Auteur
Charles Cros
Biographie

Charles Cros est né dans une famille bourgeoise qui lui donne accès à la littérature. Lui-même se mêle assez tôt au milieu littéraire et entre 1869 et 1872, il participe aux réunions des poètes zutiques.
Outre la littérature et la poésie, Charles Cros est passionné par le monde scientifique : il est d'abord professeur de chimie à l'Institut des sourds-muets à Paris puis effectue des travaux de recherche scientifique. C'est un inventeur ingénieux et fécond : il propose ainsi des améliorations au télégraphe, et un procédé de photographie en couleur encore utilisé aujourd'hui. Il a également inventé un appareil à reproduire les sons, le « paléophone » mais Thomas Edison a rendu publique sa propre invention du phonographe avant que Charles Cros ne puisse exploiter son idée.

Bibliographie sélective

Le Coffret de santal - (1873)
Le Fleuve - (1874)
La Vision du Grand Canal des Deux Mers - (1888)
Le Collier de griffes - (1908 - Posthume)

Œuvre

Charles Cros poète, comme Charles Cros inventeur, est plein d'inventivité et d'humour. On retrouve ces caractéristiques dans le Cercle des poètes zutiques (groupe de poètes, peintres et musiciens français), dont Charles Cros semble avoir été l'instigateur, et qui réunissait artistes et poètes, parmi lesquels Verlaine et Rimbaud. Charles Cros y poursuit, comme dans sa propre œuvre, un travail d'expérimentation sur le langage, mais qui n'est jamais éloigné de la parodie, voire du canular. Cette agilité verbale qui sait s'affranchir des conventions sera une source d'inspiration pour les surréalistes, qui furent parmi ses premiers lecteurs.

Citations

« Tes yeux, impassibles sondeurs
D’une mer polaire idéale,
S’éclairent parfois des splendeurs
Du rire, aurore boréale. »
Le Coffret de santal , 1873

« La cuisine est très propre et le pot-au-feu bout
Sur le fourneau. La bonne, attendant son troubade,
Épluche en bougonnant légumes et salade,
Ses doigts rouges et gras, avec du noir au bout,
Trouvent les vers de terre entre les feuilles vertes.
On bat des traversins aux fenêtres ouvertes.
Mais voici le pays. Après un gros bonjour,
On lui donne la fleur du bouillon, leur amour
S’abrite à la vapeur du pot, chaud crépuscule…
Et je ne trouve pas cela si ridicule. »
Le Coffret de santal_ , 1873

__« Moi, je vis la vie à côté,
Pleurant alors que c’est la fête.
Les gens disent : "Comme il est bête !"
En somme, je suis mal coté.

J’allume du feu dans l’été,
Dans l’usine je suis poète ;
Pour les pitres je fais la quête,
Qu’importe ! J’aime la beauté.

Beauté des pays et des femmes,
Beauté des vers, beauté des flammes,
Beauté du bien, beauté du mal.

J’ai trop étudié les choses ;
Le temps marche d’un pas normal :
Des roses, des roses, des roses ! »

Le Collier de griffes , 1908

« Vivre tranquille en sa maison,
Vertueux ayant bien raison,
Vaut autant boire du poison.

Je ne veux pas de maladie,
Ma fierté n’est pas refroidie,
J’entends la jeune mélodie. »
Le Collier de griffes , 1908