La guerre froide : affrontements et crises politiques dans un monde bipolaire

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Introduction :

Le monde bipolaire qui émerge suite à la Seconde Guerre mondiale entre dans une nouvelle forme de conflit, la guerre froide. Chacun des deux Grands (États-Unis et URSS) possède l’arme nucléaire et de nombreux alliés, ce qui garantit qu’une guerre ouverte serait destructrice pour les deux pays et pour le monde. Ainsi, tout en cherchant à déstabiliser et à combattre l’autre camp, les superpuissances évitent de s’affronter directement et préfèrent le faire par pays et mouvements interposés (conflits périphériques).
Comment la logique bipolaire de la guerre froide s’impose-t-elle dans les relations internationales ?
La plupart des affaires internationales sont réglées de près ou de loin par les Grands et souvent déterminées par l’état de leurs relations. Plusieurs grandes phases se dégagent. À la fin des années 1940 et jusqu’au milieu des années 1950, une forte hostilité existe entre les blocs, qui laisse place à un effort de coexistence pacifique jusqu’à la crise de Cuba de 1962. Celle-ci fait prendre conscience de la nécessité d’une détente, qui reste cependant limitée.

Le début de la guerre froide, une période de fortes tensions (1947-1956)

Les premières années de la guerre froide sont marquées par de très fortes tensions entre les superpuissances, qui se considèrent mutuellement comme une menace.

La lutte pour l’expansion des Blocs

La constitution des blocs se fait de différentes façons, mais passe souvent par l’aide directe ou indirecte des États-Unis ou de l’URSS. Chacun aide ses alliés politiques à prendre le pouvoir.

  • La guerre de Corée :

Le premier conflit périphérique commence en 1950 en Corée. À l’instar de l’Allemagne, elle est divisée entre une zone d’occupation soviétique au nord, devenue la République démocratique populaire de Corée, et une zone d’occupation américaine au sud, devenue la République de Corée. En 1950, les troupes communistes du Nord envahissent le Sud et l’occupent jusqu’à une réaction militaire américaine, autorisée par l’ONU qui condamne l’agression nord-coréenne. Les Américains conquièrent une grande partie de la Corée du Nord, ce qui déclenche une intervention de la République Populaire de Chine. Le conflit est très près de dégénérer en guerre nucléaire, mais le front se stabilise entre Corée du Nord et Corée du Sud, et aboutit à l’armistice en 1953, après un million de morts.

La guerre de Corée La guerre de Corée

  • Les communistes s’imposent également d’autres façons :
  • Dans les pays encore colonisés, ils soutiennent la rébellion communiste, comme en Indochine française. Dans cette région, la principale force de résistance est incarnée par le Viet Minh, dirigé par Hô Chi Minh.
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Définition

Viet Minh :

Mouvement indépendantiste et communiste pour la libération de l’Indochine.

  • En Europe de l’Est, ils appliquent la « tactique du salami », qui consiste pour les communistes à s’allier aux autres forces politiques avant de les exclure du pouvoir « tranche après tranche, comme un salami » (Mathias Rakosi, dirigeant communiste hongrois). Le « coup de Prague » de février 1948, par lequel les communistes de Klement Gottwald prennent le pouvoir en Tchécoslovaquie, parachève le contrôle de l’URSS sur l’Europe de l’Est.
  • Les États-Unis réagissent via des pactes d’alliance, en aidant à la reconstruction des pays dévastés par la guerre (plan Marshall), mais aussi en soutenant les forces opposées aux communistes.
  • En France, les ministres communistes sont exclus du gouvernement de Paul Ramadier au printemps 1947.
  • En Iran, la CIA (service de renseignement américain) aide au renversement du Premier ministre Mossadegh en 1953, considéré comme trop favorable aux communistes.

