Crédit image : artiste inconnu, IXe siècle
Les rares éléments de biographie sur Térence proviennent surtout de Suétone et sont vagues. D’origine berbère, Térence serait né à Carthage (d’où son surnom « Afer » qui signifie « l’Africain »), puis vendu comme esclave à Rome encore enfant. Son maître Terentius, constatant ses qualités intellectuelles et sa beauté, lui procure une solide formation littéraire, puis l’affranchit.
Libre, Térence (qui a, selon l’usage, reçu le nom de son ancien maître) fréquente alors la haute société romaine, dont Scipion Émilien qui le protège : la noblesse romaine est en effet à la recherche d’apaisement et de raffinement suite aux années de guerre. Cependant, sa carrière sera brève : il aurait péri, selon certains manuscrits, lors d’un naufrage en revenant de Grèce, où il serait parti chercher de nouvelles pièces à adapter. Il aurait eu une fille, mariée à un chevalier romain.
Hécyre (La Belle-mère)
- (165 av. J.-C.) Heautontimoroumenos (Le Bourreau de soi-même) - (163 av. J.-C.) L’Eunuque - (161 av. J.-C.) Les Adelphes - (160 av. J.-C. (env.))
Térence a composé six comédies, sur le modèle de la fabula palliata (genre de comédie latine ayant un sujet grec). Elles sont adaptées de textes d’auteurs grecs, comme de coutume alors à Rome, et principalement de Ménandre, dont il combine parfois plusieurs intrigues en une seule.
Le titre grec des comédies est à chaque fois conservé car Térence s’adresse à un public cultivé. L’écriture est raffinée et se préoccupe peu de la représentation : peu de gags visuels et de chants. Il gagne un certain réalisme par un style direct, sans fioritures.
Ses sujets de prédilection sont les histoires d’amour complexes entre jeunes gens, peints tout en nuances psychologiques, même s’ils restent des archétypes. L’éducation est également un thème omniprésent.
Jouées entre -166 et -160, ses pièces toucheront peu le public, mais seront admirées par des grands écrivains comme Cicéron ou Horace.
Certains vers, figés en proverbes, ont contribué à son succès médiéval.
« Il y a autant d’opinions que d’hommes ».
Phormion , 161 av. J.-C.
« Le sort favorise les braves ».
Phormion , 161 av. J.-C.
« Je suis un homme ; je considère que rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
Heautontimoroumenos (Le Bourreau de soi-même) , 163 av. J.-C.
« La complaisance fait des amis, la vérité engendre la haine »
Andrienne , 166 av. J.-C.