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Né à Paris le 4 août 1604, François Hédelin a fait des études de droit et a commencé par être avocat, suivant ainsi les traces de son père, avocat au parlement. Il abandonna cette profession pour devenir ecclésiastique avant d'exercer le rôle de précepteur auprès du duc de Fronsac, neveu du cardinal de Richelieu. François Hédelin a dirigé l'abbaye Notre-Dame d'Aubignac, d'où il tire le nom qui lui est resté, puis l'abbaye de Meymac.
Son élève, le duc de Fronsac, dont il était très proche, lui fit don d'une pension de 4 000 livres. À la mort du duc de Fronsac, François Hédelin perd un ami et un protecteur.
Il meurt en 1676 après s’être retiré à Nemours.
La Pratique du théâtre - (1657) Zénobie, tragédie en prose - (1647) Discours au roi, sur le rétablissement d'une seconde Académie dans sa ville de Paris - (1664) Dissertation sur la condamnation des Théâtres - (1666)
François Hédelin, connu en littérature sous le nom d'abbé d'Aubignac, a marqué l'histoire du théâtre par son apport théorique.
Dans La Pratique du théâtre (1657), son œuvre majeure, il théorise la règle des trois unités : une pièce de théâtre doit être resserrée autour d'une action principale et se dérouler en un temps et un lieu limités. Il propose aussi la règle dite de vraisemblance : l'action doit toujours rester crédible aux yeux des spectateurs. D'Aubignac insiste aussi sur la fonction du théâtre qui doit avant tout plaire et instruire. Ces réflexions théoriques, dont il n'est pas l'inventeur mais qu'il formula le premier, sont caractéristiques du théâtre classique.
D'Aubignac a aussi marqué son époque par sa querelle avec Corneille, auquel il reprochait de ne pas avoir reconnu son importance théorique.
L'abbé d'Aubignac a également écrit plusieurs romans ainsi que des tragédies.
« Va, meurs donc en repos comme d’autres mortels
Et non pas en fureur comme les criminels. »
La Pucelle d’Orléans , 1642
« Le théâtre étant peu à peu et par degrés monté à sa dernière perfection, devint enfin l'image sensible et mouvante de toute la vie humaine. Or comme il y a trois sortes de vies, celle des grands dans la cour des rois, celle des bourgeois dans les villes et celle des gens de la campagne ; le théâtre aussi a reçu trois genres de poèmes dramatiques qui portent en particulier le caractère de chacune de ces trois sortes de vies, savoir la tragédie, la comédie, la satyre ou pastorale. »
La Pratique du théâtre , 1657
« On demande […] jusqu'à quel point il est permis au poète de changer une Histoire quand il la veut mettre sur le théâtre. […] je tiens pour moi qu'il peut le faire non seulement aux circonstances, mais encore en la principale action, pourvu qu'il fasse un beau poème : […] il ne s'attachera point à la vérité, non plus que le poème épique, parce que tous les deux ne sont pas historiens. Ils prennent de l'Histoire ce qui leur est propre [ce qui leur convient] et y changent le reste pour en faire leurs poèmes, et c'est une pensée bien ridicule d'aller au théâtre apprendre l'Histoire »
La Pratique du théâtre , 1657
« Aussi est-il vrai que les discours qui s’y font [au théâtre] doivent être comme des actions de ceux qu’on y fait paraître ; car là parler, c’est agir, ce qu’on dit pour lors n’étant pas des récits inventés par le poète pour faire montre de son éloquence. »
La Pratique du théâtre , 1657