Henry Céard est né en région parisienne en 1851. Il fait carrière dans la fonction publique, travaillant au ministère de la Guerre, puis dans une préfecture, avant d’être sous-directeur de la bibliothèque Carnavalet à Paris. Parallèlement, il se fait connaître du milieu littéraire, d’abord comme critique littéraire et dramatique dans des journaux et revues. Il publie une nouvelle dans le recueil collectif Les Soirées de Médan, qui fait de lui un des auteurs les plus attendus de sa génération. Il ne publiera par la suite qu’un seul roman et quelques poèmes, mais il connaît un certain succès comme auteur de théâtre. Personnage curieux du monde littéraire et très érudit, il fut un grand ami de Zola jusqu’à ce que l’affaire Dreyfus les sépare, Céard étant antidreyfusard.
« La Saignée », Les Soirées de Médan
- (1880) Une belle journée - (1881) Terrains à vendre au bord de la mer - (1906) Sonnets de guerre, 1914-1918 - (1919)
À la fin du XIXe siècle, Henry Céard est l’un des représentant de la jeune génération littéraire, aux côtés de Mirbeau et de Maupassant, et il fréquente également ses aînés, Zola et Flaubert. Sa participation au recueil Les Soirées de Médan, conçu comme un manifeste du mouvement réaliste, le place dès sa première publication aux côtés des réalistes. Son roman Une belle journée confirme ce positionnement initial en décrivant la vie morne du milieu petit-bourgeois. Ce livre est marqué par l’influence de Flaubert, référence que Céard partage avec les jeunes auteurs du cercles de Médan. Dans son roman comme dans ses nouvelles, Henry Céard peint une société ennuyeuse et morose. Son univers est plus pessimiste et moins lyrique que celui de ses contemporains. Il a cependant peu publié en tant qu’écrivain, et c’est surtout comme critique littéraire qu’il fera carrière. Dans ce cadre, il défendra notamment Flaubert contre une polémique littéraire qui prétend faire de celui-ci un mauvais écrivain.
Il lègue l’ensemble de ses écrits au conservateur du musée Carnavalet, parmi lesquels se trouvent de nombreux inédits.
« Dix heures du matin, un jour de la fin d’octobre, à Paris, pendant le siège. La veille, on s’est battu avec acharnement, là-bas, du côté de Saint-Denis, dans la boue. Les nouvelles sont mauvaises, les dépêches télégraphiques obscures, et dans les affiches blanches que vient de faire poser le gouvernement, on sent je ne sais quelle indécision, je ne sais quels mensonges. Les phrases sont confuses, ne disent rien. »
« La Saignée », Les Soirées de Médan , 1880
« - Pourquoi êtes-vous venue, si c'était pour vous en aller.
Elle répéta comme le matin :
- Je n'aurais pas voulu vous faire attendre pour rien, et puis je tenais à vous dire de ne plus penser à moi. »
Une belle journée , 1881
« Le détachement de tout n'est jamais si complet que quelque rêve encore ne survive à la mort des rêves. »
Préface à Snob de Paul Gavault , 1895
« Donc, Gustave Flaubert écrit mal. »
Article « Mauvais écrivain » paru dans Le Petit Marseillais , 1919