bonheur de Cosette.
Javert : Officier de police intransigeant, Javert applique la loi aveuglément, sans chercher à connaître le contexte ou les éventuelles circonstances atténuantes. Il a connu Jean Valjean au bagne, où il était surveillant, et ne cesse dès lors de le poursuivre dans le but de révéler à tous sa véritable identité et de l’arrêter.
Fantine : Employée de l’usine dirigée par Jean Valjean alors qu’il est maire de Montreuil, elle perd son emploi et est contrainte de se prostituer pour payer la pension de sa fille Cosette, recueillie par les Thénardier. Fantine tombe malade et malgré les efforts de Jean Valjean, elle meurt avant d’avoir pu revoir sa fille.
Les Thénardier : Ce couple, uniquement intéressé par l’argent, est prêt à toutes les bassesses pour en gagner plus. D’abord tenanciers d’une auberge, ils déménagent à Paris sous un faux nom, les Jondrette.
Cosette : Fille naturelle de Fantine, elle est le souffre-douleur des Thénardier, un couple de bourgeois profondément avares et égoïstes. Après la mort de sa mère, Jean Valjean l’emmène avec lui à Paris, où elle passe ses jeunes années dans un couvent. Une fois sortie, elle rencontre Marius, un jeune révolutionnaire. Cosette est un personnage rayonnant de gentillesse et de joie de vivre.
Marius : Marius n’a jamais connu son père. En effet, il a été élevé par son grand-père, un royaliste qui a renié le père de Marius lorsque celui-ci est devenu soldat de l’Empire. Jeune homme, Marius se découvre des affinités avec les révolutionnaires en se plongeant dans le passé héroïque de son père. Ardent et plein de convictions, il tombe passionnément amoureux de Cosette.
Gavroche : Fils des Thénardier, qui ne l’aiment pas, il vit dans la rue. Il trouve la mort sur l’une des barricades pendant l’insurrection de 1832. Insouciant, son personnage est devenu l’archétype du « gamin de Paris ».
Éponine : Fille aînée des Thénardier, elle tombe très amoureuse de Marius. Son amour désintéressé la pousse à tout faire pour son lui, même si cela implique de l’aider à trouver le bonheur avec Cosette. Elle meurt sur les barricades en protégeant Marius.
Enjolras : Révolutionnaire, c’est le chef de l’A.B.C., un groupe d’insurgés fréquenté par Marius. Il prend la direction de la barricade lors du soulèvement de 1832.

Thèmes

La rédemption : À travers le personnage de Jean Valjean, on assiste à une véritable lutte entre le bien et le mal : « Une voix lui disait-elle à l’oreille qu’il venait de traverser l’heure solennelle de sa destinée, qu’il n’y avait plus de milieu pour lui, que si désormais il n’était pas le meilleur des hommes il en serait le pire, qu’il fallait pour ainsi dire que maintenant il montât plus haut que l’évêque ou retombât plus bas que le galérien, que s’il voulait devenir bon il fallait qu’il devînt ange ; que s’il voulait rester méchant il fallait qu’il devînt monstre ? » Valjean triomphe du mal, qui est né de son état de misère, et avec la rédemption vient finalement la prospérité.
La pauvreté : Les Misérables est pour Hugo l’occasion d’engager un véritable plaidoyer contre la pauvreté. Dans la préface, il écrit : « Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d’une fatalité humaine la destinée qui est divine […] tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. »
La révolution : Lors des Trois Glorieuses, en 1830, Hugo s’est opposé au régime monarchique. Fervent défenseur de la République, il montre dans Les Misérables l’oppression du peuple et l’héroïsme dont il est capable pour obtenir sa liberté.

Résumé

Les Misérables retrace le destin de Jean Valjean, ancien forçat condamné pour le vol d’un morceau de pain. Au fil de son histoire, le roman fait des détours pour se concentrer sur d’autres personnages, comme Fantine ou Marius. Cependant, les histoires de chacun des protagonistes sont liées, et leurs chemins ne cessent de se croiser. Le roman se découpe en 5 tomes, depuis la sortie du bagne de Jean Valjean jusqu’à sa mort à Paris.

Tome 1 : Fantine

Livre 1

Dans le livre 1, le lecteur fait la connaissance de l’évêque Myriel, surnommé Monseigneur Bienvenu. L’auteur raconte comme l’homme d’Église s’est construit une réputation de générosité et d’humanité.

