L'Empire byzantin
Introduction :
À la fin du Ve siècle, l’Empire romain disparaît. L’Empire byzantin se présente comme son héritier. C’est un empire puissant et organisé, qui domine un vaste territoire. Il est sous l’autorité d’un empereur. On l’appelle le basileus et il détient un pouvoir absolu. Il est soutenu par l’armée et l’Église chrétienne orthodoxe.
Dans ce cours, nous allons définir les caractéristiques de l’Empire byzantin entre le VIe et le XIIIe siècle.
Dans une première partie, nous suivrons l’évolution historique de l’Empire byzantin, de sa formation à la chute de Constantinople. Dans une deuxième partie, nous étudierons le rôle central du basileus. Enfin, dans une dernière partie, nous expliquerons comment Byzance est devenue un empire chrétien orthodoxe.
L’Empire byzantin : de sa naissance à la chute de Constantinople
L’Empire byzantin : de sa naissance à la chute de Constantinople
L’Empire byzantin, héritier de l’Empire romain
L’Empire byzantin, héritier de l’Empire romain
À la fin du IVe siècle, l’Empire romain, fragilisé par les invasions barbares, est trop grand pour être efficacement gouverné par un seul homme.
En 395, à la mort de l’empereur Théodose, l’Empire romain est partagé entre ses deux fils. Il y a désormais un Empire romain d’Occident (pars occidentalis) et un Empire romain d’Orient (pars orientalis).
Au Ve siècle, l’Empire romain d’Occident est envahi par les peuples germaniques. Il disparaît en 476, divisé en plusieurs royaumes barbares.
Seul subsiste alors l’Empire romain d’Orient, qui prend le nom d’Empire byzantin, en référence à Byzance, l’ancien nom de Constantinople.
- Aujourd’hui, cette ville est appelée Istanbul.
Le règne de Justinien (527-565) : retrouver la grandeur romaine
Le règne de Justinien (527-565) : retrouver la grandeur romaine
L’empereur Justinien, qui a régné de 527 à 565, veut reconquérir le territoire perdu de l’Empire romain dont il se dit l’unique héritier. Dans ce but, il va envahir l’Afrique du Nord, le sud de la péninsule ibérique et l’Italie, tombées aux mains des Germains.
On peut observer sur cette carte les conquêtes de Justinien :
C’est aussi Justinien qui fait construire une monumentale église, Sainte-Sophie, dans la capitale de l’empire, entre 532 et 537. Sur cette mosaïque du Xe siècle on peut voir à droite l’empereur Constantin qui offre la ville de Constantinople à la Vierge Marie et à gauche, Justinien, qui lui apporte l’église Sainte-Sophie.
Mosaïque :
Une mosaïque est un assemblage multicolore de petits cubes juxtaposés de façon à former un dessin.
Constantin, Justinien et la Vierge Marie. Mosaïque de l’église Sainte-Sophie de Constantinople, Xe siècle, Istanbul
L’empereur instaure dans toutes les provinces le « Code Justinien ». Il y impose également le christianisme.
Code Justinien :
Il s’agit d’un ensemble de lois romaines imposées par l’empereur Justinien.
Après la mort de l’empereur en 565, l’Empire byzantin est attaqué par les Lombards, les Wisigoths et les tribus slaves.
Son territoire se réduit alors aux seules régions de langue et de culture grecques : l’Asie Mineure, les Balkans et le sud de l’Italie.
La chute de Constantinople et la disparition de l’Empire byzantin (1453)
La chute de Constantinople et la disparition de l’Empire byzantin (1453)
Cette situation perdure jusqu’au XIe siècle. L’Empire doit faire face à d’incessantes attaques, notamment celles des Turcs seldjoukides qui, peu à peu, s’emparent de l’Asie Mineure.
Malgré leur victoire contre les croisés d’Occident en 1261, les Byzantins ne parviennent pas à défendre leur territoire contre le harcèlement de plus en plus pressant mené par les Turcs.
- Vers 1400, l’Empire est réduit au territoire autour de la capitale.
En 1453, les Turcs prennent Constantinople.
Entrée du sultan Mehmet II à Constantinople le 29 mai 1453. Tableau de Benjamin-Constant, 1876, musée des Augustins
Le chef de l’armée turque, le sultan Mehmet II, entre victorieux dans la ville le 29 mai. L’église Sainte-Sophie est convertie en mosquée, conservant son nom et sa splendeur.
C’est la fin de l’Empire byzantin.
- Avec lui disparait la figure de l’empereur byzantin, le basileus, cet homme puissant, dont le pouvoir est sans limites.
