Crédit photo : Agence de presse Meurice, BNF, 1933
André Malraux passe son enfance avec sa mère, sa grand-mère et sa tante dans l’épicerie que les trois femmes tiennent. Il se passionne, dès le lycée, pour la littérature. En 1920, il publie un article sur la poésie cubiste, et fréquente les milieux artistiques et littéraires parisiens.
Directeur artistique, puis éditeur, Malraux voyage énormément avec sa femme, Clara, qu’il a épousé en 1921. Ils vont à Berlin où ils découvrent l’expressionisme allemand, en Tunisie et en Sicile, puis au Cambodge où Malraux est condamné pour s’être emparé de statues Khmères. Grâce à Clara, et à l’aide de nombreux intellectuels parisiens, sa peine est réduite à du sursis. En 1925, de retour à Saigon, Malraux, sa femme et l’avocat Paul Monin fondent un journal d’opposition au gouvernement colonial, L’Indochine. Le couple se sépare en 1938.
Malraux soutient les Républicains pendant la guerre civile espagnole. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il est soldat de 2e classe. Prisonnier, il s’évade et se réfugie en zone libre, puis entre dans la résistance en 1944. En 1945, Malraux rencontre le général de Gaulle et devient son conseiller technique à la culture, puis son ministre de l’Information en 1958, et enfin son ministre d’État chargé des affaires culturelles en 1959.
En 1964, il prononce son célèbre discours lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon : « Entre ici, Jean Moulin… ». Il meurt en 1976 d’une congestion pulmonaire. Ses cendres seront transférées au Panthéon en 1996.
Lunes en papier - (1921) La Voie royale - (1930) La Condition humaine - (1933) Antimémoires - (1967)
Malraux publie son premier livre, Lunes en papier, en 1921. La Tentation de l’Occident, publié en 1926, est un récit épistolaire qui met en scène une jeune occidentale et une jeune orientale. En 1927, sort un essai intitulé D’une jeunesse européenne et l’année suivante son roman Les Conquérants. En 1930, son roman La Voie royale voit le jour. En 1933, le roman La Condition humaine est publié et obtient le prix Goncourt. En 1935, il dédie aux victimes du nazisme son livre intitulé Le Temps du mépris. En 1967, il publie les Antimémoires. Malraux écrira jusqu’à la fin de sa vie.
Il a un style d’écriture qui s’éloigne des techniques habituelles. Il crée des récits discontinus, éclatés. Le rythme est très syncopé. De plus, il inclut dans son écriture des procédés cinématographiques comme les « zooms » ou encore les ellipses. Il peut même avoir un style télégraphique.
Malraux propose dans ses récits une réflexion sur l’Homme. Aventure et métaphysique se mêlent pour évoquer la solitude des êtres menés par un destin tragique. Les romans de Malraux n’en sont pas pour autant pessimiste.
« La mort est là comme la preuve irréfutable de l'absurdité de la vie »
La Voie royale , 1930
« Le pouvoir doit se définir par la possibilité d’en abuser »
La Voie royale , 1930
« Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie »
Les Conquérants , 1928
« On ne possède d'un être que ce qu'on change en lui »
La Condition humaine , 1933