Crédit image : Portrait de François-René de Chateaubriand, Paulin Guérin (1783-1855)
François-René de Chateaubriand naît en 1768 à Saint-Malo. Son père, René-Auguste, est un aristocrate désargenté qui parvient à faire fortune grâce au commerce colonial, à ses activités de corsaire, et à la traite négrière.
En 1777, les Chateaubriand s’installent au château de Combourg, en Ille-et-Vilaine. Le jeune François-René entame une carrière militaire et devient capitaine à dix-neuf ans.
Écœuré par les excès du régime de la Terreur, il voyage en Amérique. Après avoir épousé Céleste Buisson de la Vigne, il rejoint l’armée des Émigrés, une coalition contre-révolutionnaire. Blessé au siège de Thionville, il prend sa retraite militaire.
S’ensuit une carrière politique où il devient ambassadeur à Berlin, puis à Londres, avant de se voir confier le poste de ministre des Affaires étrangères en 1823. Suite à la révolte de 1830, qui débouche sur l’accession au pouvoir de Louis-Philippe, il se retire de la vie politique.
Il passe ses dernières années à rédiger ses mémoires, et meurt à Paris. Selon son souhait, il est enterré à Saint-Malo, sur l’îlot du Grand Bé.
Atala - (1801) René - (1802) Génie du christianisme - (1802) Les Martyrs - (1809) Mémoires d’outre-tombe - (1848)
Considéré comme un précurseur du romantisme, Chateaubriand connaît son premier succès littéraire en 1801 avec Atala, un court roman narrant avec lyrisme la relation amoureuse entre une Amérindienne et un jeune chrétien. L’année suivante, il publie René, un texte sombre et exalté qui devient l’emblème de tout une génération désabusée.
Grand voyageur, l’écrivain publie plusieurs récits de voyage comme Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811) ou Voyage en Italie (1827). La chrétienté demeure au centre des réflexions de l’auteur. Il publie notamment deux ouvrages exaltant la religion : Génie du christianisme (1802), et Les Martyrs (1809).
Mais la grande œuvre de sa vie demeure sa vaste autobiographie, les Mémoires d’outre-tombe. Chateaubriand y travaillera toute sa vie, pour une publication posthume en 1848. Mélange de lyrisme romantique et de narration autobiographique, les Mémoires constituent l’œuvre la plus emblématique de la carrière de l’écrivain, et témoignent d’une époque troublée qui a vu se succéder la Révolution française, la chute de Napoléon, et plusieurs régimes monarchiques.
Le style de l’auteur est caractérisé par une prose lyrique et poétique, abondante en métaphores et en analogies. Son écriture évoque une autre grande figure du romantisme, Victor Hugo, sur lequel Chateaubriand exercera une influence littéraire.
« La vie me sied mal ; la mort m’ira peut-être mieux. »
Mémoires d’outre-tombe , 1848
« Qu’il est faible celui que les passions dominent ! Qu’il est fort celui qui se repose en Dieu ! »
Atala , 1801
« On m’accuse d’avoir des goûts inconstants, de ne pouvoir jouir longtemps de la même chimère, d’être la proie d’une imagination qui se hâte d’arriver au fond de mes plaisirs, comme si elle était accablée de leur durée ; on m’accuse de passer toujours le but que je puis atteindre : hélas ! je cherche seulement un bien inconnu, dont l’instinct me poursuit. »
René , 1802
« L’écrivain original n’est pas celui qui n’imite personne, mais celui que personne ne peut imiter. »
Génie du christianisme , 1802