Dans le langage courant, le terme « sujet » recouvre des définitions diverses : il est à la fois le thème d’un texte ou d’une conversation, l’énoncé d’un exercice, une fonction grammaticale essentielle, ou encore le statut d’un individu soumis à une autorité souveraine. Le sujet a donc d’abord une fonction réelle et logique dans le discours.
Mais dans son acception philosophique et métaphysique, le sujet prend une dimension plus abstraite : il s’oppose à l’objet et désigne la capacité d’un individu à avoir conscience de lui même, à se considérer comme un être libre et responsable de ses actes. Le sujet se pense à travers le pronom personnel singulier « je », il est en ce sens l’incarnation du cogito cartésien. La notion de conscience est donc inhérente à celle de sujet.
L’ensemble de la connaissance, de la morale et du droit se fonde sur l’existence du sujet. Il est au cœur de la réflexion et des préoccupations humanistes.
« Le sujet, c’est ce dont tout le reste s’affirme, et qui n’est plus lui-même affirmé d’une autre chose »
Aristote
« Ce qui connaît tout le reste, sans être soi-même connu, c’est le sujet. Le sujet est, par suite, le substratum du monde, la condition invariable, toujours sous-entendue de tout phénomène, de tout objet ; car tout ce qui existe, existe seulement pour le sujet. »
Arthur Schopenhauer
« L’intuition de subjectivité est une intuition existentielle […] Ce que nous sommes, nous le savons […] par notre flux de conscience. »
Jacques Maritain