En janvier 1953, le président américain Eisenhower (1953-1961) entre en fonction. Il approfondit la doctrine Truman avec la politique du Roll Back (refoulement du communisme), mise en œuvre par son secrétaire d’État John Foster Dulles. Elle s’accompagne d’une conception appelée « théorie des dominos », selon laquelle un pays qui tombe aux mains des communistes risque d’entraîner ses voisins vers le Bloc de l’Est.
En réponse à la création et à l’expansion de l’OTAN, l’URSS rassemble ses satellites d’Europe orientale dans le COMECON (Conseil d’Assistance Économique Mutuelle, contrôlant les économies) et le Pacte de Varsovie (alliance militaire dominée par les Soviétiques).

Des sociétés et des modèles opposés

Les États-Unis et l’Union soviétique revendiquent la supériorité de leurs modèles de société respectifs. Les Américains jouissent du meilleur niveau de vie du monde grâce à une économie puissante qui permet l’entrée dans la société de consommation.

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À retenir

Le modèle du libéralisme capitaliste repose sur l’idée que l’individu peut travailler librement dans une société libre pour accéder à l’American Way of Life, fondée sur le confort matériel et la famille traditionnelle.
En URSS, le Parti Communiste contrôle l’économie pour assurer l’égalité matérielle entre tous les citoyens et construire une société communiste sans classes.

Bien entendu, chacun des modèles a son lot de contradictions. Aux États-Unis, si la prospérité est une réalité, elle concerne avant tout les Blancs protestants, car la ségrégation raciale reste en place jusqu’aux années 1960. En URSS, la population est surveillée par un État totalitaire omniprésent. Surtout, le modèle opposé est sans cesse dénoncé et discrédité. En URSS, Staline tombe dans la paranoïa et voit des espions américains partout, comme dans le Complot des Blouses Blanches (ses médecins sont accusés de vouloir l’empoisonner et sont exécutés ou déportés). Aux États-Unis, entre 1950 et 1954 a lieu le maccarthysme (d’après le sénateur Joseph Mc Carthy), une violente campagne de procès et de diffamation envers tous ceux qui sont soupçonnés de la moindre sympathie envers l’URSS.

Une course aux armes et à la technologie

Au tout début de la guerre froide, l’URSS a la plus grande armée du monde mais les États-Unis sont les seuls à disposer de l’arme atomique. Ce monopole prend fin en 1949, quand les Soviétiques acquièrent la bombe grâce à l’espionnage. Si les Américains disposent de nombreuses bases militaires à travers le monde d’où peuvent décoller des bombardiers B-52 munis de bombes nucléaires, les Soviétiques mettent au point des missiles à longue portée capables de frapper en quelques dizaines de minutes.

  • C’est ainsi une course aux armements qui s’engage.
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Définition

Course aux armements :

Durant la guerre froide, augmentation du nombre de bombes possédées par l’URSS et les États-Unis et diversification des moyens de les lancer (bombardiers, missiles, sous-marins, etc.) et de les contrer.

Rapidement, les superpuissances en viennent à une situation de « destruction mutuelle assurée » en cas de conflit. Ainsi, chaque côté craint que l’autre ne décide d’attaquer le premier à la faveur d’un avantage momentané pour augmenter ses chances de victoires. Cette crainte est par exemple attisée en 1957 quand les Américains apprennent que les Soviétiques ont mis en orbite le premier satellite artificiel de l’histoire, Spoutnik. L’intellectuel français Raymond Aron résume cette situation par la formule « paix impossible, guerre improbable ».

Nombre de têtes nucléaires possédées par les deux superpuissances Nombre de têtes nucléaires possédées par les deux superpuissances

Le début de la guerre froide est donc un moment de grande tension, marqué par l’idée d’un affrontement inéluctable. Mais celui-ci ne se produit pas, à la faveur de l’établissement de relations plus apaisées au milieu des années 1950.

La coexistence pacifique (1956-1962)

Après la mort de Staline, Nikita Khrouchtchev s’impose en 1956 comme son successeur. Une nouvelle ère s’ouvre dans les relations américano-soviétiques, marquées par une capacité à coexister qui n’empêche pas la persistance de nombreuses occasions de conflit.

Un nouveau contexte politique et stratégique

Staline meurt le 5 mars 1953. Sa succession est marquée par des luttes de pouvoir qui voient la victoire de Nikita Khrouchtchev (premier secrétaire du Parti communiste de l’Union soviétique de 1953 à 1964).

