Jacques Monod est un biochimiste né le 9 février 1910 à Paris. Il s’inscrit à la faculté des sciences de Paris en 1928 et obtient sa licence en 1931. En 1934, il abandonne sa thèse de doctorat sur les protistes ciliés pour participer à l’expédition scientifique au Groenland de Paul-Emile Victor, sur le navire Pourquoi-Pas ? du commandant Jean-Baptiste Charcot. En 1936, il fait un stage d’une année dans le laboratoire de Thomas Hunt Morgan au California Institute of Technology où il étudie la génétique. Il soutient une thèse à l’Institut Pasteur consacrée à la cinétique de la croissance des populations bactériennes en 1941. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il s’engage dans la Résistance puis appartient à l’état-major de la 1e Armée française en 1944-1945. Puis il rejoint le service d’André Lwoff à l’Institut Pasteur. Après avoir été chef de laboratoire (1945-1953) puis chef du Service de physiologie microbienne (1953), il crée en 1954 le service de biochimie cellulaire. Il enseigne à partir de 1959 la chimie du métabolisme à la faculté des sciences de Paris. En 1965, il reçoit avec François Jacob et André Lwoff le prix Nobel de physiologie ou médecine pour des découvertes en biologie moléculaire sur « la régulation génétique de la synthèse d’enzymes et de virus ». En 1967, il est nommé professeur au Collège de France. À partir de 1971, il dirige l’Institut Pasteur. Il décède le 31 mai 1976 à Cannes.
Recherches sur la croissance des cultures bactériennes - (1942) J. Monod et F. Jacob, Genetic Regulatory Mechanisms in the Synthesis of Proteins - (1961) Le Hasard et la nécessité. Essai sur la philosophie naturelle de la biologie - (1970)
Dans les années 1945-1950, Jacques Monod réalise des travaux sur la nature des phénomènes d’adaptation enzymatique. En 1956, il s’intéresse avec Georges Cohen aux facteurs de transport spécifique de substances au travers de la membrane bactérienne. En 1960, il élucide avec François Jacob une part importante des mécanismes de régulation de l’expression génétique en proposant le modèle dit « de l’opéron », dans lequel l’état d’activité d’un gène est déterminé par l’état d’une séquence opératrice située en amont du gène. Des protéines se fixent en amont des gènes et en bloquent la copie en ARN (acide ribonucléique). L’absence de ces « ARN messagers » empêche la synthèse des protéines nécessaires à l’accomplissement de certaines fonctions cellulaires. En 1963, avec Jean-Pierre Changeux, il travaille sur les interactions entre sous-unités des protéines dans le contrôle du métabolisme cellulaire (l’allostérie). Les travaux de Jacques Monod ont fondé la biologie moléculaire en France.