Né dans l’Illinois, Hemingway se consacre d’abord au journalisme avant de devenir ambulancier au cours de la Première Guerre mondiale. En 1922, après son mariage (le premier sur une série de quatre), il s’installe à Paris et reprend ses activités de journalistes. Cette période parisienne lui permet de se lier d’amitié avec les écrivains qui composeront ce que l’écrivaine Gertrude Stein a appelé la « génération perdue ». Ce groupe d’écrivains expatriés était notamment caractérisé par le sentiment d’absurdité éprouvé après l’expérience de la Première Guerre mondiale. En 1926, il publie son premier roman, Le Soleil se lève aussi. En 1928, il s’installe à La Havane. Pendant la période de la guerre civile espagnole, il travaille comme reporter de guerre et puise l’inspiration pour son roman Pour qui sonne le glas. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il assiste au débarquement et à la libération de Paris en tant que correspondant de guerre. En 1954, il obtient le prix Nobel, deux ans après la publication du Vieil homme et la mer. En 1959, il quitte Cuba et s’installe dans l’Idaho. Malade et affaibli suite à un accident d’avion lors d’un safari en Afrique, souffrant de troubles bipolaires et d’une maladie génétique, l’hémochromatose, il finit par se suicider d’un coup de fusil en 1961.
Le Soleil se lève aussi - (1926) L’Adieu aux armes - (1929) Pour qui sonne le glas - (1940) Le Vieil homme et la mer - (1952)
Écrivain voyageur, reporter de guerre, passionné de pêche, de base-ball, de safaris et de tauromachie, Hemingway s’est tout au long de sa vie inspiré de ses nombreuses expériences pour écrire ses romans. Ainsi, L’Adieu aux armes se situe en Italie pendant la Première Guerre mondiale, et son personnage principal exerce le même métier que lui, ambulancier. De même, Pour qui sonne le glas relate le quotidien des guérilleros en lutte contre les franquistes et Le Vieil homme et la mer se situe à Cuba où il a vécu de nombreuses années.
Le style d’Hemingway se caractérise par son réalisme, tant dans les sujets qu’il aborde que dans la forme, épurée, voire minimaliste. Dans son œuvre, le cadre et la situation sont les éléments sur lesquels il s’appuie pour construire un univers symbolique et véhiculer des émotions. En conséquence, ses personnages sont peu développés d’un point de vue psychologique, ce sont leurs actions qui les caractérisent. Par exemple, dans Le Vieil homme et la mer, c’est à travers la lutte à la fois héroïque du pêcheur contre le poisson qu’Hemingway évoque plus largement la condition humaine, avec ce qu’elle a de beau et de tragique.
« Nul homme n’est une île complète en soi-même ; tout homme est un morceau de continent, une part du tout ; si une parcelle de terrain est emportée par la mer, l’Europe en est lésée, tout de même que s’il s’agissait d’un promontoire, tout de même que s’il s’agissait du manoir de tes amis ou du tien propre ; la mort de tout homme me diminue, parce que je suis solidaire du genre humain. Ainsi donc, n’envoie jamais demander : pour qui sonne le glas ; il sonne pour toi. »
Pour qui sonne le glas , 1940
« Le monde brise les individus, et, chez beaucoup, il se forme un cal à l’endroit de la fracture ; mais ceux qui ne veulent pas se laisser briser, alors ceux-là, le monde les tue. Il tue indifféremment les très bons et les très doux et les très braves. Si vous n’êtes pas parmi ceux-là, il vous tuera aussi, mais en ce cas il y mettra le temps. »
L’Adieu aux armes , 1929
« Ce n’est pas parce que tu iras d’un endroit dans un autre que tu échapperas à toi-même. Ça ne donne aucun résultat. »
Le Soleil se lève aussi , 1926
« Ce que ça peut être facile, les choses, quand on a perdu, pensa-t-il. J’aurais jamais cru que c’était si facile. Et qu’est-ce que c’est qui t’a fait perdre ? pensa-t-il. Rien, prononça-t-il. C’est que j’ai été trop loin. »
Le Vieil homme et la mer , 1952