Crédit image : Portrait de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), Maurice Quentin de La Tour, XVIIIe siècle
Crédit photo : Joconde database
Jean-Jacques Rousseau naît en 1712 à Genève dans une famille d’horlogers. Sa mère meurt quelques jours après sa naissance. Il est élevé par son père avant d’être confié à son oncle et à un pasteur protestant.
Entre 1736 et 1740, il vit auprès de Mme de Warens, qui devient sa protectrice puis sa maîtresse. Elle l’incite à lire pour parfaire sa formation intellectuelle tout en perfectionnant ses connaissances musicales.
À Paris où il s’installe en 1744, Rousseau développe d’abord ses talents de musicien en tant qu’enseignant, théoricien et compositeur. Mais à partir de 1749, il se consacre de plus en plus à ses activités littéraires, qui le rendent célèbre. Mal à l’aise dans les salons, Rousseau s’isole en 1756 à l’Ermitage, près de la forêt de Montmorency. Bientôt fâché avec les philosophes, il retourne à Genève, puis après la condamnation de l’Émile, sa vie devient une sorte de longue fuite qui le mène entre autre en Angleterre. Ces voyages sont l’occasion pour lui d’écrire ses œuvres autobiographiques et de satisfaire son goût pour la promenade et l’herborisation excursion faite en vue de recueillir des plantes).
Des cinq enfants que Rousseau eut avec Thérèse Levasseur, rencontrée en 1745, tous furent confiés aux Enfants-Trouvés.
Il meurt en 1778 d’une crise d’apoplexie. En 1794, les révolutionnaires feront transférer son corps au Panthéon.
Julie ou La Nouvelle Héloïse - (1761) Du Contrat social
- (1762) Les Confessions - (1765-1770) Rêveries du promeneur solitaire - (1776-1778)
Dans ses essais philosophiques tels que Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755) et Du Contrat social (1762), Rousseau construit une réflexion sociale et politique originale : pour effacer les inégalités et injustices, absentes de l’état de nature, il faudrait réformer la société de manière démocratique.
Bien qu’il connaisse un grand succès avec son roman épistolaire Julie ou La Nouvelle Héloïse (1761), Rousseau choque ses contemporains par ses idées. Les philosophes se détournent de lui après sa Lettre à d’Alembert sur les spectacles (1758) dans laquelle il dénonce l’immoralité du théâtre. En 1762, le Contrat social et son traité de pédagogie Émile ou de l’éducation sont censurés à Paris comme à Genève.
Ayant le sentiment d’être persécuté, Rousseau rédige, dans la solitude et dans l’errance de ses voyages, Les Confessions, récit détaillé de sa vie visant à se justifier auprès de ses lecteurs. Il poursuit cette réinvention du genre autobiographique dans ses Rêveries du promeneur solitaire, où s’expriment sa sensibilité préromantique et son goût pour la nature.
Rousseau a par ailleurs composé plusieurs opéras, dont Le Devin du village, donné avec succès devant la Cour en 1752.
Philosophe majeur et immense écrivain, Rousseau fut un précurseur du romantisme et de la pensée politique moderne. Son esprit et son œuvre ont marqué le siècle des Lumières et influencé la Révolution de 1789.
« Tant qu’on désire, on peut se passer d’être heureux ; on s’attend à le devenir : si le bonheur ne vient point, l’espoir se prolonge, et le charme de l’illusion dure autant que la passion qui le cause. »
Julie ou La Nouvelle Héloïse , 1761
« Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité, même à ses devoirs. »
« De l’esclavage »
Du Contrat social , 1762
« Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple, et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi. »
Les Confessions , 1765-1770
« Je ne médite, je ne rêve jamais plus délicieusement que quand je m’oublie moi-même. Je sens des extases, des ravissements inexprimables à me fondre pour ainsi dire dans le système des êtres, à m’identifier avec la nature entière. »
Rêveries du promeneur solitaire , 1776-1778