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À retenir

Le 24 février 1956, au XXe Congrès du Parti Communiste d’Union Soviétique (PCUS), Khrouchtchev dénonce les purges et la terreur de masse du régime stalinien, ce qui ouvre à un relatif assouplissement de l’État policier dans le bloc de l’Est. Mais cette politique de « déstalinisation » est vivement critiquée par la République populaire de Chine, qui prend de plus en plus d’indépendance par rapport à l’URSS dans le camp socialiste.

Ainsi, la bipolarité du monde se réduit : l’unité du bloc de l’Est se fissure, tandis qu’à l’Ouest les États-Unis ne sont plus les seuls à posséder l’arme nucléaire, rejoints par le Royaume-Uni et la France. Surtout, le processus de décolonisation crée de nombreux nouveaux États que chaque Grand tente d’attirer dans son camp. C’est ainsi que la guerre d’Indochine, dans laquelle les États-Unis ont refusé de soutenir la France par opposition au colonialisme, avait abouti en 1954 à la division du Vietnam entre un Nord communiste et un Sud capitaliste.

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Citation

En 1959, Khrouchtchev expose ainsi les principes de la coexistence pacifique devant le Soviet Suprême (Parlement soviétique) :
« Il y a peu de temps encore le feu des passions suscitées par la “guerre froide” était si grand qu’une simple étincelle aurait pu provoquer une conflagration mondiale. La politique étrangère de certaines puissances occidentales était basée sur des calculs nettement agressifs, sur une politique des “positions de force” […]. Actuellement, une évaluation plus sobre de la situation, une compréhension plus raisonnable de l’équilibre des forces sur la scène internationale se manifestent de plus en plus en Occident. Et une telle compréhension des choses conduit inévitablement à la conclusion que les plans prévoyant l’emploi de la force contre le monde socialiste devraient être relégués dans les archives. La vie elle-même exige que les pays ayant des systèmes sociaux différents doivent apprendre à vivre ensemble sur notre planète, à coexister pacifiquement […].
La reconnaissance de l’existence de deux systèmes différents, la reconnaissance à chaque peuple du droit de régler lui-même tous les problèmes politiques et sociaux de son pays, le respect de la souveraineté et l’application du principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures, le règlement de tous les problèmes internationaux au moyen de pourparlers, voilà ce qu’implique la coexistence pacifique sur une base raisonnable […]. »

Une capacité à coopérer dans le règlement des conflits

L’année 1956 voit les deux superpuissances coopérer pour résoudre une crise internationale autour du canal de Suez. Malgré la décolonisation de l’Égypte (fin du protectorat anglais en 1946), il est toujours possédé par des sociétés britanniques. Or, l’Égypte est contrôlée depuis 1954 par le colonel Gamal Abdel Nasser, qui se revendique non-aligné sur l’un ou l’autre des Grands, et anticolonial. Ce dernier projette de nationaliser le canal de Suez pour financer l’industrialisation du pays. Craignant de perdre le contrôle de ce passage stratégique, les Britanniques planifient une opération militaire de prise du contrôle du canal à laquelle se joignent la France (car Nasser soutient le FLN dans la Guerre d’Algérie) et Israël (qui craint la puissance égyptienne).
Nasser nationalise le canal le 26 juillet 1956, déclenchant un débarquement de parachutistes français et anglais ainsi qu’une offensive israélienne dans le Sinaï. En réaction, les États-Unis saisissent l’ONU et commencent à spéculer sur les monnaies européennes. L’URSS envoie un ultimatum à la France et au Royaume-Uni, les menaçant d’utiliser l’arme atomique. Les Français, Britanniques et Israéliens, malgré leur victoire sur le terrain, doivent donc retirer leurs troupes et sont discrédités sur la scène internationale.

