Crédit image : Portrait de Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), Hyacinthe Rigaud, 1702
Bossuet naît en 1627 à Dijon dans une famille de magistrats récemment anoblis. Il entre au collège jésuite de Dijon, où il reçoit une éducation classique. Destiné à prendre la robe par sa famille, il fait des études de théologie et de philosophie à Paris, au collège de Navarre.
En 1652, il obtient le titre de docteur en théologie et est ordonné prêtre. Il devient alors archidiacre de Sarrebourg, puis de Metz. À cette époque, il commence à se construire une réputation d’orateur grâce aux sermons qu’il donne à Paris. En 1671, il est nommé précepteur du Dauphin, le fils de Louis XIV. Cette même année, il est élu à l’Académie française. En 1681, une fois l’éducation du Dauphin terminée, il devient évêque de Meaux, et continue de se faire connaître pour ces prédications.
Bossuet est connu pour avoir pris parti contre le quiétisme, une doctrine chrétienne visant à trouver Dieu par un cheminement intérieur, et non par l’intermédiaire de l’Église. Bossuet attaque violemment Fénelon, homme d’église et écrivain comme lui, et gagne la bataille en réussissant à faire emprisonner sa protégée, Madame de Guyon. Malade, Bossuet finit par mourir à Paris en 1704.
Discours sur l’Histoire universelle - (1681) Oraisons funèbres - (1689) Défense de la Tradition et des saints Pères - (1693) Sermons - (1772 (posthume))
Bossuet a écrit de nombreux discours, oraisons et essais. Parmi ses plus grandes œuvres, on peut citer les Oraisons funèbres, publiées en 1689. Il s’agit d’un recueil de six oraisons, données notamment à l’occasion de la mort de la reine d’Angleterre et de la reine de France. Bossuet y évoque les défuntes avec éloquence, mêlant habilement la poésie et le sens du drame.
En 1681, Bossuet fait publier le Discours sur l’Histoire universelle qu’il a rédigé à l’intention du Dauphin. Il y décrit l’Histoire, des origines du monde jusqu’à Charlemagne en adoptant une perspective religieuse.
Grand orateur, Bossuet est également passé à la postérité grâce à ses Sermons, qui paraissent dans une édition posthume en 1772. L’écrivain, selon l’adage de Pascal, considère que « la véritable éloquence se moque de l’éloquence », et se veut sincère, simple, et émouvant.
« Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable ! où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! Madame est morte ! Qui de nous ne se sentit frappé à ce coup, comme si quelque tragique accident avait désolé sa famille ? »
Oraison funèbre dédiée à Henriette d’Angleterre
Oraisons funèbres , 1689
« Il y a dans l’esprit de l’homme un désir avide de l’éternité : si on le sait appliquer, c’est notre salut. Mais voici l’erreur : c’est que l’homme l’attache à ce qu’il aime : s’il aime les biens périssables, il y médite quelque chose d’éternel, c’est pourquoi il cherche de tous côtés des soutiens à cet édifice caduc, soutiens aussi caducs que l’édifice même qui lui paraît chancelant. Ô homme, désabuse-toi : si tu aimes l’éternité, cherche-la donc en elle-même, et ne crois pas pouvoir appliquer sa consistance inébranlable à cette eau qui passe et à ce sable mouvant. »
Sermons , 1772
« Quand l’histoire serait inutile aux autres hommes, il faudrait la faire lire aux princes. Il n’y a pas de meilleur moyen de leur découvrir ce que peuvent les passions et les intérêts, les temps et les conjonctures, les bons et les mauvais conseils. »
Discours sur l’Histoire universelle , 1681
« Nos vrais ennemis sont en nous-mêmes. »
Oraisons funèbres , 1689