Auteur
Nathaniel Hawthorne
Biographie

Crédit photo : Mathew Brady, entre 1860 et 1864

Nathaniel Hawthorne est né en 1804 à Salem, dans le Massachusetts, un lieu qui servira de décor à nombre de ses écrits. Hawthorne étant connu pour ses contes fantastiques, il n’est pas inintéressant de noter que son grand-père était juge à l’époque des célèbres procès pour sorcellerie… Son père est également juge, et craint pour la sévérité de ses sanctions.

Nathaniel Hawthorne débute sa carrière littéraire par des activités de journaliste tout en commençant à publier des nouvelles. En 1842, il se marie et s’installe à Concord, dans le Massachusetts. D’un caractère timide et solitaire, Hawthorne ne se mêle pas à la société littéraire locale, composée notamment de célèbres représentants du romantisme américain comme Ralph Waldo Emerson et Henry David Thoreau. Il faut attendre les dix dernières de sa vie pour voir naître les œuvres qui feront sa renommée en tant qu’écrivain : en 1850, son roman La Lettre écarlate connaît un succès immédiat qui lui permet de vivre de sa plume. Il reçoit même des critiques élogieuses de son ami Herman Melville, l’auteur de Moby Dick, pour son recueil de nouvelles Mousses d’un vieux presbytère. Malade, il décède en 1864 dans son sommeil.

Bibliographie sélective

Contes racontés deux fois - (1837)
La Lettre écarlate - (1850)
La Maison aux sept pignons - (1851)
Valjoie - (1852)

Œuvre

Nathaniel Hawthorne est surtout connu pour ses nouvelles fantastiques, qui seront notamment saluées par Edgar Allan Poe, qui apprécie l’aspect onirique et la sensibilité de ses écrits. Les nouvelles de Hawthorne sont souvent ancrées dans le milieu puritain de la Nouvelle-Angleterre (une région au nord-est des États-Unis qui inclut six États, dans le Massachusetts), et s’attachent à explorer les profondeurs de l’âme humaine. Même quand l’élément fantastique est absent, Hawthorne maintient une atmosphère qui fait penser au concept de l’inquiétante étrangeté de Freud : il s’agit d’un sentiment de malaise qui naît du décalage entre la familiarité du quotidien et l’élément perturbateur qui s’y immisce, donnant au banal lui-même une touche inquiétante. Par exemple, dans Le Voile noir du pasteur, le révérend du village décide du jour au lendemain, sans explication, de se recouvrir le visage d’un voile noir. Il effraie ses paroissiens et toute la communauté finit par sombrer dans l’angoisse.

Nathaniel Hawthorne est également l’auteur de plusieurs romans, dont La Lettre écarlate, qui décrit l’histoire d’amour tragique entre une femme qui trompe son mari et un pasteur. Le roman peut se lire comme une critique acerbe de la société puritaine, dont la violence et l’hypocrisie peuvent détruire les personnes même les plus honorables. Hawthorne s’est aussi essayé au genre du roman gothique, avec La Maison aux sept pignons, une histoire de maison hantée.

Citations

« Au milieu de la confusion apparente de notre monde mystérieux, les individus sont tellement bien accordés à un système, et les systèmes accordés les uns aux autres, et accordés à un tout que, en s’écartant un instant, tout homme s’expose au risque effrayant de perdre sa place à jamais. À l’instar de Wakefield, il peut devenir, pour ainsi dire, le Paria de l’Univers. »
Wakefield, Contes racontés deux fois , 1837

« La vérité semble bien être que, lorsqu’il lance ses feuillets au vent, un auteur s’adresse, non à la grande majorité qui jettera ses livres au rebut ou ne les ouvrira jamais, mais à la petite minorité qui le comprend mieux que ses camarades d’école et ses compagnons de vie. »
La Lettre écarlate , 1850

« Le monde doit tous ses progrès aux gens mal à l’aise. L’homme heureux ne se hasarde pas à dépasser les limites anciennes. »
La Maison aux sept pignons , 1851

« La tempête, au soir tombant, était décidément sinistre. Elle semblait s’être élevée spécialement à notre intention : en symbole de fantômes froids, désolés, méfiants qui, invariablement, hantent l’esprit à la veille des tentatives aventureuses pour nous mettre en garde, nous faire signe de rentrer dans les bornes de la vie ordinaire. »
Valjoie , 1852