Crédit image : Homer Caetani, artiste inconnu, IIe siècle
On ne sait quasiment rien de ce poète qui aurait vécu au VIIIe siècle avant J.-C. La tradition le représente comme un poète chanteur, ce qu’on appelait alors un aède. Il aurait été aveugle, ce qui constitue un lieu commun dans la culture grecque : la cécité est en effet associée à des pouvoirs divinatoires et à une plus grande capacité de mémoire.
On n’est pas certain de la réalité historique d’Homère : il s’agit peut-être de plusieurs poètes au lieu d’un seul. Le patronyme même d’Homère n’est pas usité à l’époque hellénistique. Le poète peut avoir été inventé au VIe siècle, où des poètes récitaient des vers d’Homère en se présentant comme ses descendants.
Iliade - (VIIIe s. av. J.-C. (env.)) Odyssée - (VIIIe s. av. J.-C. (env.))
On attribue à Homère la paternité de deux œuvres qui ont fondé le genre épique, l’Iliade et l’Odyssée. L’une des particularités de ces écrits est la langue employée par le poète, qui comprend des tournures déjà archaïques à l’époque de leur composition. Il s’agit d’une langue spécialement conçue pour la poésie et la métrique utilisée dans le vers homérique est constituée d’hexamètres dactyliques, c’est-à-dire un vers de six mesures, chacune composée d’une syllabe longue et de deux syllabes courtes.
L’Iliade est un long poème qui relate les événements de la guerre de Troie, et l’Odyssée raconte le retour d’Ulysse, lors d’un voyage d’une durée de dix ans. Il s’agit de l’œuvre la plus vaste de la littérature grecque. L’Iliade est un récit de guerre racontant les actions d’Achille, un guerrier guidé par la puissance de ses passions. Dans l’Iliade, on plonge dans une intrigue dramatique, pleine de scène d’actions, qui se déroule sur une durée de quelques jours. L’œuvre parle de la violence de la guerre et des passions, dans une optique tragique, peignant une vaste fresque de la condition humaine. Dans l’Odyssée, l’histoire se déroule sur une durée nettement plus longue, et dans des lieux et décors variés. C’est un récit plus léger que son prédécesseur, appartenant plutôt à une littérature d’évasion et où le merveilleux occupe la première place.
« Honte à vous ! Argiens ! Ah ! les lâches infâmes, sous leur magnifique apparence ! Où s’en sont donc allées vos vantardises ? Nous étions des preux, à nous croire, quand, à Lemnos, vous vous décerniez de vaines louanges, tout en mangeant force filets de bœufs aux cornes droites, en vidant des cratères remplis de vin à pleins bords. Chacun de nous tiendrait, seul, au combat, face à cent, à deux cents Troyens : et aujourd’hui nous ne sommes pas même à la taille d’un seul, à la taille d’Hector, qui va dans un instant livrer nos nefs à la flamme brûlante. »
Chant VIII
Iliade , VIIIe s. av. J.-C. (env.)
« Je le vois trop : on ne gagne pas de reconnaissance à se battre avec l’ennemi obstinément, sans trêve : la part est la même pour qui reste chez lui et pour qui guerroie de toute son âme ; même estime attend le lâche et le brave ! »
Chant IX
Iliade , VIIIe s. av. J.-C. (env.)
« Jamais on ne put dire à meilleur droit qu’un méchant en conduit un autre, tant le ciel associe toujours ceux qui se ressemblent ! »
Chant XVII
Odyssée , VIIIe s. av. J.-C. (env.)
« Il est si peu d’enfants à égaler leurs pères ; pour tant qui peuvent moins, combien peu peuvent plus ! Mais je vois qu’en ta vie tu seras brave et sage : la prudence d’Ulysse est tout entière en toi. »
Chant II
Odyssée , VIIIe s. av. J.-C. (env.)