Pascal avait pour projet de rédiger un grand ouvrage nommé Apologie de la religion chrétienne. Il n’a pu conduire ce projet à son terme, mais sa famille a rassemblé de nombreuses notes et réflexions que l’auteur avait commencé à classer selon des thèmes. Après avoir rassemblé tous ces fragments, les Pensées sont donc publiées à titre posthume. La première version est imprimée en 1669 sous le titre : Pensées de M. Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets.
Fragments d’écrits de l’auteur, l’œuvre analyse plusieurs thèmes philosophiques. Les principaux thèmes sont des réflexions sur l’homme, Dieu et la croyance, le divertissement, et la mort.
Pour Pascal, l’homme est avant tout un être rempli de vanité : « le moi est haïssable ». Il est toujours égoïste et vaniteux et ses intérêts personnels passent avant le reste : il est enfermé dans les apparences. Il ne juge que par ses yeux, et ne peux donc pas atteindre une vérité objective. De plus, il est trompé par sa perception.
Sans Dieu, l’homme est un être misérable enfermé dans le divertissement. Pour fuir l’ennui et l’idée de la mort, l’homme n’accepte pas le repos, il est toujours dans le mouvement et dans le divertissement. Mais ce divertissement l’empêche de voir la vérité de sa condition. Sans le divertissement, l’homme serait dans l’ennui, il pourrait alors chercher un moyen plus solide d’en sortir. Il est malheureux car il ne vit jamais dans le présent : il ne vit qu’à travers le regret et le désir.
Pourtant les hommes désirent être heureux, même s’ils s’y prennent de la mauvaise manière. Cela prouve l’existence du Bien, du paradis. L’homme est donc misérable mais aussi grand. Pascal décrit l’homme comme un roseau pensant. Le roseau est l’objet le plus faible de la nature, et pourtant il pense. Il sait qu’il va mourir. Toute la dignité de l’homme tient dans le fait qu’il pense.
C’est de la religion chrétienne que vient le salut. Elle a connu ces deux aspects de l’homme : la misère par le péché originel et la grandeur par Dieu qui crée l’homme à son image. L’homme est ainsi toujours pêcheur, mais il peut être sauvé.
Il lance alors un pari sur l’existence de Dieu. Si nous parions que Dieu existe, nous croyons donc au salut et au paradis, tandis que si nous parions non, notre situation ne changera pas. Pascal montre donc que l’on a tout intérêt à parier sur l’existence de Dieu.
« Misère de l’homme sans Dieu, félicité de l’homme avec Dieu ».