Crédit photo : The National Archives UK, 1945 @Flickr Commons
Charles de Gaulle naît à Lille en 1890 dans un milieu catholique conservateur. Poussé par ses parents et notamment son père, professeur, le jeune garçon s’intéresse à la littérature et à la philosophie. Optant rapidement pour une carrière militaire, il intègre l’école de Saint-Cyr à dix-huit ans. Dès le début de la Première Guerre mondiale, il est nommé capitaine.
Fait prisonnier à Verdun, il ne sera libéré qu’à la fin de la guerre, où il obtient la Croix de guerre. Il est promu colonel en 1933. Durant la Seconde Guerre mondiale, de Gaulle s’oppose à toute idée d’armistice et s’exile à Londres lorsque Pétain signe un traité de paix. Il exhorte les Français à continuer le combat lors de son célèbre appel, ce qui lui vaut une condamnation à mort par contumace. Avec l’appui de Winston Churchill, il œuvre à unifier la résistance à travers les FFL (les Forces françaises libres).
Après la libération de Paris, il prend provisoirement le pouvoir avant de démissionner en 1946 et créer son propre parti politique. Rappelé sur le devant de la scène par les événements de la guerre d’Algérie, il est élu président de la République en 1958. Il démissionne lors de son deuxième mandat, en 1968, suite à un référendum sur la régionalisation, et surtout en raison de son opposition et de son incompréhension face aux changements sociétaux et à la révolte qui culmine lors des événements de mai 68.
Vers l’armée de métier - (1934) Mémoires de guerre - (1954-1959) Discours et messages - (1970) Mémoires d’espoir - (1970-1971)
Attiré par l’écriture dès l’âge de quinze ans, Charles de Gaulle a laissé de nombreux ouvrages, principalement des traités militaires et des réflexions stratégiques et politiques. Il est surtout connu pour ses écrits autobiographiques, les Mémoires de guerre, qui lui valent de figurer dans la liste des candidats au prix Nobel de littérature de 1963. En 2000, les prestigieuses éditions de Pléïade publient ses œuvres complètes.
Son œuvre demeure un important témoignage historique, mais aussi un plaidoyer passionné pour la France, défendant des valeurs de patriotisme et de liberté. À l’instar de Winston Churchill, qui reçut le prix Nobel de Littérature, le général de Gaulle fait partie de ces rares hommes politiques à avoir à la fois marqué l’Histoire et la littérature, grâce à l’habilité de leur plume.
« Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France… Le sentiment me l'inspire aussi bien que la raison. Ce qu'il y a, en moi, d'affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des contes ou la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle. J'ai, d'instinct, l'impression que la Providence l'a créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires. S'il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes, j'en éprouve la sensation d'une absurde anomalie, imputable aux fautes des Français, non au génie de la patrie. »
Mémoires de guerre , 1954
« L'homme de caractère incorpore à sa personne la rigueur propre à l'effort. Les subordonnés l'éprouvent et, parfois, ils en gémissent. D'ailleurs, un tel chef est distant, car l'autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans éloignement. »
Le Fil de l’épée , 1944
« Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. »
Appel du 18 juin 1940
« La véritable école du Commandement est la culture générale. »
Vers l’armée de métier , 1934