Crédit photo : The World's Work, 1921
Francis Scott Key Fitzgerald est né en 1896 dans une famille de la petite bourgeoisie et fait ses études à la prestigieuse université de Princeton. Homme de grandes ambitions et rêvant d'aventures, il tombe amoureux de Zelda, une jeune femme fantasque qu'il épouse en 1920. C'est également à ce moment qu'il se met à écrire.
Ses livres rencontrent assez de succès pour qu'il puisse vivre de sa plume. Il est alors un représentant de l'âge du jazz, variante américaine de la bohème parisienne plus désenchantée et plus désespérée.
Fitzgerald et Zelda voyagent en Europe et vivent quelques temps à Paris, puis au Cap d'Antibes. Mais l'harmonie prend fin : Zelda est atteinte de troubles mentaux, sombrant peu à peu dans la folie, tandis que Fitzgerald se réfugie dans l'alcool. Les livres de Fitzgerald se vendant moins bien, celui-ci est obligé pour vivre d'écrire des scenarios de films, activité qu'il déteste. Il meurt brutalement d'une crise cardiaque, épuisé par une vie mouvementée et étincelante.
L'Envers du paradis - (1920) Gatsby le Magnifique - (1925) Tendre est la nuit - (1934) Le Dernier Nabab - (1941)
Fitzgerald est l'auteur d'une œuvre nostalgique et mélancolique, ancrée dans son époque, dépeignant la modernité des grandes villes américaines, la frénésie du jazz, les ambiances frivoles et dandy des fêtes nocturnes. Mais cette futilité cache une profondeur plus grave, à l'instar de son héros Gatsby : il s'agit toujours d'une futilité qui a pour but de fuir une réalité trop difficile à supporter. Fitzgerald décrit ainsi la poursuite des derniers rêves de jeunesse avant que la crise économique ne les abattent.
Contrairement à son ami Hemingway, qu'il a contribué à faire connaître, Fitzgerald ne manifeste pas dans ses livres comme dans sa vie de conscience politique ni d'intérêts sociaux : il est le peintre de la fragilité de la jeunesse, de la beauté trop vite disparue et de l'amour absolu mais désespéré.
« Il faudrait comprendre que les choses sont sans espoir et être pourtant décidé à les changer. »
Gatsby le Magnifique , 1925
« Il avait tendu la main désespérément, pour tenter de saisir une dernière poignée de vent, d'emporter un dernier fragment de ces lieux qu'elle lui avait permis de tant aimer. Mais le train roulait trop vite, tout s'embrouillait devant ses yeux, et il sut qu'il avait perdu cette part de lui-même, la plus pure, la meilleure, à jamais. »
Gatsby le Magnifique , 1925
« On dit des cicatrices qu'elles se referment, en les comparant plus ou moins aux comportements de la peau. Il ne se passe rien de tel dans la vie affective d'un être humain. Les blessures sont toujours ouvertes. Elles peuvent diminuer, jusqu'à n'être plus qu'une pointe d'épingle. Elles demeurent toujours des blessures. Il faudrait plutôt comparer la trace des souffrances à la perte d'un doigt, ou à celle d'un œil. Peut-être, au cours d'une vie entière, ne vous manqueront-ils vraiment qu'une seule minute. Mais quand cette minute arrive, il n'y a plus aucun recours. »
Tendre est la nuit , 1934
« Pense à quel point tu m'aimes, avait-elle murmuré. Je ne te demande pas de m'aimer toujours à ce point-là. Mais je te demande de t'en souvenir. Quoi qu'il arrive, il y aura toujours en moi celle que je suis ce soir. »
Tendre est la nuit , 1934