Crédit photo : auteur inconnu, 1959
©Manuelarosi
Françoise Sagan, de son vrai nom Françoise Quoirez, naît à Cajarc le 21 juin 1935 au sein d’une famille bourgeoise. En 1951, elle échoue au baccalauréat qu’elle repasse avec succès avant de s’inscrire à la Sorbonne. Elle profite de la vie parisienne avec son frère, Jacques, qui la fait sortir à Saint-Germain-des-Prés.
En 1954, son premier roman est publié par Julliard, mais son père refuse que son nom apparaisse. Elle choisit le pseudonyme de Sagan en référence à un personnage de Proust. Ce roman est un succès et obtient le prix des Critiques en 1954. François Mauriac la surnomme alors dans le Figaro, le « charmant petit monstre ». En 1955, en pleine promotion de son livre à New York, elle rencontre l’éditeur Guy Schoeller qui deviendra son mari en 1958.
Sagan incarne une jeunesse insouciante et désinvolte. Elle gagne beaucoup d’argent qu’elle dépense dans les casinos, boîtes de nuit, voitures de sport… Elle achète le manoir du Breuil à Équemauville. En avril 1957, elle est victime d’un grave accident de la route. À sa sortie de l’hôpital, elle entame une cure de désintoxication car elle est devenue accro aux médicaments, puis à l’alcool. Elle divorce de Guy Schoeller en 1960 et se marie deux ans plus tard avec Robert Westhoff, un mannequin américain. Ils ont un fils, Denis, mais ils divorcent rapidement.
Sagan a vécu de grandes histoires d’amour avec des femmes, la styliste Peggy Roche, notamment. La fin de sa vie est marquée par des drames et des scandales : décès de son frère en 1989 et de Peggy Roche en 1991, inculpation pour usage et transport de stupéfiants, fraude fiscale. Ruinée, elle est recueillie par sa dernière compagne, Ingrid Mechoulam. Elle décline physiquement à cause de la maladie et de la drogue et s’éteint le 24 septembre 2004 à Honfleur d’une embolie pulmonaire.
Bonjour tristesse - (1954) Un certain sourire - (1956) Aimez-vous Brahms… - (1959) Toxique - (1964)
Elle écrit Bonjour tristesse durant l’été 1953 et l’envoie à des maisons d’édition, encouragée par son amie Florence Malraux. Le succès en librairie est immédiat tout comme la reconnaissance des professionnels. En 1956, elle publie son deuxième roman, Un certain sourire, qui rencontre également le succès.
Dès 1957, elle tient un journal, Toxique, publié en 1964, dans lequel elle évoque les douleurs liées à son accident de la route et son addiction. Elle publie régulièrement des romans et rencontre toujours de grands succès en librairie. Ses pièces de théâtre ont un succès plus mitigé. Ainsi Un château en Suède séduit le public et la critique mais Les Violons parfois est un échec. Elle écrit également des nouvelles, des scénarios, des chansons (pour Juliette Gréco) et des biographies.
Le style de Françoise Sagan est plein de mélancolie et de nonchalance, ce que l’on a nommé sa « petite musique ». Prenant pour thème une bourgeoisie désabusée, elle parle d’amour, d’oisiveté, de thèmes romantiques.
« Sur ce sentiment inconnu, dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. »
Bonjour tristesse , 1954
« Tout ce que je fais pour moi est contre moi, c’est assez épouvantable. »
Toxique , 1964
« Il préférait avoir été malheureux pour une bonne raison qu’heureux pour une mauvaise. »
Aimez-vous Brahms… , 1959
« Ignorait-elle que si le corps sans le cœur n’était pas le paradis, le cœur sans le corps était l’enfer ? »
De guerre lasse , 1985