Les Trois Mousquetaires est un roman d’apprentissage autant qu’un récit historique romancé qui paraît en 1844. Cet ouvrage de cape et d’épée, écrit par Alexandre Dumas (et son co-auteur Auguste Maquet), est l’un des plus populaires de son auteur. On reconnaît le point de départ de l’œuvre dans les Mémoires de M. d’Artagnan (1700), de Courtilz de Sandras.
Le roman présente la société et les intrigues politiques sous le règne de Louis XIII, ce qui en fait une sorte de roman historique. Cependant, les faits historiques sont traités avec une grande liberté de la part de l’auteur, car l’élément de fiction est important dans cette œuvre.
L’histoire raconte les aventures du jeune, courageux et rusé gascon d’Artagnan, qui arrive à Paris de sa province natale et qui se lie d’amitié avec trois des mousquetaires du roi. Ils vont s’unir pour déjouer les machinations du cardinal de Richelieu.
D’Artagnan : C’est le personnage principal du roman. Il a grandi en province, en Gascogne, et part pour Paris où il compte devenir mousquetaire. Honnête, loyal, intègre, ses débuts sont malgré tout maladroits. Son voyage est aussi une initiation à la vie et aux valeurs des mousquetaires. Il se lie d’amitié avec trois d’entre eux et se rend utile à la Reine de France devenant ainsi un aventurier téméraire. Athos : Aristocrate, comte de la Fère, il est le plus âgé des mousquetaires. Proche de d’Artagnan, il fait aussi figure de père envers lui. Sa loyauté est sans faille. C’est un exemple que d’Artagnan veut suivre. Aramis : Cet élégant mousquetaire est le plus complexe des trois et se débat régulièrement entre son amitié et son égoïsme, sa fidélité et son ambition, et entre mysticisme et amours galantes. Sa jeunesse tumultueuse le conduit à devenir mousquetaire plutôt que prêtre. Il incarne malgré tout la dévotion religieuse. Porthos : Il possède la force physique et il est surtout bon vivant, multipliant les plaisirs de la vie et les conquêtes féminines qui l’entretiennent. Il se considère comme un mondain et finit par épouser une riche veuve. Monsieur de Tréville : Il s’agit du capitaine des mousquetaires du roi. Il est un vieil ami du père de d’Artagnan et devient protecteur, conseiller et confident du jeune aventurier. Milady de Winter : Charmeuse, intrigante, espionne personnelle du cardinal de Richelieu, elle est l’ennemie de d’Artagnan et tente à plusieurs reprises de causer sa mort. Elle est également l’ancienne épouse d’Athos. Elle est la cause de la mort de nombreux personnages (le duc de Buckingham, John Fenton, Constance Bonacieux) et finit jugée, condamnée et exécutée pour ses crimes. Le cardinal de Richelieu : Homme d’Église, c’est l’un des plus puissants hommes d’État de son temps. Habile, manipulateur, il contrôle aisément individus et nations grâce à son réseau d’espions. Il respecte le courage et la bravoure des mousquetaires même si ceux-ci sont ses adversaires. Il offre à d’Artagnan son poste de lieutenant des mousquetaires à la fin du roman. Anne d’Autriche : Reine de France, Anne d’Autriche est l’amante du duc de Buckingham (politique anglais). Malgré la guerre entre les deux nations, elle continue d’éprouver pour lui des sentiments. En gage d’amour, elle lui donne un collier de diamants que Louis XIII lui a offert. D’Artagnan tente de préserver la réputation de la reine que le cardinal de Richelieu veut compromettre. Louis XIII : Le roi de France suit les conseils du cardinal de Richelieu ou de Monsieur de Tréville. Constance Bonacieux : Elle est l’épouse de M. Bonacieux et l’une des loyales servantes de la reine. D’Artagnan tombe amoureux d’elle après l’avoir sauvée des hommes du cardinal. Elle le convainc de se rendre à Londres pour sauver la réputation de la reine.
Amour : D’Artagnan découvre les sentiments amoureux avec Milady et Constance Bonacieux. La reine Anne d’Autriche est également secrètement amoureuse du duc de Buckingham. Aventure : C’est d’abord l’aventure initiatique qui fait grandir d’Artagnan et qui lui offre le respect des mousquetaires. Ce sont aussi les duels (aventure épique), les voyages (Angleterre) qui élargissent la vision du monde. L’aventure symbolise la jeunesse folle et libre de d’Artagnan qui remet ses camarades à l’épée (pour sauver Constance). Amitié et solidarité : Ce sont les valeurs indéfectibles des mousquetaires et de d’Artagnan ; l’une ne fonctionne pas sans l’autre. Elles symbolisent la force de l’union, l’ardeur et la vaillance. Ce sont également d’importantes valeurs sociales et morales. La persévérance et la ténacité de d’Artagnan pour accéder à l’entière amitié de ses compagnons montre l’importance de ces valeurs. Histoire : Le récit est un témoignage des réalités sociales et des faits historiques de l’époque. Il montre la réalité d’une société hiérarchisée, décrypte les différents rangs sociaux et leurs rapports. La France est présentée comme nation catholique et l’auteur évoque la persécution des protestants. L’état religieux est vu comme une alternative pour les fils de la noblesse car le pouvoir de l’Église (qui ne se sépare pas de l’État comme aujourd’hui) est important.
