Auteur
Georges Courteline
Biographie

Crédit photo : Georges Courteline, vers 1890, auteur inconnu

Georges Courteline, dont le vrai nom était Georges Moinaux, était le fils d’un humoriste, écrivain et journaliste. Il passe son enfance à Montmartre, où il a l’occasion d’observer les grands noms du théâtre de l’époque.
Après son service militaire, Courteline entre dans la fonction publique, travaillant au ministère des Cultes pendant quatorze ans. Ses premières pièces prennent pour cible l’armée puis les fonctionnaires. Il vit avec l’actrice Suzanne Berty, avec laquelle il a deux enfants, puis à la mort de celle-ci, avec une autre actrice, Marie-Jeanne Brécou.
Bénéficiant de la protection de son patron, il est peu présent à son travail et passe beaucoup de temps dans les cafés où il observe les clients qui lui servent de source d’inspiration.
Courteline arrête d’écrire en 1912, mais son œuvre continue à être lue et jouée.

Bibliographie sélective

Le commissaire est bon enfant - (1899)
L'article 330 - (1900)
La paix chez soi - (1903)
Les balances - (1901)

Œuvre

Courteline a écrit des contes et des romans, mais ce sont surtout ses écrits pour le théâtre qui le rendirent célèbre. Reprenant le principe classique de la comédie, il cherche avant tout à dépeindre les mœurs par le rire. Ses pièces prennent en effet pour cible soit un type de personnage (l’avare), soit une catégorie sociale (le bourgeois), soit un type professionnel (le magistrat). Ils sont généralement médiocres, souvent idiots, englués dans une vie quotidienne sans intérêt, mais que Courteline réussit à transformer en une suite de péripéties absurdes. Il décrit les travers humains et les défauts propres à son époque, faisant preuve parfois d’une certaine misanthropie, et toujours d’un grand sens de l’observation. Son écriture très pure et élégante contraste avec la médiocrité de cet univers et donne un tour classique à son style.

Citations

« - Tu vas voir, c’est très curieux. Les uns (ce sont les rédacteurs) rédigent des lettres qui ne signifient rien ; et les autres (ce sont les expéditionnaires) les recopient. Là-dessus arrivent les commis d’ordre, lesquels timbrent de bleu les pièces du dossier, enregistrent les expéditions, et envoient le tout à des gens qui n’en lisent pas le premier mot. Voilà. Le personnel des bureaux coûte plusieurs centaines de millions à l’État. »
Messieurs les ronds-de-cuir , 1893

« J’ai la conscience d’avoir été un tendre et fidèle mari. Patient à ton exigence, résigné à ta dureté, esclave aux petits soins de tes moindres caprices et travaillant dix heures par jour à écrire des romans ineptes mais qui me valaient la joie de te pouvoir donner un chez toi où tu avais chaud et des robes qui te faisaient belle, j’ai tout fait pour te rendre heureuse. Tu ne t’en es pas aperçue, n’en ait pas de remords, c’est dans l’ordre. La femme ne voit jamais ce que l’on fait pour elle, elle ne voit que ce qu’on ne fait pas. »
Un client sérieux , 1896

« Je vivais d’elle, par elle, pour elle ; j’aurais déjeuné de ses sourires et dîné de l’odeur de ses gants. »
Les femmes d’amis , 1888

« Oh ! le mari, le précieux mari ! personnage indispensable à la solidité des liaisons adultères ! »
« La Philosophie » , 1922