Livre 2

Jean Valjean, récemment sorti du bagne, fait la connaissance de Monseigneur Bienvenu, qui lui offre le gîte et le couvert alors que personne ne veut accueillir l’ancien forçat. Corrompu par des années de violence, Jean Valjean ne peut s’empêcher de voler son bienfaiteur. Rattrapé par les gardes de la ville, il est confronté à Mgr Bienvenu qui nie pourtant avoir été volé afin de le sauver, et lui donne même ses chandeliers en supplément. Cet acte de bonté désintéressée marque profondément Jean Valjean, qui, après un dernier vol, se promet de se consacrer désormais au bien-être d’autrui.

Livre 3

À Paris, Fantine tombe amoureuse d’un étudiant, Tholomyès. Le jeune homme quitte la ville sans donner de nouvelles, laissant Fantine désespérée, car elle est enceinte de lui.

Livre 4

En chemin vers sa ville natale, Fantine confie sa fille Cosette à un couple d’aubergistes, les Thénardier. Malheureusement, les Thénardier se révèlent des tyrans qui font vivre l’enfer à Cosette, vêtue de haillons et traitée comme une esclave.

Livre 5

De retour à Montreuil, Fantine trouve un travail dans l’usine dirigée par le maire, M. Madeleine. Cet homme, qui a démarré en tant que simple ouvrier, bénéficie d’une réputation de grande générosité. Il s’agit en fait de Jean Valjean, qui vit sous un faux nom. Le maire est étroitement surveillé par un officier de police, Javert, qui trouve son visage familier. Et pour cause : Javert a connu Valjean au bagne, où il était surveillant. À l’usine, la jolie Fantine est victime de la jalousie de ses collègues, qui découvrent qu’elle a un enfant hors mariage et décident de la dénoncer. Fantine est renvoyée et se retrouve contrainte à la prostitution pour payer la pension de Cosette. M. Madeleine vient à son aide.

Livre 6

Jean Valjean découvre qu’un homme appelé Champmathieu s’apprête à être jugé par un tribunal. Il croit que le prévenu n’est autre que Jean Valjean. Une confrontation a lieu entre Valjean et Javert : en effet, ce dernier pense avoir soupçonné à tort M. Madeleine d’être Valjean, et s’excuse humblement devant le maire (qui est donc bien Jean Valjean) en se présentant comme un traître.

Livre 7

L’ancien forçat, torturé par un dilemme moral, décide finalement de se présenter au procès, où il révèle sa véritable identité. Champmathieu repart libre du tribunal.

Livre 8

De retour à Montreuil, Valjean est arrêté par Javert alors qu’il se trouve au chevet de Fantine, à qui il avait promis de retrouver sa fille Cosette. La jeune femme, très malade, meurt avant d’avoir pu revoir sa fille.

Tome 2 : Cosette

Livre 1

Ce tome commence par un retour en arrière où on lit une description de la bataille de Waterloo, puis du champ de bataille après les combats. On y aperçoit un personnage qui pille les cadavres et sauve malgré lui un homme grièvement blessé qu’il croyait mort. Il s’agit du colonel Pontmercy, et son sauveur est Thénardier.

Livre 2

De retour dans le présent de l’histoire, on retrouve Jean Valjean, conduit au bagne de Toulon. Il sauve la vie d’un marin et parvient à s’échapper en se jetant à l’eau. Comme personne ne retrouve son corps, on le croit mort.

Livre 3

Jean Valjean décide de tenir la promesse qu’il a faite à Fantine, et part à la recherche de Cosette. Il parvient à l’emmener contre une importante somme d’argent donnée aux Thénardier.

Livre 4

Cosette et Valjean s’installent dans une maison pauvre à Paris, la masure Gorbeau. Peu de temps après, Javert emménage dans la même maison et Valjean s’enfuit avec Cosette.

Livre 5

Après une longue errance, Valjean et Cosette tombent sur Fauchelevent, un ancien habitant de Montreuil à qui Jean Valjean avait permis de trouver un emploi de jardinier suite à un accident qui l’avait laissé handicapé. Fauchelevent décide d’aider son bienfaiteur à trouver un logement.

Livre 6

Ce livre est consacré à la présentation et à l’histoire du couvent du Petit-Picpus, où Cosette et Valjean trouveront refuge un peu plus tard.