  • Nasser a transformé une défaite militaire en victoire politique aux yeux des États arabes et du tiers-monde en formation.
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À retenir

Ainsi, cette crise montre l’existence d’un condominium (domination conjointe) américano-soviétique sur le monde, qui peut s’appliquer aux pays hors des deux blocs. Dans le même temps, chaque camp semble respecter la sphère d’influence de l’autre.

Par exemple, en octobre 1956 se produit un soulèvement antisoviétique en Hongrie, mais les troupes du Pacte de Varsovie écrasent l’insurrection de Budapest sans réelle réaction de l’Ouest.

Des rapprochements mais une persistance de la logique de conflit

Des signes de bonne volonté se manifestent de part et d’autre, avec notamment le voyage de Khrouchtchev aux États-Unis en 1959 ou sa rencontre avec Kennedy à Vienne en 1961.

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À retenir

L’idée de représailles massives en cas de conflit laisse la place à celle d’une riposte graduée.

Cependant la guerre froide continue, comme le montrent les crises autour de Berlin. Après la crise de 1948-1949 (blocus de Berlin) et la proclamation de la RFA et de la RDA, Berlin-Ouest était resté une enclave occidentale dans le bloc de l’Est. Celle-ci sert de vitrine du camp occidental et surtout de point de fuite de la RDA : dans les années 50, plus de 3 millions d’Est-Allemands (en majorité jeunes et qualifiés) fuient le monde communiste en se réfugiant à Berlin-Ouest puis en rejoignant la RFA par avion.
Ainsi, Khrouchtchev tente de négocier l’annexion de Berlin-Ouest à la RDA en 1958 mais se heurte au refus catégorique des Occidentaux. Dans la nuit du 13 août 1961, il fait construire un mur entourant hermétiquement Berlin-Ouest.

Ouvriers du bâtiment de Berlin-Est édifiant le mur de Berlin, 20 novembre 1961 Ouvriers du bâtiment de Berlin-Est édifiant le mur de Berlin, 20 novembre 1961

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Citation

Ce « mur de la honte » est érigé en symbole de l’oppression communiste à partir de la visite de Kennedy (1961-1963) en 1961, où il prononce un célèbre discours :
« Il y a beaucoup de gens dans le monde qui ne comprennent pas ou qui prétendent ne pas comprendre quelle est la grande différence entre le monde libre et le monde communiste.
Qu’ils viennent à Berlin !
Il y en a qui disent qu’en Europe et ailleurs, nous pouvons travailler avec les communistes.
Qu’ils viennent à Berlin !
[…] Notre liberté éprouve certes beaucoup de difficultés et notre démocratie n’est pas parfaite. Cependant, nous n’avons jamais eu besoin, nous, d’ériger un mur […] pour empêcher notre peuple de s’enfuir. […]
Tous les hommes libres, où qu’ils vivent, sont des citoyens de Berlin. Par conséquent, en tant qu’homme libre, je suis fier de prononcer ces mots : « ‟Ich bin ein Berliner !“ »

La détente, un recul maîtrisé des tensions (1962-1975)

La coexistence pacifique est mise à l’épreuve avec la crise de Cuba, qui aboutit à une volonté de réduire activement les tensions de la guerre froide et les dangers de l’équilibre de la terreur. Après une baisse continue des tensions, celles-ci reprennent en 1975.

La crise de Cuba

En 1959, Fidel Castro prend le pouvoir à Cuba en chassant le dictateur pro-américain Batista. En juillet 1960, après l’échec d’un voyage diplomatique de Castro aux États-Unis, Che Guevara annonce que Cuba fait partie du camp socialiste. Pour la première fois, la Doctrine Monroe est remise en cause.

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Définition

Doctrine Monroe :

La doctrine Monroe est formulée au XIXe siècle par le président américain James Monroe (1817-1825). Les États-Unis annoncent qu’ils sont les seuls à pouvoir intervenir dans les affaires de l’hémisphère ouest (continent américain). Pendant la guerre froide, il s’agit d’empêcher l’installation d’un pouvoir pro-soviétique en Amérique Latine.

