Crédit photo : auteur inconnu, vers 1911
Eugène Émile Paul Grindel, dit Paul Éluard, naît le 14 décembre 1895 à Saint-Denis. De santé fragile depuis l’enfance, la tuberculose le contraint à interrompre ses études à 16 ans. Il est alors hospitalisé jusqu’en 1914 au sanatorium de Clavadel où il rencontre Elena Diakonova, surnommée Gala, qui deviendra sa muse et en 1917 son épouse. Il est mobilisé en 1914, mais une fois encore sa santé fragile se manifeste et l’oblige à rentrer. Au retour de la guerre, il fait la connaissance d’André Breton et Louis Aragon. Plus tard, il adhère au dadaïsme et fonde la revue Proverbe. Vers 1922, tout comme Aragon et Breton, il rompt avec le dadaïsme et rejoint les surréalistes.
Il adhère au Parti communiste en 1927. L’année suivante, sa santé l’oblige à repartir dans un sanatorium avec Gala qui rencontre Salvador Dalí et quitte Éluard pour le peintre. Le poète se marie peu de temps après avec Maria Benz, dite « Nusch », une jeune artiste. En 1933, il est exclu du Parti communiste.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il entre dans la Résistance et continue de publier jusqu’à la Libération. En 1946, Nusch décède. Éluard se remarie une dernière fois en 1951 avec Dominique Lemort. Il décède le 18 novembre 1952 à Charenton-le-Pont d’une crise cardiaque.
Poèmes pour la paix - (1918) Capitale de la douleur - (1926) L’Amour la poésie - (1929) Poésie et Vérité - (1942)
Mobilisé en 1914, il est bouleversé par son expérience de la guerre qui lui inspire Poèmes pour la paix, publié en 1918. Il coécrit avec d’autres auteurs surréalistes : 152 proverbes mis au goût du jour avec Benjamin Péret, L’Immaculée Conception avec Breton et Ralentir travaux, avec Breton toujours et René Char. Il publie plus tard deux recueils dont le plus célèbre Capitale de la douleur (1926) et L'Amour la poésie (1929).
En avril 1942, son poème « Liberté » paraît dans le recueil Poésie et vérité (1942) avant d’être repris à Londres par la revue La France libre. Le texte est alors parachuté à des milliers d'exemplaires par des avions britanniques au-dessus du sol français. Cette ode à la liberté face à l’occupation allemande reste une pièce majeure de la poésie française. En 1943, il rassemble avec l’aide de Pierre Seghers et Jean Lescure des textes de poètes résistants dans un recueil intitulé L’Honneur des poètes.
Après avoir été une des figures phares du surréalisme, Éluard incarne autant le poète de l’amour que le poète révolutionnaire, engagé et résistant.
« Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire. »
« L’Amoureuse »
Capitale De La Douleur , 1926
« La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas »
« La terre est bleue comme une orange »
L’Amour la poésie , 1929
« Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté. »
« Liberté »
Poésie et Vérité , 1942
« Il y a les maquis couleur de sang d’Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l’espoir
Pour tous les innocents qui haïssent le mal »
« Dit de la Force et de l’Amour »
Poèmes politiques , 1948