La crise économique et politique en France (1974-1988)
Valéry Giscard d’Estaing : premier président non gaulliste de la Ve République
Valéry Giscard d’Estaing : premier président non gaulliste de la Ve République
- Valéry Giscard d’Estaing est élu le 27 mai 1974 (d’une courte majorité au 2e tour face à François Mitterrand, candidat socialiste) : il vient d’un parti de droite partageant plusieurs idées défendues par le Gaullisme.
- La volonté de VGE est d’accélérer le processus de construction européenne, il veut réformer et moderniser la France.
- C'est le premier président non gaulliste, ainsi, pour rassurer les partisans du général de Gaulle il nomme Jacques Chirac (du RPR, parti gaulliste) Premier ministre.
- J. Chirac ayant démissionné, VGE nomme un autre Premier ministre, avec la même sensibilité politique que lui : Raymond Barre.
- Pendant sa présidence, VGE s’adapte parfaitement aux institutions de la Ve République, il s’engage plus intensément dans la construction européenne et s’associe avec le chancelier de la RFA : Helmut Schmidt (France et Allemagne sont alors les deux plus grandes puissances économiques de la CEE).
- VGE veut réformer la société française en profondeur. Ainsi, il :
- donne davantage de possibilités aux jeunes de s’engager dans la vie politique française, l’âge de la majorité et donc du droit de vote passe de 21 ans à 18 ans en 1974 ;
- dépénalise avec Simone Veil, ministre de la Santé, l’IVG ;
- lance le programme de train à grande vitesse ;
- accélère la mise en œuvre du programme nucléaire civil pour limiter les dépendances de la France concernant le pétrole.
- La présidence de VGE est marquée par la fin des Trente Glorieuses, la croissance économique française ralentit, le chômage de masse s’installe, participant à l’impopularité du président.
- Après « l’affaire des diamants », Valéry Giscard d’Estaing est battu par François Mitterrand aux élections présidentielles de 1981.
Le premier septennat de François Mitterrand : le tournant socialiste
Le premier septennat de François Mitterrand : le tournant socialiste
- François Mitterrand est le premier président de gauche de la Ve République : il nomme ainsi Pierre Mauroy, du parti socialiste, Premier ministre et son gouvernement est composé de quatre ministres communistes.
- Pour lutter contre les effets économiques et sociaux de la crise frappant le pays, un vaste mouvement de nationalisation (des grandes banques de dépôts et d'importantes entreprises industrielles) est engagé : cela aggrave le déficit public tout en menaçant la stabilité du franc.
- Pierre Mauroy est alors remplacé par Laurent Fabius. Ce dernier lance un plan pour rétablir l’équilibre économique, il diminue les dépenses de l’État et augmente certains impôts.
- C’est ce qu’on appelle le « tournant de la rigueur », il engendre une grande impopularité du gouvernement et favorise la victoire de la droite pour les élections législatives en 1986.
- De ces dernières, le parti gaulliste sort vainqueur et obtient la majorité des sièges de députés à l’Assemblée nationale : Jacques Chirac est ainsi nommé Premier ministre.
- Il s’agit de la première cohabitation de la Ve République : dans cette situation le Premier ministre est en charge de la politique intérieure et le président garde la main sur son domaine (il est garant du bon fonctionnement des institutions, il reste chef des armées et de la diplomatie).
- La cohabitation, bien que populaire dans l’opinion publique, a tendance à ralentir l’action des pouvoirs publics et à freiner les réformes dont le pays a pourtant besoin pour se moderniser.
- Très vite, François Mitterrand met en œuvre des mesures sociales visant à améliorer les conditions de vie des personnes les plus modestes et s'engage dans une politique active de lutte contre les inégalités sociales. Parmi ces mesures, on peut retenir :
- la création d’une 5e semaine de congés payés ;
- l’abaissement de l’âge de la retraite de 65 à 60 ans ;
- la diminution de la durée hebdomadaire du temps de travail à 39 heures ;
- la création des ZEP (zone d’éducation prioritaire) qui visent à accorder plus de moyens aux établissements scolaires qui concentrent le plus de difficultés parmi leurs élèves ;
- des réformes visant à moderniser la société française sont également adoptées, comme l’abolition de la peine de mort (1981) et la dépénalisation de l’homosexualité (1982).
- L’impopularité grandissante de son Premier ministre, Jacques Chirac, qui sera également son adversaire au deuxième tour de l’élection présidentielle de 1988, permettra à François Mitterrand de se faire confortablement réélire pour un deuxième mandat.