Les États-Unis établissent donc un blocus naval de l’île, mais l’URSS vient au secours de Cuba en lui apportant une aide économique et militaire. En octobre 1962, les États-Unis se rendent compte que des missiles soviétiques sont en train d’être installés sur le territoire cubain, menaçant leur territoire. Le 22 octobre 1962, Kennedy annonce un ultimatum à Khrouchtchev et exige le démantèlement des missiles et l’arrêt de l’aide militaire soviétique à Cuba. Les tensions montent et font craindre le déclenchement d’une guerre directe, mais Khrouchtchev accepte le retrait des missiles de Cuba en échange du retrait des missiles américains en Turquie. Cette crise montre à tous les besoins d’une détente des relations, ce qui aboutit à la mise en place du « téléphone rouge », pour permettre à la Maison Blanche et au Kremlin de se parler directement.

La crise de Cuba La crise de Cuba

Désarmement et dégel

La crise de Cuba a montré la dangerosité et la fragilité de l’équilibre de la terreur.

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À retenir

L’équilibre de la terreur a un coût très lourd pour les deux Grands. Une série de traités interdisent les expériences nucléaires dans l’atmosphère, l’espace et l’océan.

En 1968, le Traité de non-prolifération nucléaire voit la plupart des pays renoncer au nucléaire militaire en échange d’une aide au développement du nucléaire civil. La même année s’engagent des négociations sur la limitation des armements nucléaires (SALT - Strategic Arms Limitation Talk), finalement signés en 1972. Ils sont immédiatement suivis par les accords SALT II de 1979 qui concernent d’autre types d’armements.
Des accords commerciaux sont conclus entre Américains et Soviétiques, aboutissant à un échange de produits agricoles et technologiques américains contre du pétrole et du gaz naturel soviétiques. La détente se manifeste également dans les relations entre pays des deux Blocs. En 1969, le chancelier de la RFA Willy Brandt inaugure l’Ostpolitik, un rapprochement avec la RDA et les pays d’Europe de l’Est.

Recul de la bipolarité et regel

La bipolarité du monde recule avec l’émergence du tiers-monde (voir le cours Indépendance et nouveaux États pendant la guerre froide), et principalement de la Chine populaire, proclamée en 1949. Malgré la rupture sino-soviétique des années 1950, l’Ouest continuait de ne pas reconnaître la République populaire de Chine (voir le cours : L’ère Maoïste : retrouver la puissance par la révolution (1949-1979)). En effet, les Occidentaux reconnaissent le gouvernement de Taïwan comme étant la véritable République de Chine.

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À retenir

Les choses changent en 1971 avec la visite en Chine d’Henry Kissinger, conseiller à la Sécurité nationale du président Nixon (1969-1974), dans le cadre d’une « stratégie triangulaire » qui permettrait de diviser le bloc de l’Est. C’est ainsi que la RPC est admise à l’ONU comme membre permanent du Conseil de Sécurité (avec droit de veto), à la place de Taïwan.

La fin des années 1960 voit surtout une remise en cause des modèles bipolaires à travers le monde, obligeant les Grands à se remettre en cause.
La détente américano-soviétique culmine avec les Accords d’Helsinki de 1975. Ceux-ci reconnaissent l’inviolabilité des frontières européennes, prévoient de continuer la coopération commerciale, scientifique et technologique et contiennent des engagements en matière de droits de l’homme.
Cependant, ces accords sont suivis d’une prise de conscience que la guerre froide continue par d’autres moyens et dans d’autres régions, notamment en Afrique. Ainsi, après les années dites du « dégel » vient le temps du « regel » des relations américano-soviétiques.

Conclusion :

La guerre froide commence donc par une période de forte défiance mutuelle qui accélère la bipolarisation du monde. Celle-ci est marquée par un affrontement des Grands par pays interposés en de nombreuses régions du monde. L’arrivée au pouvoir de Khrouchtchev en 1956 permet d’envisager une coexistence pacifique et une résolution commune des crises, comme le montre la Crise de Suez. Les tensions restent réelles, comme le prouve la crise de Cuba, mais la détente permet de préserver la paix, jusqu’au retour d’une forte défiance mutuelle en 1975.