Théorie et expérience

Problématiques

  • Un savoir vrai est-il d’abord théorique ou d’abord expérimental ?
  • Qu’est-ce qui est premier, chronologiquement et par ordre d’importance, entre la théorie et l’expérience ?
  • Sur quel fondement nos connaissances reposent-elles ?

Définitions à connaître : rationalisme, idées innées, idées adventices, idées factices, empirisme, habitude, hypothèse, expérimentation.

  • Descartes et le système de connaissances

Pour Descartes, la raison est capable de réaliser des démonstrations logiques à partir des idées vraies que la raison humaine contient. Ainsi les mathématiques, science formelle, permettraient de connaître de façon absolument certaine car elles ne mobilisent aucune matière mais simplement des raisonnements logiques. C’est sur cette idée que Descartes construit son système de connaissance qu’il s’agira ensuite d’appliquer à toutes les sciences du réel. Prenant l’image d’un arbre, il fait des mathématiques le tronc, et les branches représentent toutes les autres sciences. Cet arbre a besoin de racines, de fondements. Descartes les cherche dans la métaphysique (c’est-à-dire, ici, la connaissance des réalités immatérielles, comme Dieu par exemple).

Dans le cadre de la théorie cartésienne des idées selon laquelle il existe trois types d’idées :

  • les idées innées,
  • les idées adventices,
  • et les idées factices.

Descartes l’écrit ainsi : « […] ces idées, les unes me semblent être nées avec moi, d’autres être étrangères et venir de dehors, et les autres être faites et inventées par moi-même ».

  • Hume et l’expérience sensible

Pour Hume, la raison théorique est capable d’avoir des idées et de tenir des raisonnements logiques sur quelque chose si et seulement si il y a d’abord une perception sensible, une expérience concrète de la chose en question.

  • Hume et l’habitude

Pour Hume, l’habitude joue un rôle dans notre faculté à effectuer des opérations abstraites, des déductions, des prévisions. Nous sommes capables de prévoir un fait à venir parce que nous avons déjà constaté une relation de causalité, c’est-à-dire un lien de cause à effet entre tel fait et le fait à venir. C’est, par exemple, la certitude que le jour se lèvera demain. Pour Hume, « l’expérience seule nous fait connaître toutes les lois de la nature et toutes les propriétés des corps sans exception ».

  • Les trois étapes du savoir

Selon Claude Bernard, le savoir se construit selon une boucle en trois étapes.

  • D’abord, le scientifique « constate un fait ». Il observe un phénomène matériel qui n’a pas encore d’explication et vient même parfois contredire les théories admises. Cette étape relève de l’observation empirique (par les sens).
  • Ensuite, « à propos de ce fait une idée naît dans son esprit ». Le scientifique émet une hypothèse.
  • Cette étape relève du raisonnement théorique.
  • Puis « en vue de cette idée, il raisonne, institue une expérience, en imagine et en réalise les conditions matérielles ». Il s’agit ici de faire la vérification expérimentale de l’hypothèse. Le scientifique la teste en la confrontant à la réalité matérielle par une expérimentation.
  • Cette étape relève à la fois de la théorie et de l’expérience.
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À retenir

  • Selon Descartes, la théorie est première face à l’expérience. L’expérience par les sens ne permet pas de construire une connaissance certaine. Descartes est un rationaliste.
  • Pour Hume, au contraire, nos sensations constituent la source principale de nos connaissances. C’est un représentant de l’empirisme.
  • Dans le cycle scientifique, ni la théorie ni l’expérience ne sont premiers ou seconds, fondamentaux ou dérivés. Le savoir a besoin des deux, inséparablement.