Fiche oeuvre
Traité sur les principes de la connaissance humaine, George Berkeley
Contexte

À la fois philosophe et évêque, Berkeley s’intéresse aux principes et fondements de la connaissance. Son ouvrage s’adresse aux sceptiques et aux incroyants, et a pour objectif principal de répondre aux doctrines impies du matérialisme et de l’athéisme. Il va alors mettre en évidence une théorie de la connaissance surprenante, fondée sur un empirisme radical et sur l’immatérialisme. Berkeley remet en cause la notion de matière : pour lui, ce terme n’est qu’un mot creux et vide de sens. Croire en l’existence de la matière, d’une substance indépendante, signifie remettre en cause la toute puissance de Dieu, ce qui est inconcevable pour l’évêque. Dès sa publication, l’œuvre est accueillie avec réticence car elle s’attaque à l’une des évidences communément admises.

Résumé

Dans son ouvrage, Berkeley définit les principes et fondements de la connaissance humaine. Que peut-on connaître, et surtout comment ? La thèse du philosophe est qu’on ne peut connaître que ce qu’on peut percevoir. Ainsi, exister revient à être perçu et percevoir, selon la formule latine : esse est percipi. Par conséquent, les éléments qui composent notre univers (l’étendue, le mouvement, la couleur, la saveur, le son), n’ont aucune existence en dehors de la perception que nous en avons. Berkeley commence par récuser la notion d’abstraction et d’idées abstraites. En donnant un nom à quelque chose que nous ne pouvons pas percevoir, nous commettons un abus de langage. Berkeley s’oppose dès lors à Locke qui, dans son Essai sur l’entendement humain prétend que la supériorité de l’homme sur l’animal réside dans cette faculté à former des idées générales abstraites. Berkeley, quant à lui développe le concept d’idéalisme radical, à savoir qu’il n’existe pas de monde extérieur dans lequel des choses existent indépendamment de l’homme. Mais d’où viennent ces perceptions si elles ne proviennent pas de la matière ? Berkeley invoque l’existence d’un Dieu qui assure l’ordre de nos idées et la régularité de nos perceptions. Dieu est alors l’unique source de ce qui existe et de ce que nous percevons.

Citation

« Quant à ce qu’on dit de l’existence absolue de choses non pensantes, sans aucune relation avec le fait qu’elles sont perçues, cela semble parfaitement inintelligible. Leur esse est percipi, et il n’est pas possible qu’elles aient quelque existence en dehors des esprits ou choses pensantes qui les perçoivent. »