Crédit image : gravure de Pierre Corneille, artiste inconnu, XVIIe siècle
Pierre Corneille est né le 6 juin 1606 dans une famille noble. Il est l’aîné des six enfants et effectue ses études secondaires au Collège des Jésuites à Rouen : c’est un brillant élève qui se passionne avant tout pour les œuvres antiques et la rhétorique. Le classicisme succède sur le plan littéraire à la Renaissance et s’enracine dans la redécouverte des écrits antiques.
À la fin de ses études, il est nommé avocat, comme son père et son grand-père. D’un tempérament timide, il ne s’épanouit pas dans son métier où il est obligé de plaider. Il se consacre alors au théâtre et à la poésie tout en gardant son métier jusqu’en 1651.
En 1630, il propose sa première pièce comique à un théâtre itinérant qui deviendra le théâtre du Marais. Suite à « la querelle du Cid » où on l’accuse de plagiat, Corneille obtient gain de cause et garde le silence pendant trois ans. En 1641, il épouse Marie de Lampérière avec qui il aura sept enfants. Cette décennie va signer sa gloire : il écrit des tragédies financées par la monarchie et il est reçu à l’Académie française en 1647.
Mais son succès s’essouffle et Corneille voit un rival l’évincer : Racine. En 1670, ils s’affrontent en prenant le même sujet : Bérénice. Son adversaire remporte le succès. Sa carrière s’arrête à partir de 1674. Il meurt, dix ans plus tard, le 1er octobre 1684 à 78 ans à Paris.
Mélite - (1629) L’Illusion comique - (1636) Le Cid - (1637) Cinna - (1642)
Corneille est surtout reconnu pour ses œuvres théâtrales car sa carrière est marquée par trois temps : ses débuts par ses comédies qui l’ont propulsé vers la notoriété et renouvèlent le genre ; son apogée avec la tragi-comédie ; sa consécration avec la tragédie.
En 1629, il écrit Mélite qui le propulse comme dramaturge. De 1630 à 1636, il écrit 5 comédies : le genre est alors jugé comme trop vulgaire. Corneille, par son style, le réhabilite. En 1635, il écrit sa première tragédie, Médée, qui remporte un franc succès : Richelieu l’engage comme dramaturge de la Cour.
En 1636, paraît L’Illusion comique, tragi-comédie pleine de rebondissements. L’année suivante, Le Cid couronne Corneille : c’est son grand succès que ses détracteurs ne parviendront pas à démolir.
Après « la querelle du Cid », Corneille se tourne vers la tragédie : en 1640 avec Horace, en 1642 avec Cinna (grand succès), en 1643 avec La Mort de Pompé, en 1645 avec Rodogune…
À partir de 1650, sa carrière est marquée d’une alternance de succès et d’échecs qui se solde en 1674 par la tragédie Surena, dernière pièce de Corneille.
« Une fausse louange est un blâme secret :
Je suis belle à tes yeux, il suffit, soit discret ;
C'est mon plus grand bonheur, et le seul où j'aspire. »
Mélite
« Nous donnons bien souvent de divers noms aux choses
Des épines pour moi, vous les nommez des roses »
L’Illusion comique
« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. »
Le Cid
« La gloire et le plaisir, la honte et les tourments,
Tout doit être commun entre de vrais amants. »
Cinna