Livre 7

Ce livre est l’occasion pour Hugo d’exposer ses vues progressistes sur la religion et sur l’Église. Il prône une pratique pure de la religion, sans politique, et réprouve les couvents, vus comme un « anachronisme » : « Un couvent en France, en plein midi du dix-neuvième siècle, c’est un collège de hiboux faisant face au jour. Un cloître, en flagrant délit d’ascétisme au beau milieu de la cité de 89, de 1830 et de 1848, Rome s’épanouissant dans Paris, c’est un anachronisme. »

Livre 8

Cosette et Valjean emménagent dans un couvent où Fauchelevent travaille comme jardinier. Celui-ci fait passer Valjean pour son frère et lui propose un emploi. Cosette devient une élève de l’institut de jeunes filles abrité par le couvent.

Tome 3 : Marius

Livre 1

En guise d’introduction, Victor Hugo commence cette troisième partie par des réflexions et descriptions de Paris au XIXe siècle. Il évoque notamment ses habitants, et une figure représentative, le « gamin », dont Gavroche est l’incarnation parfaite.

Livre 2

Le récit se situe huit ans après l’emménagement de Jean Valjean et Cosette au couvent. On revient dans la masure Gorbeau, où habitent désormais la famille Jondrette et Marius Pontmercy.

Livre 3

Le roman relate ensuite les relations compliquées entre Marius et son grand-père. En effet, Marius a été élevé par son aïeul, fervent royaliste. Il a coupé les ponts avec le père de Marius, soldat de l’Empire, si bien que Marius ne revoit son père qu’une fois, juste avant sa mort. Ce dernier lui demande de retrouver Thénardier, la personne qui l’a sauvé à Waterloo. Après la mort de son père, Marius se plonge dans l’étude de l’histoire et cherche à en savoir le plus possible sur la vie de son géniteur. Cette nouvelle passion provoque une violente dispute entre Marius et son grand-père, qui le chasse de chez lui.

Livre 4

Livré à lui-même, Marius fait la connaissance des révolutionnaires de l’ABC, tandis qu’il continue à étudier le droit.

Livre 5

Marius est reçu avocat, mais préfère se contenter de travaux temporaires en librairie. Le livre relate ses difficultés à gagner sa vie. Malgré la pauvreté, Hugo fait le portrait d’un jeune homme idéaliste et passionné, à l’âme pure.

Livre 6

Un jour, Marius rencontre une belle jeune fille accompagnée d’un vieil homme lors d’une promenade au jardin du Luxembourg. Il tombe aussitôt amoureux d’elle. Il la suit même jusqu’à son domicile, ce qui attire l’attention du vieil homme. Depuis lors, il ne revoit plus la jeune fille lors de ses promenades, et apprend ensuite qu’elle a déménagé.

Livre 7

Dans ce livre, Victor Hugo fait une pause dans la narration pour exposer ses vues sur la criminalité et les raisons pour lesquelles elle existe : « Ce qui rampe dans le troisième dessous social, ce n’est plus la réclamation étouffée de l’absolu ; c’est la protestation de la matière. L’homme y devient dragon. Avoir faim, avoir soif, c’est le point de départ ; être Satan, c’est le point d’arrivée. » Ainsi, pour Hugo, la pauvreté est la cause directe du crime.

Livre 8

Quelques mois plus tard, Marius voit entrer le vieil homme et la jeune fille chez ses voisins, une famille très pauvre. Après leur départ, Marius apprend que les Jondrette préparent un guet-apens contre le vieil homme, qui venait pourtant leur donner de l’argent. Le jeune homme va alors trouver un officier de police, lequel se révèle être Javert. Plus tard, Marius est témoin de l’attaque contre le vieil homme, durant laquelle Thénardier révèle sa véritable identité à Jean Valjean. Pour Marius, la situation est inextricable : il a face à lui l’homme que son père lui avait demandé de retrouver sur son lit de mort, et le père adoptif de son aimée. Javert arrive à ce moment-là et tente d’arrêter tout le monde, mais le vieil homme trouve un moyen de prendre la fuite.

Tome 4 : L’idylle rue Plumet et l’épopée rue Saint-Denis

Livre 1

Cette quatrième partie commence par un exposé des faits historiques qui ont mené aux troubles de 1830. Quand le récit reprend, on apprend que des remous révolutionnaires agitent Paris. Enjolras et son groupe attisent les braises de la révolte dans le faubourg Saint-Antoine.

