En 1943, Primo Levi rejoint la résistance italienne avec quelques camarades, mais le groupe est infiltré et se fait arrêter par la milice fasciste. Pour ne pas être fusillé, Primo Levi déclare sa condition de juif : il est alors placé dans un camp d’internement près de Modène, puis déporté en février 1944 à Auschwitz. Il y restera jusqu’en janvier 1945, lorsque le camp est libéré par l’Armée rouge.
Primo Levi rentre chez lui après plusieurs mois de périple : il a alors 26 ans.
À partir de 1946, il se met à écrire les souvenirs de son séjour à Auschwitz, hanté par ce passé et ses morts innombrables. Le manuscrit aura du mal à trouver un éditeur : Primo Levi, chimiste, est un inconnu sans réputation littéraire, et l’immédiat après guerre ne se sent pas encore concerné par un devoir de mémoire à l’égard des exterminations nazies. C’est donc un petit éditeur qui se charge d’éditer Si c’est un homme.
Primo Levi : Primo Levi est le personnage principal de ce livre, écrit à la première personne, et qui raconte ses souvenirs et son expérience du camp de concentration d’Auschwitz.
Juif italien, chimiste de formation, et doté d’une grande culture littéraire, Primo Levi a été interné à Auschwitz en février 1944. Il raconte sa survie, et sa description du camp est également l’occasion d’une galerie de portraits. Tout en essayant de décrire différentes personnes qu’il a rencontrées et de garder ainsi une trace de ceux qui sont morts, il fait également une typologie de l’humanité : certains sont cruels, lâches, égoïstes, tandis que d’autres sont généreux, humains, courageux.
Les camps de concentration : Le camp de concentration et les atrocités nazies sont abondamment décrits dans ce livre. Primo Levi veut avant tout faire un travail d’observation et de mémoire, afin de faire connaître à tous, et notamment aux Allemands, ce qui s’est passé à Auschwitz. Son regard est parfois presque sociologique, notamment lorsqu’il décrit les différents types de prisonniers (simples prisonniers, « triangles vers » c’est-à-dire prisonniers voulant devenir kapos, juifs, prisonniers politiques, prisonniers de droit commun, kapos)…, ainsi que les non prisonniers (nazis, civils en travail forcé, civils employés dans le camp). Il retrace précisément les conditions de vie : la nourriture, le rythme des journées, l’infirmerie, le travail auquel sont soumis les prisonniers. L’humanité : Mais à côté de ce travail d’historien, Primo Levi mène une profonde réflexion sur ce qu’est l’humanité. Cette question le hante lors de sa détention et continuera à le préoccuper toute sa vie. Qu’est-ce qui définit un être humain ? Le camp de concentration révèle à quel point il est facile de perdre son humanité, tant pour les bourreaux que pour les victimes. Primo Levi cherche ce qui permet de garder cette humanité, qui est la condition indispensable de la survie.
Chapitre 1
Chapitre 1
Primo Levi est arrêté par la milice fasciste le 13 décembre 1943. Après avoir été interné dans un camp de détention à Fossoli, il est déporté à Auschwitz en février 1944.
Le voyage, particulièrement redoutable, dure quinze jours.
À l’arrivée, les femmes, les enfants, les personnes âgées et malades sont envoyés dans les chambres à gaz. Primo Levi, jeune et en bonne santé, est envoyé dans un camp de travail forcé.
Chapitre 2
Chapitre 2
Les prisonniers sont transportés par camion vers le camp de travail. Ils sont déshabillés et tondus, puis on leur tatoue un numéro d’identification sur l’avant-bras.
Primo Levi passe ces quinze premiers jours dans le Lager (camp) dans des conditions inhumaines. Il décrit le fonctionnement du camp en détail, notamment les différentes classes de prisonniers.
Chapitre 3
Chapitre 3
Primo Levi est affecté au Block 30, surpeuplé et où sévit la faim. L’hygiène est particulièrement problématique. Le pain sert de monnaie d’échange entre les prisonniers.
Il y rencontre Steinlauf, un détenu plus expérimenté qui lui apprend comment survivre. Le respect de soi est une condition essentielle pour ne pas perdre son humanité et ne pas mourir.
Chapitre 4
Chapitre 4
Primo Levi se blesse au pied et sombre dans la maladie. Un infirmier polonais estime qu’il ne peut survivre longtemps. Les autres malades lui parlent des chambres à gaz.
Il perd un premier camarade, emmené par deux SS et jamais revu.
Chapitre 5
Chapitre 5
Primo Levi sort de l’infirmerie et est envoyé au Block 45, où il retrouve un ami, Alberto. Il raconte les rêves et cauchemars des prisonniers : rêves de nourriture, déprimants puisqu’on ne peut manger ce que l’on voit en rêve ; rêve de retour chez soi.
Chapitre 6
Chapitre 6
Il travaille maintenant avec un français, Resnyk. Le travail consiste à porter de lourdes charges, et les équipes sont constituées de façon à rendre cette tâche encore plus éprouvante.
Chapitre 7
Chapitre 7
Il y a parfois des journées plus supportables. Primo Levi affecte un ton optimiste, mais c’est en réalité un chapitre profondément ironique.
Ce jour de décembre est moins froid que les précédents, le soleil brille et les prisonniers mangent un supplément de soupe volé par l’un de leurs camarades.
Chapitre 8
Chapitre 8
Pour survivre, les prisonniers se livrent à quelques trafics, notamment avec les civils qui travaillent à la Buna. Tout se vole et tout s’échange dans le camp.
Chapitre 9
Chapitre 9
Primo Levi réfléchit à ce que signifie l’humanité dans un camp de concentration. Il fait ici une distinction, souvent reprise, entre les « élus » et les « damnés », les rescapés et les naufragés, ceux qui survivent et ceux qui n’ont aucune chance de s’en sortir.
