Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, de son vrai prénom Marie-Barbe, perd sa mère alors qu'elle est encore enfant. Élevée dans une institution pour jeune fille, elle devient elle-même institutrice et gouvernante. Elle a été brièvement mariée et a eu une fille de son mariage, mais elle obtient le divorce suite aux infidélités de son mari. Obligée de gagner sa vie, elle devient gouvernante à Londres. Cette profession est sans doute à l'origine de son œuvre littéraire tournée vers l'enfance et la jeunesse.
Le Magasin des enfants - (1756) La Belle et la Bête - (1757) Magasin des adolescentes - (1760) Contes moraux - (1774)
Jeanne-Marie Leprince de Beaumont a écrit de nombreux contes qui la placent au premier rang des auteurs de la littérature pour enfant et jeunesse. Parmi eux, on peut citer La Belle et la Bête, devenu un classique mondialement connu. Jeanne-Marie Leprince de Beaumont a également écrit et publié des traités d'éducation, confirmant ainsi son intérêt pour le jeune âge.
« Il y a bien des hommes qui sont plus monstres que vous, dit la Belle, et je vous aime mieux avec votre figure, que ceux qui, avec la figure d'homme, cachent un coeur faux, corrompu et ingrat. »
La Belle et la Bête , 1757
« La Belle, lui dit ce monstre, voulez-vous bien que je vous voie souper ? Vous êtes le maître, répondit la Belle en tremblant. Non, répondit la Bête, il n’y a ici de maîtresse que vous ; vous n’avez qu’à me dire de m’en aller si je vous ennuie, je sortirai tout de suite. Dites-moi, n’est-ce pas que vous me trouvez bien laid ? Cela est vrai, dit la Belle, car je ne sais pas mentir ; mais je crois que vous êtes fort bon. Vous avez raison, dit le monstre ; mais outre que je suis laid, je n’ai point d’esprit : je sais bien que je ne suis qu’une bête. On n’est pas bête, reprit la Belle, quand on croit n’avoir point d’esprit : un sot n’a jamais su cela. Mangez donc, la Belle lui dit le monstre, et tachez de ne point vous ennuyer dans votre maison ; car tout ceci est à vous ; et j’aurais du chagrin si vous n’étiez pas contente. Vous avez bien de la bonté, lui dit la Belle ; je vous avoue que je suis bien contente de votre cœur ; quand j’y pense, vous ne me paraissez plus si laid. Oh dame, oui répondit la Bête, j’ai le cœur bon, mais je suis un monstre. »
La Belle et la Bête , 1757
« Elles allaient tous les jours au bal, à la comédie, à la promenade, et se moquaient de leur cadette, qui employait la plus grande partie de son temps à lire de bons livres. »
La Belle et la Bête , 1757
« Quand je pleurerais bien fort, mes larmes ne me rendront pas mon bien ; il faut tâcher d’être heureuse sans fortune »
La Belle et la Bête , 1757