Un empereur puissant
Un empereur puissant
L’empereur byzantin : basileus et lieutenant de Dieu sur terre
L’empereur byzantin : basileus et lieutenant de Dieu sur terre
L’empereur byzantin est appelé basileus, qui signifie « roi » en grec. Il est couronné et sacré par le patriarche de Constantinople.
Patriarche :
Le patriarche est l’évêque de Constantinople, chef de l’Église orthodoxe, autre nom de l’Église chrétienne d’Orient.
Les Byzantins sont chrétiens, mais ils ne sont pas catholiques. Ils sont orthodoxes. En effet, il existe deux Églises chrétiennes : l’Église chrétienne d’Orient qui est orthodoxe et l’Église chrétienne d’Occident qui est catholique. D’abord unies, ces deux Églises vont se séparer au XIe siècle.
La cérémonie du couronnement a toujours lieu dans l’église Sainte-Sophie, que Justinien a fait construire au VIe siècle.
L’église Sainte-Sophie à Constantinople (aujourd’hui Istanbul) ©David Stanley
L’intérieur de l’église est somptueux, comme on peut le voir sur cette photographie. L’immense coupole représente la voûte céleste et les murs sont couverts de mosaïques.
Vue intérieure de l’église Sainte-Sophie
L’empereur est l’élu divin et il est considéré comme le lieutenant de Dieu sur Terre.
Le pouvoir sans limites du basileus
Le pouvoir sans limites du basileus
Le basileus vit à Constantinople, la capitale de l’Empire, considérée comme la « nouvelle Rome ». Le palais impérial est situé près du Sénat, de l’église Sainte-Sophie et de l’hippodrome, comme on peut le voir sur ce plan.
Le pouvoir du basileus est absolu et c’est lui qui fait la loi. Ce pouvoir repose sur l’Église, dont il nomme le patriarche, sur l’armée, qu’il dirige, et sur une administration composée de nombreux fonctionnaires.
L’Empire byzantin : un empire chrétien orthodoxe
L’Empire byzantin : un empire chrétien orthodoxe
Deux chrétientés rivales : l’Église d’Orient et l’Église d’Occident
Deux chrétientés rivales : l’Église d’Orient et l’Église d’Occident
Les Byzantins sont chrétiens mais leurs pratiques religieuses ne sont pas les mêmes que celles des chrétiens d’Occident.
Ainsi, le clergé orthodoxe peut porter la barbe et se marier, alors que les clercs latins, c’est-à-dire catholiques, se vouent au célibat et doivent être imberbes.
Il existe d’autres différences, comme le fait que de nombreux saints ne sont pas vénérés à la même date ou encore que l’Église d’Occident n’immerge qu’une seule fois celui qu’on baptise, alors que l’Église d’Orient pratique la triple immersion.
L’Empire byzantin et l’évangélisation des païens
L’Empire byzantin et l’évangélisation des païens
L’empereur byzantin, tout comme l’empereur carolingien, se présente comme un défenseur de la chrétienté.
Au IXe siècle, l’empereur byzantin envoie deux missionnaires, les moines Cyrille et Méthode convertir les Slaves au christianisme.
Missionnaire :
Il s’agit d’un homme d’Église qui part christianiser les païens.
Les moines Cyrille et Méthode, représentation datant du XVIe siècle
À la suite de cette campagne d’évangélisation, les Serbes, les Bulgares et les Russes se convertissent au christianisme et deviennent chrétiens orthodoxes.
Le schisme de 1054
Le schisme de 1054
Les désaccords grandissent entre le pape de Rome, qui est le chef de l’Église catholique, et le patriarche de Constantinople. Ce dernier accepte de moins en moins les interventions du pape dans les affaires de l’Église byzantine.
Cette opposition conflictuelle mène au schisme.
Schisme :
Le schisme est la séparation des deux Églises chrétiennes en 1054, en deux Églises distinctes, l’Église orthodoxe et l’Église catholique.
L’Église orthodoxe du patriarche byzantin se détache de l’Église catholique du pape.
Conclusion :
L’Empire byzantin est un empire puissant et millénaire. Héritier de l’Empire romain, il contrôle un immense territoire à l’Est de l’Europe. L’empereur, dont le pouvoir est absolu, est considéré comme le lieutenant de Dieu sur terre.
Défenseur de la chrétienté, le basileus encourage l’évangélisation des peuples païens d’Europe centrale. Sa capitale, Constantinople, impressionne par ses richesses. Les arts, notamment l’architecture et les mosaïques, participent au rayonnement de la civilisation byzantine en Méditerranée, du Ve au XVe siècle.