Comment expliquer le chômage ?

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Les différents types de chômage

  • Pour être considéré·e comme chômeur·se, il faut répondre à trois conditions :
  • être sans travail ;
  • rechercher un emploi ;
  • être disponible.
  • Il faut distinguer :
  • le chômage conjoncturel, résultant de la conjoncture économique d’un pays ;
  • du chômage structurel imputable aux changements de structures économiques de ce même pays.
  • Le chômage structurel est généralement considéré comme un chômage de longue durée, car il est difficile à combattre et ne peut être réduit par de simples mesures de formation ou d’aides financières.
  • Il a un impact social important et peut être générateur de pauvreté ou d’exclusion.
  • Le chômage technologique est un exemple de chômage structurel.
  • On parle de chômage technologique :
  • soit parce que l’introduction de machines dans le système de production entraîne l’exclusion d’une partie de la main-d’œuvre devenue inutile (car plus chère et produisant moins) ;
  • soit parce que la technicité liée à l’exploitation de ces machines est complexe et que la main-d’œuvre ne possède pas les compétences suffisantes.
  • Le chômage frictionnel est un exemple de chômage structurel.
  • Il correspond donc à la période de recherche d’un emploi ou au délai de latence entre deux postes.
  • Le chômage d’inadéquation est un exemple de chômage structurel.
  • Des emplois offerts par les employeur·se·s, mais qui ne trouvent pas preneur·se·s.
  • Il n’y a donc pas de « rencontre » entre l’offre et la demande sur le marché du travail.
  • Ce chômage concerne plus particulièrement les personnes ayant peu d’expérience et peu diplômées.
  • Le chômage technique est de type conjoncturel et donc transitoire.
  • On parle de chômage technique lorsqu’une entreprise réduit ou suspend son activité.
  • Ainsi, nous ne sommes pas confrontés à un seul mais à différents types de chômage.

Les causes du chômage

  • Rappelons qu’il existe deux théories qui renvoient à des diagnostics différents : une théorie classique et une théorie keynésienne.
  • Modèle classique
  • Dans le modèle classique, le chômage s’explique par un niveau de salaire trop élevé : partant d’un modèle économique de concurrence pure et parfaite.
  • Le chômage y est décrit comme un phénomène volontaire : l’individu refuse un emploi qui lui est proposé lorsqu’il·elle estime que celui-ci n’est pas suffisamment payé.
  • Pour autant, l’augmentation du salaire n’apparaît pas comme une solution pour les néoclassiques car plus il est élevé, plus il augmente le coût du travail et diminue la marge bénéficiaire de l’entreprise.
  • Modèle keynésien
  • Pour Keynes, il n’y a pas de régulation entre l’offre et la demande d’emploi, ni d’ajustement automatique du marché.
  • Pour les keynésiens, le chômage est directement conditionné à la demande effective : ce sont les entreprises qui, en fixant leur niveau de production, vont créer du chômage, puisqu’elles auront plus ou moins besoin de travailleur·se·s selon ce qu’elles souhaitent produire.
  • Pour Keynes, c’est un niveau de salaire plus élevé qui permettra à la fois une consommation et un besoin de production accrus, ainsi qu’une diminution du chômage.
  • Mais :
  • le postulat d’une concurrence pure et parfaite telle qu’elle est défendue par les classiques apparaît comme purement théorique (les conditions n’étant qu’exceptionnellement réunies) ;
  • la théorie d’équilibre de sous-emploi formulée par Keynes a considérablement évolué puisque des théories plus récentes mettent en avant l’idée d’un salaire d’efficience.
  • La salaire d’efficience conduirait les entreprises à rémunérer leurs employés au-dessus du salaire du marché, soit pour les « fidéliser », soit pour les inciter à accroître leur productivité.
  • Aujourd’hui, dans une approche plus pragmatique du marché du travail, on distingue des causes de nature économiques pour expliquer le phénomène du chômage :
  • le progrès technique qui, s’il conduit à l’émergence de nouveaux emplois, en détruit plus qu’il n’en crée dans un premier temps, participant ainsi à la montée du chômage ;
  • les crises économiques et le ralentissement de la croissance depuis les chocs pétroliers (la production étant moindre, les entreprises embauchent moins ;
  • une concurrence trop importante des entreprises qui obligent les moins performantes à licencier ou geler les embauches ;
  • les délocalisations d’entreprises ;
  • la réglementation juridique et fiscale (salaire minimum, versement obligatoire d’une prime de licenciement, cotisations patronales élevées), qui peut dissuader les entreprises d’embaucher.

Conclusion :

La lutte contre le chômage constitue aujourd’hui l’un des enjeux majeurs de nos sociétés modernes : révélateur de la santé économique d’un pays, il est largement conditionné par les phases de croissance ou de crise économique et illustre la difficulté à faire coïncider l’offre et la demande sur le marché du travail.
Néanmoins, les paramètres économiques seuls ne peuvent l’expliquer : l’évolution de la société et des modes de vie, et le comportement des individus sont autant de facteurs qui contribuent à modeler le marché du travail et à faire évoluer l’emploi.
Pour anticiper ces évolutions et y remédier lorsqu’elles sont génératrices de chômage, des politiques de relance de la demande ou de flexibilisation du marché seront initiées, comme nous le verrons dans le cours suivant sur les politiques de lutte contre le chômage.