Rolf Martin Zinkernagel est un immunologiste et anatomopathologiste né le 6 janvier 1944 à Riehen (Suisse). Il fait ses études à l'université de Bâle jusqu'en 1970 puis à l'université de Lausanne, dans le département de biochimie. Il rejoint ensuite grâce à une bourse d'études l'École de recherche médicale John-Curtin à Canberra (Australie) en 1973, où il entame une collaboration avec Peter C. Doherty. Ils étudient le rôle joué par le système immunitaire dans la protection des souris contre l'infection par le virus de la chorio-méningite lymphocytaire, un virus responsable de méningites. En 1975, R. Zinkernagel obtient un doctorat à l'université nationale d'Australie. Il est alors nommé professeur associé de 1979 à 1988, puis professeur de 1988 à 1992 à l'université de Zurich (Suisse). De 1992 à 2008, il est à la tête de l'Institut universitaire d'immunologie expérimentale de Zurich.
En 1996, il a reçu, avec Peter C. Doherty, le prix Nobel de physiologie ou médecine, pour la découverte du mécanisme par lequel le système immunitaire distingue les cellules infectées par des virus des cellules normales.
The role of the H-2 gene complex in cell-mediated immunity to viral and bacterial infections in mice (thèse de doctorat) - (1975) « About the Discovery of MHC-Restricted T Celle Recognition », dans Immunology, The Making of a Modern Science - (1995)
Les recherches de R. Zinkernagel et P. Doherty ont porté sur les globules blancs appelés lymphocytes T cytotoxiques, qui agissent en détruisant les virus et les cellules infectées. Ils ont découvert que les lymphocytes T prélevés sur une souris infectée ne détruisent les cellules infectées par le virus provenant d'une autre souris que si les deux animaux sont de souches génétiquement identiques.
Ils ont aussi montré que, pour tuer les cellules infectées, les lymphocytes T doivent reconnaître deux signaux majeurs à la surface d'une cellule infectée : un signal appartenant au virus infectieux et certaines molécules d'identité qui permettent au système immunitaire de savoir qu'une cellule donnée appartient à l'organisme.