Crédit photo : Étienne Carjat, 1865
Né le 2 avril 1840 à Paris, Émile Zola est le fils unique d’un père italien et d’une mère française. En 1843, la famille s’installe à Aix-en-Provence. Son père décède en 1847, et sa mère et sa grand-mère l’élèvent seules. Au collège, Zola rencontre Paul Cézanne qui reste son ami durant de très longues années.
Très tôt, il commence à écrire et rêve d’être écrivain. Il part à Paris en 1858. Il se lie d’amitié avec les peintres Édouard Manet et Camille Pissarro et fait aussi la connaissance de Stéphane Mallarmé, puis plus tard de Gustave Flaubert et d’Alphonse Daudet. S’étant entiché d’une prostituée, il tente un temps de la sortir de sa condition sans y parvenir. Il est embauché dans la librairie Hachette et devient journaliste.
Zola se marie avec Alexandrine Meley, fille d’une famille ouvrière, mais il finit par tomber amoureux de la jeune femme entrée au service d’Alexandrine, menant alors une double vie. Quoiqu’éloigné de l’action politique, il intervient dans l’affaire Dreyfus en 1897 pour dénoncer l’antisémitisme grandissant. Le 29 septembre 1902, il meurt intoxiqué par des fumées de cheminée pendant son sommeil. Ses cendres sont transférées au Panthéon en 1908.
L’Assommoir - (1877) Nana - (1880) Germinal - (1885) Le Roman expérimental - (1880)
Considéré comme la figure de proue du naturalisme, Émile Zola est un écrivain emblématique de la deuxième moitié du XIXe siècle. Il publie son premier roman, La Confession de Claude, en 1865. Zola écrit de nombreux articles pour des revues et journaux, ce qui contribue à le faire connaitre.
Sa lettre ouverte « J’accuse… ! », par laquelle il prend position en faveur des juifs, lui vaut une condamnation et la déchéance de son titre de chevalier de la Légion d’honneur. Mais c’est essentiellement pour ses romans que Zola reste dans les mémoires, notamment sa fresque Les Rougon-Macquart composée notamment de L’Assommoir (1877), Nana (1880), Germinal (1885) ou La Bête humaine (1890).
Travailleur minutieux et acharné, l’écrivain se documente, constituant des véritables dossiers pour l’élaboration de ses récits. Pour lui, l’écriture doit être un reflet de la réalité, elle est le témoin d’une époque. Zola accorde d’ailleurs une importance particulière à la description des classes sociales défavorisées (paysans, ouvriers, prostituées..). Son style se veut simple, sans fioritures, mais précis et incisif, l’apparentant à l’approche d’un scientifique disséquant le réel. Ses œuvres ont marqué la littérature et ont fait l’objet de nombreuses adaptations.
« Je n’ai guère de souci de beauté ni de perfection. Je me moque des grands siècles. Je n’ai souci que de vie, de lutte, de fièvre. Je suis à l’aise parmi notre génération. »
Mes haines , 1866
« Ah ! la crevaison des pauvres, les entrailles vides qui crient la faim, le besoin des bêtes claquant des dents et s’empiffrant de choses immondes, dans ce grand Paris si doré et si flambant ! »
L’Assommoir , 1877
« Le romancier est fait d’un observateur et d’un expérimentateur. »
Le Roman expérimental , 1880
« Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. »
« J’accuse… ! » , 1898