Eugène Labiche est né dans une famille de la bourgeoisie aisée de Paris. Après des études secondaires réussies, à la mort de sa mère, il arrête ses études. Il part avec quelques camarades pour un voyage de six mois en Italie.
De retour en France, il entreprend des études de droit, tout en se mettant à écrire des nouvelles qu’il parvient à faire publier dans quelques magazines. Avec deux autres aspirants écrivains, il se lance dans l’écriture de pièces de théâtre qui, à leur grande surprise, sont immédiatement acceptées.
À partir de 1848, le rythme de production de Labiche s’accélère et il fait jouer jusqu’à dix pièces par an. Puis Labiche se marie et s’installe au château de Launoy, à Souvigny-en-Sologne, une vaste propriété dont il exploite lui-même les terres. Il devient également maire en 1868.
Dans les années 1860, il travaille pour l’opéra, écrivant des livrets d’opéras-comiques.
À partir de 1877, Labiche décide de ne plus écrire.
Un chapeau de paille d’Italie - (1851) Le Voyage de monsieur Perrichon - (1860) La Cagnotte - (1864) Doit-on le dire ? - (1872)
La production abondante de Labiche doit être replacée dans son contexte : la deuxième moitié du XIXe siècle coïncide avec l’apogée du théâtre populaire, où se presse un public qui ne connaît pas encore le cinéma ni la télévision. De plus, Labiche n’écrivait pas seul mais se faisait aider d’une équipe de différents auteurs.
Considéré comme un maître du vaudeville, au point que son nom est resté aujourd’hui alors que ce genre n’est plus très prisé, il était quant à lui conscient de la médiocrité de ce genre. Il s’était essayé au drame dans sa jeunesse, sans succès, et aurait aimé écrire des comédies.
Bien que l’ampleur de son travail le rende également inégal, Labiche est l’auteur de quelques grandes pièces qui sont également un témoignage précis de son époque ; elles révèlent l’excellent sens de l’observation et le véritable esprit satirique de leur auteur.
« CLARA :
Vous me dites : ‟Attends-moi, je vais chercher un parapluie.” J’attends, et vous revenez au bout de six mois… sans parapluie !
FARDINARD :
Oh ! Clara … Tu exagères ! d’abord il n’y a que cinq mois et demi… quant au parapluie, c’est un oubli… je vais le chercher… »
Un chapeau de paille d’Italie , 1851
« Je lui demande la main de sa fille.
- Qui êtes-vous ?
- J’ai vingt-deux francs de rente…
- Sortez !
- Par jour !
- Asseyez-vous donc ! »
Un chapeau de paille d’Italie , 1851
« DANIEL :
Un imbécile est incapable de supporter longtemps cette charge écrasante qu’on appelle la reconnaissance ; il y a même des gens d’esprit qui sont d’une constitution si délicate… »
Le Voyage de monsieur Perrichon , 1860
« MADAME CHAMPBAUDET :
- Ce n’est pas un reproche… mais vous êtes en avance de cinq minutes…
TACAREL :
- Lorsqu’il s’agit de venir près de vous… il me semble que je suis toujours en retard… »
La station Champbaudet , 1862