Auteur
Pierre Choderlos de Laclos
Biographie

Crédit image : H. Rousseau et E. Thomas

Né en 1741 à Amiens, dans une famille de noblesse récente de peu d’influence et de fortune, Laclos commence ses études militaires en 1760 à l’école royale d’artillerie de la Fère. En 1763, il intègre la franc-maçonnerie, au sein de laquelle il atteindra le titre de Vénérable Maître en 1776. Sa carrière militaire piétine, et il s’ennuie dans une vie de soldat de garnison.

Pendant la Révolution française, il occupe un poste de commissaire au ministère de la Guerre, et participe à la préparation de la bataille de Valmy. Après avoir fait connaissance avec Napoléon Bonaparte, il décide de le soutenir. Il obtient un poste de général de brigade et meurt à Tarente en 1803 des suites d’une dysenterie.

Bibliographie sélective

Les Liaisons dangereuses - (1782)

Œuvre

Laclos est l’homme d’une seule œuvre, rédigée pendant les années où il était soldat de garnison. Les Liaisons dangereuses, roman publié en 1782, fit aussitôt scandale. Dans ce roman, deux aristocrates manipulateurs organisent un concours de séduction, et se racontent leurs conquêtes. Ce roman épistolaire parvient avec brio à multiplier les points de vue, les tonalités et les styles pour chacun des correspondants. Roman psychologique dans la tradition initiée par Mme de La Fayette et continuée par Rousseau, l’œuvre explore les relations sociales et amoureuses grâce aux intrigues élaborées par les deux personnages principaux, Valmont et Mme de Merteuil. Le roman joue sur l’ambiguïté morale, ce qui constitue la raison du scandale : si l’auteur annonce que « pour prévenir le vice, il faut bien le peindre », la réalité du livre est plus complexe. On rencontre en effet des personnages profonds, intéressants, et notamment une femme forte en pleine possession d’elle-même : la marquise de Merteuil. La déchéance finale des personnages est d’ailleurs plus imputable à leur propre penchant pour l’autodestruction qu’à une volonté morale de l’auteur d’écrire une fin où les pêcheurs sont punis.

Citations

« À force de chercher de bonnes raisons, on en trouve ; on les dit ; et après on y tient, non pas tant parce qu’elles sont bonnes que pour ne pas se démentir. »

Lettre XXXIII, la marquise de Merteuil au vicomte de Valmont
Les Liaisons dangereuses , 1782

« […] notre raison, déjà si insuffisante pour prévenir nos malheurs, l’est encore davantage pour nous en consoler. »

Lettre CLXXV, madame de Volanges à madame de Rosemonde
Les Liaisons dangereuses , 1782

« Je suis heureuse, je dois l’être. S’il existe des plaisirs plus vifs, je ne les désire pas ; je ne veux point les connaître. En est-il de plus doux que d’être en paix avec soi-même, de n’avoir que des jours sereins, de s’endormir sans trouble, et de s’éveiller sans remords ? Ce que vous appelez le bonheur, n’est qu’un tumulte des sens, un orage des passions dont le spectacle est effrayant, même à le regarder du rivage. »

Lettre LVI, la présidente de Tourvel au vicomte de Valmont
Les Liaisons dangereuses , 1782

« On s’ennuie de tout, mon Ange, c’est une loi de la nature ; ce n’est pas ma faute. »

Lettre CXLI, la marquise de Merteuil au vicomte de Valmont
Les Liaisons dangereuses , 1782