Livre 2

De son côté, Marius a quitté la masure Gorbeau pour vivre chez un ami. Absorbé par son amour pour Cosette, qu’il n’a toujours pas retrouvée, le jeune homme ne s’intéresse guère aux événements politiques. Éponine, la fille aînée des Thénardier, a conservé sa liberté en raison de son jeune âge. Elle en profite pour prévenir Marius, dont elle est amoureuse, qu’elle sait où trouver Cosette.

Livre 3

Après la mort de Fauchelevent, Valjean et Cosette quittent le couvent pour habiter rue Plumet. Cosette est obnubilée par le souvenir de Marius.

Livre 4

Gavroche est témoin d’une altercation entre Jean Valjean et un jeune voleur que l’ancien forçat a pris la main dans le sac. Après l’avoir sermonné, Valjean donne sa bourse au voleur, mais Gavroche en profite pour la dérober dès son départ. Le petit garçon donne l’argent à un savant menacé d’expulsion, Mabœuf.

Livre 5

Marius laisse les pages de son journal intime à Cosette, sans se faire voir. Elle apprend ainsi que le jeune homme du jardin du Luxembourg est toujours là, et n’a pas cessé de l’aimer. Un soir, il révèle sa présence dans le jardin. Les amoureux échangent alors leur premier baiser.

Livre 6

Gavroche recueille des enfants abandonnés sans savoir qu’il s’agit de ses frères, puis il participe à un plan d’évasion pour faire libérer son père.

Livre 7

Au cours d’une nouvelle digression, linguistique cette fois, Hugo présente les différentes formes d’argot.

Livre 8

Cosette avertit Marius que son père a prévu de déménager en Angleterre. Désespéré, Marius n’a d’autre choix que d’aller trouver son grand-père pour lui demander l’autorisation d’épouser Cosette. Mais le petit-fils et le grand-père se disputent, et Marius repart sans son autorisation.

Livre 9

Revenu chez Cosette, Marius constate que la maison est déjà vide. Éponine le presse de rejoindre la barricade.

Livre 10

On assiste ici à une nouvelle digression historique, durant laquelle Hugo présente la situation politique à la veille de l’insurrection de juin 1832.

Livre 11

Différents personnages, dont les compagnons révolutionnaires de Marius, et Gavroche, se rendent sur les barricades érigées dans le quartier des Halles.

Livre 12

Victor Hugo fait la description de la disposition de la barricade, qui se trouve non loin d’un cabaret qui sert de quartier général aux membres de l’ABC. Parmi les insurgés, Gavroche reconnaît Javert, que les révolutionnaires font alors prisonnier.

Livre 13

Envahi par des pensées suicidaires, Marius se rend sur une barricade où se trouvent déjà ses amis.

Livre 14

Sur la barricade, le vieux savant Mabœuf meurt héroïquement en brandissant un drapeau. Malgré les exhortations d’Enjolras, les insurgés perdent du terrain. Marius tue un soldat qui s’apprêtait à frapper Gavroche. Le jeune homme menace ensuite de faire sauter la barricade avec un baril de poudre. Les soldats reculent. Marius voit ensuite le jeune homme qui lui a sauvé la vie un peu plus tôt, et reconnaît Éponine. Mourante, la jeune fille lui avoue son amour, lui révèle que Gavroche est son frère, et lui donne une note écrite par Cosette. Sur la note figure son adresse. Marius est cependant toujours résolu à mourir, croyant son histoire d’amour impossible. Il confie une lettre à Gavroche pour prévenir Cosette de ses intentions.

Livre 15

Cependant, c’est Valjean qui intercepte le billet. L’ancien forçat est soulagé malgré lui, et suit Gavroche pour rejoindre les barricades, tandis que Javert fait de même.

Tome 5 : Jean Valjean

Livre 1

Nous sommes le 6 juin, le lendemain de l’émeute. Le peuple n’a pas soutenu les insurgés, mais Enjolras et ses amis décident de rester. Gavroche se précipite pour récupérer des balles, et chante en narguant les soldats. Il ne tarde pas à tomber, tué par un coup de fusil. Valjean demande l’exécution de Javert puis l’entraîne à l’écart. Il fait semblant de le tuer, puis le libère en lui donnant son adresse.

La barricade est prise d’assaut par les forces de l’ordre, et les insurgés tombent un par un. Marius, quant à lui, est sauvé par Jean Valjean, mais est grièvement blessé. Jean Valjean le jette sur son épaule et fuit la police en passant par les égouts.

