Crédit photo : Nadar, 1855
Alexandre Dumas naît en 1802 à Villers-Cotterêts. Son père est le général Thomas Alexandre Davy, un métis ayant brillé lors de la Révolution française. Il meurt alors qu’Alexandre a quatre ans, et l’enfant est élevé par ses grands-parents. Alexandre Dumas part pour Paris en 1822 pour gagner sa vie et fuir le racisme de ses voisins. Considéré comme un « nègre » en raison de son ascendance créole, il connaîtra les humiliations et les quolibets toute sa vie.
En 1824, il commence à faire jouer des vaudevilles et des drames historiques, avec un grand succès. Cependant, il dilapide son argent et ne parvient plus à écrire de bonnes pièces. Il se lance alors dans le roman-feuilleton. Ses écrits rencontrent aussitôt un succès colossal. Grâce à sa nouvelle fortune, il fait bâtir un château original, mélange de plusieurs styles architecturaux, à Port-Marly.
En 1846, il fait construire son propre théâtre. Il y donne des représentations de pièces de Shakespeare, Schiller ou Goethe. Le théâtre finit par faire faillite, et Dumas se voit forcé de vendre son château aux enchères.
En 1852, il s’exile, en protestation contre le coup d’État de Napoléon III. En 1870, suite à un accident vasculaire qui le laisse à moitié paralysé, il s’installe près de Dieppe, où il trouve la mort peu de temps après.
Ses restes ont été transportés au Panthéon en 2002, pour le bicentenaire de sa naissance.
Les Trois Mousquetaires - (1844) Le Comte de Monte-Cristo - (1844) La Reine Margot - (1845) Le Vicomte de Bragelonne - (1847)
Alexandre Dumas est surtout connu pour ses romans-feuilletons. Son sens du drame et du romanesque l’a conduit à élaborer des intrigues complexes, pleines de rebondissements et de retournements de situation. Auteur très prolifique, Alexandre Dumas a souvent été accusé d’avoir recours à un « nègre », c’est-à-dire à un écrivain fantôme produisant des textes qu’il signait ensuite de sa main. En réalité, il s’agissait plutôt de collaborations, essentiellement avec l’auteur et dramaturge Auguste Maquet.
On retient Dumas pour ses grandes fresques historiques, avec des romans fleuve tels que Le Comte de Monte-Cristo, ou Les Trois Mousquetaires, parus la même année, en 1844. Ces romans ont fait l’objet de nombreuses adaptations, au cinéma, à la télévision, ou même en bandes-dessinées.
« En général, on ne demande de conseils, disait-il, que pour ne les pas suivre ; ou, si on les a suivis, que pour avoir quelqu’un à qui l’on puisse faire le reproche de les avoir donnés. »
Les Trois Mousquetaires , 1844
« Le silence est la dernière joie des malheureux ; gardez-vous de mettre qui que ce soit sur la trace de vos douleurs, les curieux pompent nos larmes comme les mouches font du sang d’un daim blessé. »
Les Trois Mousquetaires , 1844
« Charles était renversé sur son lit, l’œil éteint, la poitrine haletante ; de tout son corps découlait une sueur rougeâtre ; sa main, écartée, pendait hors de son lit, et au bout de chacun de ses doigts pendait un rubis liquide.
C’était un horrible spectacle.
Cependant, au bruit des pas de sa mère, et comme s’il les eût reconnus, Charles se redressa.
– Pardon, madame, dit-il en regardant sa mère, je voudrais bien mourir en paix. »
La Reine Margot , 1845
« Avant d’avoir peur, on voit juste ; pendant qu’on a peur, on voit double, et après qu’on a eu peur, on voit trouble. »
Le Comte de Monte-Cristo , 1844