Crédit image : Portrait de Montesquieu, artiste inconnu, 1728
Charles de Secondat, baron de Montesquieu, est né en 1689 près de Bordeaux dans une famille noble protestante. Il fait des études de droit, devient avocat puis conseiller au Parlement de Bordeaux.
C’est un orateur reconnu de l’Académie des sciences, et il fréquente les salons mondains et réputés de la ville. De 1728 à 1731, il engage un long voyage d’observation à travers l’Europe et séjourne plus d’un an en Angleterre. Ce périple lui permettra de fonder sa réflexion autour de l’économie, des mœurs et de la politique. Une forte fièvre le terrassera en 1755.
Lettres persanes - (1721) Pensées
- (1726-1727) Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence - (1734) L’Esprit des lois - (1748)
Précurseur du mouvement des Lumières, Montesquieu use de plusieurs formes littéraires pour défendre ses idées politiques. Il publie anonymement en 1721, les Lettres persanes, roman épistolaire satirique où il décrit la société française à travers le regard de visiteurs perses.
C’est toujours la viabilité de la monarchie française qu’il étudie et interroge dans la rétrospective historique des Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, où il examine les causes de la chute de l’Empire romain.
Enfin, dans L’Esprit des lois, son traité de théorie politique à succès publié en 1748, il fait l’éloge de la séparation des pouvoirs, observée des années plus tôt dans la monarchie constitutionnelle anglaise, et perçue comme un remède au despotisme.
« L’amour de la démocratie est celui de l’égalité. »
« La raison pourquoi la plupart des gouvernements de la Terre sont despotiques, c’est que cela se fait tout seul. Mais, pour des gouvernements modérés, il faut combiner, tempérer les puissances ; savoir ce qu’on donne à l’un, ce qui reste à l’autre ; enfin il faut un système, c’est-à-dire une convention de plusieurs et une discussion d’intérêts. Le gouvernement despotique est uniforme partout : il saute aux yeux ».
« Je ferai ici une exhortation à tous les hommes en général, de réfléchir sur leur condition et d’en prendre des idées saines. Il n’est pas impossible qu’ils vivent dans un gouvernement heureux sans le sentir : le bonheur politique étant tel que l’on ne le connaît qu’après l’avoir perdu. »