Crédit photo : auteur inconnu, Réunion des musées nationaux, entre 1924 et 1929
André Breton naît en 1896 dans l’Orne. Issu de la petite bourgeoisie catholique, il grandit en région parisienne. Bon élève, il est remarqué par son professeur de rhétorique. Parmi ses premières lectures marquantes, on peut citer Baudelaire et Huysmans. Il commence des études de médecine et pendant la guerre, devient infirmier militaire à Nantes.
En 1916, il fait la connaissance de Jacques Vaché, dont l’antinationalisme et l’anticonformisme le marqueront profondément, influant notamment sur sa décision de rejoindre le mouvement artistique Dada. Il se lie d’amitié avec Apollinaire et en 1919, et fonde la revue Littérature avec Philippe Soupault et Louis Aragon, qui publiera le premier texte surréaliste, Les Champs magnétiques, en 1920. Quatre ans plus tard, peu satisfait de l’orientation de sa revue et déçu par le dadaïsme, André Breton signe le Manifeste du surréalisme. Il y définit l’esthétique et l’idéologie de ce nouveau mouvement qui fait la part belle au rêve et à l’inconscient.
En 1927, Breton adhère au parti communiste, avec Aragon et Éluard. Radical et ombrageux, ses reproches et son attitude conduisent plusieurs artistes à se désolidariser du mouvement surréaliste (Desnos, Aragon, Éluard). Après la guerre, il fonde la revue VVV avec Marcel Duchamp. Auteur engagé, il signe en 1960 le Manifeste des 121, déclaration d’intellectuels sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie. Il meurt en 1966, à Paris.
Les Champs magnétiques - (1920) Manifeste du surréalisme - (1924) Nadja - (1928) L’amour fou - (1937)
Souvent surnommé « le pape du surréalisme » par ses rivaux vexés de ses attaques, André Breton est bien le chef de file de ce mouvement profondément original et novateur. À travers la démarche surréaliste, Breton explore de nouvelles façons de créer qui reposent sur l’inconscient, comme avec l’écriture automatique. Il écrira deux manifestes pour définir l’esthétique surréaliste. L’imagination et la capacité d’émerveillement sont au cœur de sa démarche.
André Breton est également l’auteur de romans, dont le plus connu est Nadja. Ce récit autobiographique narre la rencontre avec une femme mystérieuse avec laquelle il a passé neuf jours d’affilée.
On le connaît aussi pour Les Champs magnétiques, qu’il écrit avec Philippe Soupault. La poésie surréaliste jaillit des associations d’idées incongrues et du rapprochement de réalités apparemment incompatibles.
« Les grands morceaux d’espace créé s’en vont à toute vitesse vers le pôle. La montre des ours blancs marque l’heure du bal. »
Les Champs magnétiques , 1920
« Pour moi, je continuerai à habiter ma maison de verre, où l’on peut voir à toute heure qui vient me rendre visite, où tout ce qui est suspendu aux plafonds et aux murs tient comme par enchantement, où je repose la nuit sur un lit de verre aux draps de verre, où qui je suis apparaîtra tôt ou tard gravé au diamant. »
Nadja , 1928
« La surprise doit être recherchée pour elle même, inconditionnellement. Elle n’existe que dans l’intrication en un seul objet du naturel et du surnaturel ».
L’Amour fou , 1937
« Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité, si l’on peut ainsi dire. »
Manifeste du surréalisme , 1924