Auteur
Pierre Mac Orlan
Biographie

Crédit photo : auteur inconnu, avant 1923

Pierre Mac Orlan, de son vrai nom Pierre Dumarchey naît en 1882 en Picardie. Dès 1889, lui et son frère sont confiés à son oncle, qui vit à Orléans. Après des études avortées pour devenir instituteur, Pierre Mac Orlan s’installe à Montmartre, dans l’objectif de devenir peintre. Malheureusement, le succès n’est pas au rendez-vous et il vit dans la misère. Il fréquente régulièrement le cabaret du Lapin Agile, qui sert de cadre à son célèbre roman Le Quai des brumes. Il y rencontre le poète Apollinaire, ainsi que le peintre Picasso. En 1910, il commence à écrire des contes humoristiques, et en 1912, il publie son premier roman, La Maison du retour écœurant. En 1913, il épouse la fille du propriétaire du Lapin Agile. Lors de la Première Guerre mondiale, il est mobilisé, puis blessé en 1916 et réformé l’année suivante. Il devient alors correspondant de guerre, tout en poursuivant ses activités littéraires. En 1927, lui et sa femme s’installent en Seine-et-Marne.
Les années suivantes seront pour lui celles de la consécration, avec l’adaptation cinématographique de deux de ses romans : La Bandera et Quai des brumes. En 1950, il est élu à l’Académie Goncourt. Après une longue et prolifique carrière littéraire, il s’éteint en 1970, à l’âge de 88 ans.

Bibliographie sélective

La maison du retour écœurant - (1912)
Le Quai des brumes - (1927)
La Bandera - (1931)
L’Ancre de miséricorde - (1941)

Œuvre

Pierre Mac Orlan est un artiste polyvalent qui s’est essayé à de nombreux genres littéraires sans jamais suivre les grands courants esthétiques de son temps. Au surréalisme, par exemple, il préfère les genres « mineurs », comme le conte humoristique, le roman d’aventure ou le roman policier. Il aura pourtant une influence sur de grands auteurs, comme Boris Vian et Raymond Queneau, qui apprécient particulièrement son premier roman burlesque et absurde, La Maison du retour écœurant.
L’œuvre de Pierre Mac Orlan se caractérise également par une notion qu’il a lui-même formulée, celle du fantastique social. Celui-ci vise à dépeindre l’aspect inquiétant de la modernité, où les monstres fantastiques d’autrefois se cachent désormais dans l’âme humaine. Ainsi, il s’inspire par exemple du criminel Albert Soleilland pour le personnage de Zazel, le boucher meurtrier dans Quai des brumes.
Pierre Mac Orlan est également l’auteur de pièces radiophoniques et de chansons qui ont été interprétées par des artistes comme Juliette Gréco.

Citations

« Nelly passait à travers l’existence comme une feuille morte, une feuille blonde balayée. Elle ne voyait rien, ne retenait rien. »
Le Quai des brumes , 1927

« L’aventure est dans tout : il n’existe guère que des aventuriers bons conducteurs de cette force simplement poétique et qui n’est que le symptôme le plus grave de la maladie de l’évasion. »
L’Ancre de miséricorde , 1941

« Le hasard est une force merveilleuse, une force comparable à un Dieu voyageur chargé de documents, de fiches et de dossiers, de portraits aussi. »
Le Bal du pont du Nord , 1950

« Malheureusement, il n’est pas que les désespérés légitimes pour avoir recours à la drogue. Le snobisme crée un besoin nouveau, le snobisme et la nervosité imbécile d’une époque particulièrement inquiétante. »
Rues secrètes , 1934