Crédit photo : Life magazine, 1954
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Né d’un père écrivain dans une famille de biologistes et de littéraires, Huxley vit une jeunesse troublée par la mort de sa mère, de sa sœur, et plus tard, le suicide de son grand frère. Atteint d’une maladie de l’œil, il est réformé lors de la Première Guerre mondiale. À vingt ans, il décide de se consacrer entièrement à la littérature. Il exerce alors le métier de journaliste, de critique musical et critique d’art, et voyage en Europe où il rencontre les surréalistes et le compositeur Igor Stravinsky. Pendant les années 30, il écrit son œuvre majeure, Le Meilleur des mondes. Après la Seconde Guerre mondiale, il s’intéresse au mysticisme (doctrine religieuse selon laquelle l’homme peut communiquer avec Dieu) et prend de la mescaline, une drogue hallucinatoire qui lui inspire son célèbre essai Les Portes de la perception. Dans les années 60, il est invité à s’exprimer dans de nombreuses conférences dans des universités américaines sur le thème du totalitarisme et de l’utopie. Après la dystopie du Meilleur des mondes, il rédige une utopie, Île. Il meurt des suites d’un cancer de la gorge en 1963.
Le Meilleur des mondes - (1932) Temps futurs - (1948) Les Portes de la perception - (1954) Île - (1962)
Huxley est avant tout connu pour son œuvre de science-fiction. En effet, Le Meilleur des mondes constitue l’un des grands classiques du genre. Cette dystopie mettant en scène une société gouvernée par la sélection génétique et dans laquelle les individus sont entièrement définis par leur catégorie et leur fonction sociale a été reprise par de très nombreuses œuvres, et notamment par le cinéma (on peut penser à Equilibrium de Kurt Wimmer, ou encore The Island de Michael Bay). Comme souvent dans les romans d’anticipation, il s’agit avant tout d’une réflexion sur le monde inspirée par la philosophie, et qui traite de dérives possibles de grands courants de pensée de l’époque, comme le béhaviorisme (un courant de la psychologie qui étudie les schémas comportementaux en fonction de l’environnement social).
Son essai Les Portes de la perception influence le mouvement hippie aux États-Unis, et notamment le chanteur Jim Morrison, qui donne à son groupe le nom de The Doors (« les portes ») en référence à ce livre.
« La dictature parfaite : une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude. »
Le Meilleur des mondes , 1932
__« Si l’on veut de la solidarité sociale, il faut qu’on ait, soit un ennemi extérieur, soit une minorité opprimée. »
Temps futurs , 1948
« Les gorgées immenses de vide et de silence prescrites par les ermites ne sont un remède sans danger que pour quelques âmes exceptionnelles. La plupart des hommes ne doivent absorber le désert qu’à l’état dilué, ou, s’il est à pleine concentration, par petites doses. Employé ainsi, il agit comme un reconstituant spirituel, anti-hallucinant, comme abaisseur de tension et altératif. »
Les Portes de la perception , 1954
« Les armements, la dette universelle et l’obsolescence programmée sont les trois piliers de la prospérité occidentale. Si la guerre, le gaspillage et les usuriers sont abolis, vous vous effondreriez. »
Île , 1962