Crédit photo : auteur inconnu, avant 1931
Marcel Pagnol naît le 28 février 1895 à Aubagne. En 1897, sa famille déménage à Marseille où le père, instituteur, est muté. En 1905, il est reçu second à l’examen des bourses qui lui ouvre les portes du lycée Thiers. Alors qu’il est âgé de 15 ans, sa mère, dont il est très proche, décède. En 1914, il est admis en khâgne. Avec la Première Guerre mondiale, il est mobilisé puis réformé pour faiblesse de constitution.
En 1916, Marcel Pagnol épouse Simone Collin. La même année, il est licencié d’anglais, ce qui lui permet d’enseigner successivement à Tarascon, Marseille et Paris, au lycée Condorcet. Il écrit ses premières pièces et rencontre la comédienne Orane Demazis avec laquelle il entame une liaison. En 1926, il se sépare de Simone Collin. Il rencontre la danseuse Kitty Murphy, avec laquelle il a un fils, Jacques, en 1930.
L’avènement du cinéma parlant donne une nouvelle direction à sa carrière. Dans un premier temps, il est scénariste. Il apprend alors beaucoup aux côtés d’Alexandre Korda, qui réalise l’adaptation de Marius pour le cinéma. Puis il devient réalisateur, adaptant notamment les œuvres de Giono dont il a acquis la totalité des droits de reproduction, mais aussi le troisième volet de sa trilogie marseillaise, César (1936). Il travaille avec ses acteurs fétiches, parmi lesquels Raimu et Fernandel. Il rencontre Josette Day en 1939 et s’installe avec elle au château de la Buzine pendant l’Occupation. Il crée un embryon de société de production cinématographique à Marseille, partagé entre les studios du Prado et le château de la Buzine.
À la Libération, il épouse Jacqueline Bouvier, rencontrée en 1938. En 1946, il entre à l’Académie française. Ses derniers films attirent peu le public mais ses derniers livres, sur ses souvenirs, sont d’immenses succès. Il s’éteint à Paris le 18 avril 1974.
Topaze - (1928) Marius - (1929) La Gloire de mon père - (1957) Manon des sources - (1963)
Marcel Pagnol publie ses premiers poèmes dès 1910 dans la revue Massilia. C’est ensuite dans la revue Fortunio qu’il fonde avec des camarades de khâgne qu’il publie ses textes. Il écrit ensuite des pièces, Les Marchands de gloire (1925, coécrite avec Paul Nivoix) et Jazz (1926). Mais ce n’est qu’avec Topaze en 1928 qu’il connaît son premier succès.
Malgré les réticences de ses proches et poussé par la nostalgie de Marseille, il crée Marius, une pièce marseillaise. Aidé par la présence de Raimu dans le rôle de César, Pagnol est récompensé de son audace : la pièce est un succès. Adapté au cinéma en 1931, Marius est un des premiers films à succès du cinéma parlant français. La même année, Pagnol en écrit la suite, Fanny. Le dernier volet, César, est conçu directement pour le cinéma (1936).
En 1957, il commence la rédaction de ses souvenirs d'enfance : La Gloire de mon père (1957), Le Château de ma mère (1958), Le Temps des secrets (1960) et Le Temps des amours (1977, posthume).
Souvent considéré comme un auteur régionaliste, Pagnol a su dépasser les frontières de sa région pour atteindre l’universel à travers la peinture de l’âme humaine. Amoureux de sa Provence, il a su la valoriser à travers des descriptions poétiques et vivantes.
« Si on ne peut plus tricher avec ses amis, ce n'est plus la peine de jouer aux cartes. »
Marius , 1929
« Un parfum puissant s'éleva comme un nuage, et m'enveloppa tout entier. C'était une odeur inconnue, une odeur sombre et soutenue, qui s'épanouit dans ma tête et pénétra jusqu'à mon cœur. C'était le thym, qui pousse au gravier des garrigues. »
La Gloire de mon père , 1957
« Telle est la vie des hommes. Quelques joies très vite effacées par d’inoubliables chagrins. »
Le Château de ma mère , 1958
« Mais dans les bras d'un églantier, sous des grappes de roses blanches, et de l'autre cote du temps, il y avait depuis des années une très jeune femme brune qui serrait toujours sur son cœur fragile les roses rouges du colonel. Elle entendait les cris du garde, et le souffle rauque du chien. Blême, tremblante, et pour jamais inconsolable, elle ne savait pas qu'elle était chez son fils. »
Le Château de ma mère , 1958