Crédit photo : Marie-Lan Nguyen, 2009
©Marie-Lan Nguyen
Né à Colone, près d’Athènes, Sophocle est fils d’un riche fabriquant d’armures. Remarqué très tôt pour sa beauté, ses dons de danseur et de musicien, il est chargé de conduire, encore jeune garçon, le chœur qui chanta l’hymne en l’honneur de la victoire de Salamine sur les perses (-480).
Sa carrière littéraire est également brillante : dès sa première participation au concours de tragédies des Grandes Dionysies de -468, il est couronné, battant son aîné Eschyle. Même s’il ne s’engage pas en politique, son côté stratège lui vaut à plusieurs reprises des postes clés dans la cité : il est par exemple choisi pour faire partie des proboules, et devient ainsi l’un des dix commissaires du peuple.
Il s’implique cependant dans la vie religieuse. Sa piété lui vaudra, après sa mort, un culte habituellement réservé aux héros. Enfin, ce proche ami d’Hérodote fut le seul des trois grands tragiques (Eschyle, Sophocle, Euripide) à refuser de quitter Athènes, déclinant toutes invitations royales.
Antigone - ( 442 av. J.-C. (env.)) Œdipe roi - (430 av. J.-C. (env.)) Électre - (414 av. J.-C. (env.)) Œdipe à Colone - (406 av. J.-C. (env.))
Sophocle aurait composé environ 130 pièces, dont la plupart a été perdue. On en retrouve avec le temps, comme c’est le cas avec un long fragment du drame satirique Les Limiers qui est retrouvé en 1912 sur papyrus.
Ses pièces lui valent 24 victoires aux concours dramatiques athéniens, les Dionysies. Quand il n’est pas vainqueur, il est très souvent second.
Selon Aristote, c’est un grand novateur en tragédie : il ajoute un troisième acteur, augmentant la complexité du drame et il monte le nombre de choreutes (membres du chœur) de 12 à 15. Il introduit également la décoration peinte (toile de fond) au fond de la pièce. On dit que Sophocle représente les hommes tels qu’ils devraient être, avec une grandeur héroïque. Son style excelle tant dans les discours que les stichomythies (répliques courtes), par sa limpidité et sa souplesse. Son ironie dramatique est célèbre.
« Qui ne craint pas d’agir n’a point peur d’une parole. »
Œdipe roi , 430 av. J.-C. (env.)
« Le chemin de la vérité est le droit chemin. »
Antigone , 442 av. J.-C. (env.)
« Le temps est le dieu qui aplanit tout. »
Électre , 414 av. J.-C. (env.)
« Avec l’appui du droit, le faible triomphe du plus fort. »
Œdipe à Colone , 406 av. J.-C. (env.)