Tirso de Molina est né à Madrid en 1583 mais son milieu d'origine et son enfance restent mystérieux. On sait qu'il est entré au couvent et a prononcé ses vœux en 1601. Il a également voyagé puisqu'il est resté deux ans à Saint-Domingue.
Tirso de Molina a surtout beaucoup écrit : au total 317 pièces de théâtre, de genres variés, touchant à la comédie, à la satire de mœurs ou aux pièces religieuses. Il fut très populaire entre 1610 et 1625, période pendant laquelle il écrivit la majorité de son œuvre, mais il tomba en disgrâce en 1624 lorsqu'il est accusé de corrompre les mœurs avec ses comédies. Il lui est désormais interdit d'écrire pour le théâtre, et il opère un repli vers ses fonctions religieuses.
Le timide au palais - (null) Le trompeur de Séville - (null) Les amans de Téruel - (null) Don Gil de vert vêtu - (null)
Tirso de Molina est l'un des plus grands dramaturges espagnols du XVIIe siècle, aux côtés de Calderon ou Lope de Vega. Il est remarquable d'abord par l'ampleur et la diversité de son œuvre, rarement égalées. Il a notamment laissé à la postérité un Don Juan (Le trompeur de Séville) : il s'agit de la première pièce prenant pour sujet ce personnage mythique, dont il semble que Tirso de Molina soit l'inventeur. Par rapport à la pièce de Molière, Tirso de Molina se montre beaucoup plus critique sur son époque et les mœurs de ses contemporains dont il fait une sévère description.
« DON DIEGO :
Prends garde ! Quoique apparence Dieu te supporte et te tolère, son châtiment ne saurait tarder, et toujours il garde un châtiment pour ceux qui, comme toi, profanent son nom. Dieu, au moment de la mort, est un juge terrible.
DON JUAN :
Au moment de la mort ? Vous me laissez un si long répit ? D’ici là, long est le chemin. »
Le trompeur de Séville
« DON DIEGO :
Remettez l’épée au fourreau. Le plus grand courage est de ne pas faire usage des armes. »
Le trompeur de Séville
« TISBEA :
C’est la nature de l’amour d’aimer quand il est haï, de mépriser quand on l’adore ; si on le flatte, il périt ; il vit, quand on le couvre d’opprobre. »
Le trompeur de Séville
« Les flammes de l’amour sont tyranniques, c’est chose certaine ; en fermant les portes, elles s’échappent par les fenêtres ; quand la bouche les garde, elles sortent par les yeux. »
Le timide au palais