Crédit photo : auteur inconnu, 1983
©Alexius Manfelt
Née à Moscou dans une famille juive bourgeoise, elle s’installe avec sa mère à Paris alors qu’elle n’a que deux ans. Le français est donc sa première langue. En 1906, elle retourne en Russie avec sa mère, puis s’installe de nouveau à Paris en 1909 avec son père.
Elle suit ses études au lycée Fénelon, puis à la Sorbonne où elle obtient une licence d’anglais. Après un passage à Oxford et à Berlin, elle s’inscrit de nouveau à Paris en licence de droit. C’est là qu’elle rencontre celui qui sera son futur mari, Raymond Sarraute. Ce dernier l’encourage à écrire. De leur union, naissent trois filles. Avocate jusqu’en 1941, Nathalie Sarraute est radiée du barreau en raison des lois antisémites.
Réfugiée avec ses filles dans un village, elle refuse de porter l’étoile jaune et est dénoncée par un commerçant du village. Elles échappent pourtant à l’arrestation. Nathalie Sarraute meurt à l’âge de 99 ans en 1999.
Tropisme - (1932) Portrait d’un inconnu - (1948) Les Fruits d’or - (1964) Enfance - (1983)
Elle débute l’écriture de Tropisme en 1932. En 1941, elle commence à travailler à son roman Portrait d’un inconnu. Préfacé par Sartre, il sort en 1948 mais ne connaît pas un très grand succès. Tropismes est ensuite réédité aux Éditions de Minuit. Elle continue à écrire : Les Fruits d’or 1964 pour lequel elle reçoit le Prix international de littérature, Le Mensonge, Entre la vie et la mort… Elle écrit quelques pièces de théâtre comme Le silence (1964), Pour un oui ou pour un non (1982).
En 1983 sort son émouvante autobiographie qui rencontre un franc succès, Enfance. En 1996, son œuvre entre dans La Pléiade (collection prestigieuse de Gallimard).
En 1956, Nathalie Sarraute publie un essai sur la littéraire, L’Ère du Soupçon, dans lequel elle conteste les conventions traditionnelles du roman. Elle devient une figure du Nouveau Roman.
« Ils regardaient attentivement les piles de linge de l'Exposition de Blanc, imitant habilement des montagnes de neige. »
Tropisme , 1932
« Elle sait que bientôt il sera temps de faire griller les «buns» et de sonner la cloche pour le thé. »
Tropisme , 1932
« Vous-même l'avez dit, vous l'avez affirmé : sans les mots, il n'y a rien. Les mots, c'est la sensation même qui surgit, qui se met en mouvement. »
Les Fruits d'or , 1963
« Je savais que ces mots “tu m'aimes”,“je t'aime” étaient de ceux qui le feraient se rétracter, feraient reculer, se terrer encore plus loin au fond de lui ce qui était enfoui… Et en effet, il y avait de la désapprobation dans sa moue, dans sa voix… »
Enfance , 1983