Livre 2

Ce livre est entièrement consacré à la fuite de Valjean dans les égouts, décrite comme une véritable épopée.

Livre 3

Après une difficile traversée, il parvient à trouver une sortie, mais tombe sur Thénardier. Quand ils sortent, Valjean est cueilli par Javert, qui poursuivait en fait Thénardier. Valjean accepte l’arrestation à condition qu’il puisse ramener Marius chez son grand-père, et rentrer chez lui voir Cosette. Javert l’accompagne, mais disparaît pendant que Valjean est à l’intérieur, bouleversé par le fait que l’ancien forçat lui ait sauvé la vie.

Livre 4

Javert ne peut supporter le bouleversement de ses valeurs provoqué par le comportement héroïque de Jean Valjean, un criminel que le policier traque depuis des années. Il choisit alors de se jeter dans la Seine.

Livre 5

Après de longs mois, Marius se remet de ses blessures. Son grand-père finit par accepter l’idée du mariage. Valjean donne à Cosette l’intégralité de sa fortune.

Livre 6

Marius et Cosette sont enfin mariés, mais Valjean n’assiste pas au mariage.

Livre 7

Valjean est plongé dans la tristesse, car il a la sensation d’avoir perdu Cosette. Il décide de révéler sa véritable identité à Marius. Celui-ci prend mal la nouvelle, et empêche progressivement Valjean de voir Cosette.

Livre 8

Avec le temps, Valjean disparaît peu à peu de la vie de Cosette, trop occupée par son bonheur pour se soucier de son père adoptif.

Livre 9

Valjean est grièvement malade. Marius apprend que son beau-père est en réalité son sauveur lors de l’insurrection. Il apprend également qu’il s’appelait autrefois monsieur Madeleine, et qu’il a épargné Javert. Pris de remord, les jeunes époux regrettent leur attitude envers Valjean et lui demandent de venir vivre avec eux. Il meurt peu de temps après, comblé de bonheur.

Citation

« On se rappelle que le fond même de Javert, son élément, son milieu respirable, c’était la vénération de toute autorité. Il était tout d’une pièce et n’admettait ni objection, ni restriction. Pour lui, bien entendu, l’autorité ecclésiastique était la première de toutes ; il était religieux, superficiel et correct sur ce point comme sur tous. À ses yeux un prêtre était un esprit qui ne se trompe pas, une religieuse était une créature qui ne pèche pas. C’étaient des âmes murées à ce monde avec une seule porte qui ne s’ouvrait jamais que pour laisser sortir la vérité. »

Tome 1, Livre 8, chapitre V
« Cet être braille, raille, gouaille, bataille, a des chiffons comme un bambin et des guenilles comme un philosophe, pêche dans l’égout, chasse dans le cloaque, extrait la gaîté de l’immondice, fouaille de sa verve les carrefours, ricane et mord, siffle et chante, acclame et engueule, tempère Alléluia par Matanturlurette, psalmodie tous les rythmes depuis le De Profundis jusqu’à la Chienlit, trouve sans chercher, sait ce qu’il ignore, est spartiate jusqu’à la filouterie, est fou jusqu’à la sagesse, est lyrique jusqu’à l’ordure, s’accroupirait sur l’Olympe, se vautre dans le fumier et en sort couvert d’étoiles. Le gamin de Paris, c’est Rabelais petit. »

Tome 3, Livre 1, chapitre III
« De quoi se compose l’émeute ? De rien et de tout. D’une électricité dégagée peu à peu, d’une flamme subitement jaillie, d’une force qui erre, d’un souffle qui passe. Ce souffle rencontre des têtes qui parlent, des cerveaux qui rêvent, des âmes qui souffrent, des passions qui brûlent, des misères qui hurlent, et les emporte. »

Tome 4, Livre 10, chapitre I
« Cosette était enivrée, ravie, effrayée, au ciel. Elle était aussi effarouchée qu’on peut l’être par le bonheur. Elle balbutiait, toute pâle, toute rouge, voulant se jeter dans les bras de Marius, et n’osant pas. Honteuse d’aimer devant tout ce monde. On est sans pitié pour les amants heureux ; on reste là quand ils auraient le plus envie d’être seuls. Ils n’ont pourtant pas du tout besoin des gens. »

Tome 5, Livre 5, chapitre IV