Crédit photo : Hans Pinn, 1948
Le père de Joseph Kessel était un médecin juif d'origine lituanienne, ayant fait une partie de ses études en France avant de s'installer en Argentine, où Joseph Kessel est né en 1898. La famille déménagea ensuite en Russie, de 1905 à 1909, puis retourna s'installer en France.
Après une licence de lettres, Joseph Kessel travaille comme journaliste puis s'engage dans l'armée en 1916 pendant la Première Guerre mondiale. Il servit notamment dans l'aviation, expérience qui donna naissance à son roman L'Équipage, paru en 1923. Sa participation au combat lui valut la nationalité française. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, il enchaîne les publications romanesques.
En 1939-1940, Joseph Kessel retourne au journalisme, devenant correspondant de guerre. Il rejoint ensuite la Résistance. Joseph Kessel et son neveu, l'écrivain Maurice Druon, rejoignent les Forces Françaises Libres à Londres et composent les paroles du " Chant des Partisans ", chanson qui unit les résistants.
Après la guerre, Joseph Kessel poursuit ses deux activités de journaliste et de romancier, la première nourrissant souvent la seconde.
Il entre à l'Académie française en 1962.
L'Équipage - (1923) Belle de jour - (1928) Le Lion - (1958) Les Cavaliers - (1967)
Joseph Kessel est un homme d'action autant qu'un homme de lettres et ses romans sont le reflet de ce désir de se plonger directement dans l'histoire des hommes. Ses voyages et ses reportages lui apportent la matière. Ainsi Les Cavaliers, l'un de ses romans les plus aboutis, est inspiré de son séjour en Afghanistan. L'histoire du XXe siècle est également une grande source d'inspiration. Mais Joseph Kessel a su varier les genres, et il est aussi l'auteur du Lion, qui, sans être écrit directement pour la jeunesse, est devenu un grand classique de la littérature pour la jeunesse. Son œuvre a également été abondamment adaptée au cinéma.
« Il avait vingt ans. C’était son premier départ pour le front. Malgré les récits qu’il avait entendus au camp d’entraînement, malgré un sens aigu des réalités, sa jeunesse n’acceptait pas la guerre sans l’habiller d’une héroïque parure. »
L’Équipage , 1923
« Elle pleurait sur lui, sur elle, et sur la condition humaine qui divise la chair et l’âme en deux inconciliables tronçons, misère que chacun porte en soi et ne pardonne pas à l’autre. »
Belle de jour__ , 1928
« La lune était haut dans le ciel quand nous atteignîmes, au centre de Parc Royal, une immense plage circulaire, brillante et lisse, qui avait été autrefois recouverte par les eaux d’un lac. La clarté nocturne faisait courir à sa surface un scintillement d’ondes argentées. Et dans ce mirage lunaire, qui s’étendait jusqu’à la muraille du Kilimandjaro, on voyait jouer les troupeaux sauvages attirés par la liberté de l’espace, la fraicheur de l’air et l’éclat du ciel. Les bêtes les plus lourdes et les plus puissantes, gnous, girafes et buffles, se déplaçaient calmement le long du cirque enchanté. »
Le Lion , 1958
« Il n’y avait là que bergers et routiers au sommeil, enveloppés d’étoffes à la vérité lamentables, sales, effilochées, déchirées, guenilleuses, mais que la magie de la pénombre changeait en molles et nobles draperies de même qu’elle suspendait soies et velours aux murs délabrés. Et si, parfois, dans un visage indistinct, se levait une paupière, l’œil avait la densité d’un bijou obscur. »
Les Cavaliers , 1967