Les Trois Mousquetaires retrace avant tout l’aventure initiatique du jeune d’Artagnan qui apprend la vie et les valeurs qui feront de lui un lieutenant des mousquetaires à la fin du roman. Au bonheur et à la fratrie amicale des amis mousquetaires s’ajoutent des duels, des complots, des rixes, des intrigues amoureuses et politiques. L’action se déroule sous le règne de Louis XIII, en 1625.
Le roman compte soixante-sept chapitres et se décompose en quatre parties.
Première partie
Première partie
C’est à dix-huit ans que le jeune d’Artagnan quitte sa Gascogne natale pour rejoindre Paris. Muni d’une lettre de recommandation à remettre à M. de Tréville, il souhaite entrer au service des mousquetaires du roi Louis XIII. Son voyage est parsemé de péripéties : il provoque involontairement les trois mousquetaires et se retrouve finalement uni à eux pour vaincre des envoyés du cardinal de Richelieu. De cette victoire naît une amitié indéfectible entre Athos, Porthos, Aramis (les trois mousquetaires) et d’Artagnan.
Les mousquetaires vont alors s’unir pour sauver l’honneur de la reine de France, Anne d’Autriche. Cette dernière doit faire face aux complots du cardinal de Richelieu, qui est aidé du comte de Rochefort et de Milady.
Deuxième partie
Deuxième partie
On apprend que la reine de France, Anne d’Autriche, aime le duc de Buckingham. Elle lui offre, en gage d’amour, un collier de diamant que lui a donné le roi Louis XIII. Or, le roi, poussé par le cardinal de Richelieu qui connaît l’intrigue et veut confondre la reine, lui demande de porter le bijou au prochain bal. D’Artagnan, seul, part en Angleterre sur les conseils de Constance pour récupérer les fameux diamants et éviter que le secret de la reine ne soit révélé. D’Artagnan réussit sa mission.
Troisième partie
Troisième partie
D’Artagnan aime Constance Bonacieux. Celle-ci se fait enlever par les hommes du cardinal de Richelieu. Avec ses trois amis mousquetaires, ils partent à sa recherche. D’Artagnan doit également partir pour le siège de la Rochelle qu’il doit tenir et où, en contrepartie, le roi le fera nommer officiellement mousquetaire du roi. Avant de partir, d’Artagnan provoque en duel le beau-frère de Milady de Winter. Il gagne son duel et épargne la vie du beau-frère en échange d’une entrevue avec Milady de Winter. Il profite de cette entrevue pour la courtiser mais découvre sur son épaule la marque de la fleur de lys, réputée pour être celle des voleurs et des menteurs. Milady n’admet pas de voir que son secret est démasqué et devient l’ennemie de d’Artagnan qu’elle veut tuer. Athos reconnaît aussi en Milady son épouse répudiée et arrive in extremis à voler le document qui donnait l’autorisation à Milady de tuer d’Artagnan.
Quatrième partie
Quatrième partie
Au siège de La Rochelle, les mousquetaires sont des héros. Parallèlement, ils continuent de démasquer les complots de Milady. Retenue prisonnière par son beau-frère en Angleterre, elle réussit à séduire son geôlier et le convainc d’assassiner pour elle le duc de Buckingham. Lorsqu’elle quitte le pays, elle se réfugie en France dans un couvent où est enfermée Constance Bonacieux. Milady assassine cette dernière au moment où d’Artagnan arrive pour la sauver.
Les trois mousquetaires arrivent à capturer Milady et organisent son procès. Elle y est condamnée sans appel à la peine capitale. Elle est décapitée. De retour à Paris, d’Artagnan est officiellement nommé mousquetaire par le cardinal de Richelieu. Les trois mousquetaires retournent à une vie plus rangée : Athos part vivre à la campagne, Porthos devient baron, et Aramis rentre dans les ordres.
« Je vous ai fait apprendre à manier l’épée ; vous avez un jarret de fer, un poignet d’acier ; battez-vous à tout propos ; battez-vous d’autant plus que les duels sont défendus, et que, par conséquent, il y a deux fois du courage à se battre ».
Chapitre I« - Et maintenant que vous êtes rassemblés, messieurs, dit d’Artagnan, permettez-moi de vous faire mes excuses.
Vous ne me comprenez pas, messieurs, dit d’Artagnan en relevant sa tête, sur laquelle jouait en ce moment un rayon de soleil qui en dorait les lignes fines et hardies : je vous demande excuse dans le cas où je ne pourrais vous payer ma dette à tous trois, car M. Athos a le droit de me tuer le premier, ce qui ôte beaucoup de sa valeur à votre créance, Monsieur Porthos, et ce qui rend la vôtre à peu près nulle, Monsieur Aramis. Et maintenant, Messieurs, je vous le répète, excusez-moi, mais de cela seulement, et en garde ! »
Chapitre V « Ainsi, Athos avait trouvé le mot : affaire de famille.
Aramis avait trouvé l’idée : les laquais.
Porthos avait trouvé le moyen : le diamant.
D’Artagnan seul n’avait rien trouvé, lui ordinairement le plus inventif des quatre ; mais il faut dire aussi que le nom seul de Milady le paralysait.
Ah ! si ; nous nous trompons : il avait trouvé un acheteur pour le diamant ».
Chapitre XLVIII « Je ne tiens pas assez à la vie pour craindre la mort ».
Chapitre LXVI