Chapitre 10
Chapitre 10
Avec Alberto, Primo Levi passe un examen de chimie auprès du docteur Pannwitz pour pouvoir travailler au laboratoire de chimie du camp. Il s’aperçoit que ses connaissances sont intactes, ce qui lui redonne confiance et espoir.
Chapitre 11
Chapitre 11
Primo Levi rencontre un juif alsacien, Jean, qui est chargé de distribuer la soupe. Celui-ci lui propose de l’accompagner et lui dit vouloir apprendre l’italien. Primo Levi lui donne une première leçon d’italien et lui récite un passage de la Divine Comédie de Dante. Il est émerveillé de pouvoir à nouveau réciter de la poésie.
Chapitre 12
Chapitre 12
À l’été 1944, les prisonniers apprennent que le débarquement de Normandie a eu lieu, ainsi que des combats en Russie. Le camp subit des attaques aériennes.
Primo Levi rencontre un maçon italien, Lorenzo, qui travaille à la Buna et l’aide à survivre pendant plusieurs mois en lui donnant du pain et de la soupe. Il est, pour Primo Levi, la preuve que la bonté humaine existe encore.
Chapitre 13
Chapitre 13
L’hiver va revenir et terrorise le narrateur car le froid est un danger mortel. Les SS entreprennent une nouvelle sélection et envoient les plus faibles à la chambre à gaz de Birkenau.
Chapitre 14
Chapitre 14
Novembre 1944. Les détenus travaillent dans la pluie et la boue.
Primo Levi rencontre un déporté hongrois, Kraus, qui ne s’adapte pas au camp. Les autres l’évitent et le craignent car ils ne comprennent pas l’ardeur qu’il met au travail.
Pour le réconforter, Primo Levi invente une histoire : c’est la fin de la guerre, ils se retrouvent en Italie et Primo Levi l’invite chez lui.
Chapitre 15
Chapitre 15
Primo Levi et deux autres détenus travaillent au laboratoire de chimie. En tant que travailleurs spécialisés, ils bénéficient de vêtements chauds. Surtout, ils passent l’hiver dans la chaleur du laboratoire. Mais ils souffrent du mépris que leur témoignent les allemandes et les polonaises qui travaillent au laboratoire et ne les considèrent pas comme des êtres humains.
Primo Levi fait un bilan : son convoi comportait 96 juifs italiens, 67 sont morts avant le mois d’octobre et 8 ont été envoyés en chambre à gaz. Il n’en reste que 21.
Chapitre 16
Chapitre 16
C’est bientôt Noël. Alberto et Primo Levi ont réussi à se procurer des gamelles, ce qui fait d’eux des privilégiés. Mais la satisfaction est de courte de durée. En effet, un prisonnier, qui avait tenté d’organiser un soulèvement, est exécuté par pendaison devant tous les autres détenus, contraints d’assister à cet assassinat. Avant de mourir, il crie : « Je suis le dernier ». Il signifie ainsi qu’il est le dernier être humain d’entre eux, le dernier à se battre contre l’inhumanité. Les autres regardent passivement son exécution et sont accablés par la honte.
Chapitre 17
Chapitre 17
Primo Levi raconte ici les événements survenus entre le 11 janvier 1945 et la libération du camp le 27 janvier.
Atteint par la scarlatine, il est envoyé à l’infirmerie pendant que les SS décrètent l’évacuation du camp avant l’arrivée de l’armée russe. Comme il n’est pas transportable, Primo Levi est laissé à l’infirmerie avec d’autres malades. Il rencontre Charles et Arthur, prisonniers politiques lorrains. Ils organisent ensemble leur survie.
« Plus rien ne nous appartient : ils nous ont pris nos vêtements, nos chaussures, et même nos cheveux ; si nous parlons, ils ne nous écouteront pas, et même s’ils nous écoutaient, il ne nous comprendraient pas. Ils nous enlèveront jusqu’à notre nom : et si nous voulons le conserver, nous devrons trouver en nous la force nécessaire pour que derrière ce nom, quelque chose de nous, de ce que nous étions, subsiste. »« Celui qui tue est un homme, celui qui commet ou subit une injustice est un homme. Mais celui qui se laisse aller au point de partager son lit avec un cadavre, celui-là n’est pas un homme. Celui qui a attendu que son voisin finisse de mourir pour lui prendre un quart de pain, est, même s’il n’est pas fautif, plus éloigné du modèle de l’homme pensant que le plus fruste des Pygmées et le plus abominable des sadiques. »« Si je pouvais résumer tout le mal de notre temps en une seule image, je choisirais cette vision qui m’est familière : un homme décharné, le front courbé et les épaules voûtées, dont le visage et les yeux ne reflètent nulle trace de pensée. »« Kuhn remercie Dieu de n’avoir pas été choisi.
Kuhn est fou. Est-ce qu’il ne voit pas, dans la couchette voisine, Beppo le Grec, qui a vingt ans, et qui partira après-demain à la chambre à gaz, qui le sait, et qui reste allongé à regarder fixement l’ampoule, sans rien dire et sans plus penser à rien ? Est-ce qu’il ne sait pas, Kuhn, que la prochaine fois ce sera son tour ? Est-ce qu’il ne comprend pas que ce qui a eu lieu aujourd’hui est une abomination qu’aucune prière propitiatoire, aucun pardon, aucune expiation des coupables, rien enfin de ce que l’homme a le pouvoir de faire ne pourra jamais plus réparer ?
Si j’étais Dieu, la prière de Kuhn, je la cracherais par terre. »