La géopolitique du monde actuel
Introduction :
L’effondrement du bloc soviétique en 1991 sort le monde de la logique bipolaire qui a déterminé les relations internationales durant la guerre froide. On le sait aujourd’hui, les États-Unis sont les grands vainqueurs de ce conflit. Le pays n’est donc plus l’une des deux « superpuissances », mais désormais l’unique « hyperpuissance ».
La guerre froide a-t-elle pour autant laissé place à un monde dirigé par les seuls Américains ? Si l’hégémonie américaine, c’est-à-dire la position dominante des États-Unis dans le monde, est indiscutable, nous assistons depuis 1991 à l’émergence d’un véritable monde multipolaire. C’est donc la transformation des relations internationales au cours des 25 dernières années que nous allons étudier dans ce nouveau cours.
Nous verrons, dans un premier temps, quels sont les fondements de l’hégémonie américaine. Puis nous nous intéresserons au renouveau de la coopération internationale depuis 1991. Enfin, nous verrons que ce nouvel ordre mondial est en proie à l’instabilité.
L’hégémonie américaine : la diplomatie d’une hyperpuissance
L’hégémonie américaine : la diplomatie d’une hyperpuissance
Pour un nouvel ordre mondial
Pour un nouvel ordre mondial
Pour le président américain George Bush (père), la fin de la guerre froide est l’opportunité de voir émerger un « nouvel ordre mondial ».
En 1991, les États-Unis disposent d’une puissance militaire, nucléaire et diplomatique inégalée.
C’est donc autour de l’hégémonie américaine que se définit ce nouvel ordre mondial.
Le « multilatéralisme » théorique des États-Unis
Le « multilatéralisme » théorique des États-Unis
Dans leur discours, les États-Unis prônent le multilatéralisme.
Multilatéralisme :
Coopération entre États à travers des institutions internationales comme l’ONU.
En réalité, les États-Unis décident souvent seuls afin de défendre leurs valeurs et leurs intérêts.
C’est particulièrement flagrant lors de la Guerre du Golfe, en 1991. Devant l’invasion du Koweït par l’Irak, le président américain George Bush décide d’intervenir dans une région où les intérêts pétroliers américains se trouvent menacés.
- C’est l’opération « Tempête du désert ».
Carcasse de tanks irakiens bombardés lors de l’opération « Tempête du désert » (4 mars 1991)
Bombardement d’une raffinerie de pétrole irakienne lors de l’opération « Tempête du désert » (5 mars 1991)
Cette opération américaine montre qu’au lendemain de la guerre froide les États-Unis disposent d’une capacité d’intervention sans équivalent.
Devenus les « gendarmes du monde », les Américains s’appuient sur de nombreux alliés réunis au sein de l’OTAN.
Le tournant de 2001
Le tournant de 2001
11 ans jour pour jour après le discours de George Bush imaginant le nouvel ordre mondial, les États-Unis sont attaqués.
Ce sont les attentats du 11 septembre 2001.
L’attaque du 11 septembre 2001 à New York
Le président américain est alors George W. Bush, le fils de George Bush. Sa réaction est immédiate.
Les États-Unis entrent en guerre contre le terrorisme.
Ils interviennent dès 2001 en Afghanistan, puis en Irak en 2003. Cette fois-ci, sans l’accord de l’ONU. Ils pensent ainsi détruire al-Qaïda, responsable des attentats.
Al-Qaïda :
Il s’agit d’une organisation terroriste islamiste, c’est-à-dire un groupe d’individus qui défend une conception radicale de l’islam et du monde, et qui use de la violence pour imposer cette vision.
Depuis, l’armée américaine s’est enlisée dans ces deux conflits. Les États-Unis ont échoué à pacifier et stabiliser l’Afghanistan et l’Irak. De plus, le terrorisme islamiste s’est répandu.
L’image des États-Unis s’est donc dégradée dans le monde et le pays ne peut plus prétendre à une politique internationale d’hyperpuissance.
Un monde multipolaire
Un monde multipolaire
L’émergence de nouveaux acteurs
L’émergence de nouveaux acteurs
Parallèlement au déclin de l’hégémonie américaine sont apparus de nouveaux pôles de puissance.
Ils sont capables de faire entendre leur voix dans les décisions internationales.
C’est d’abord le cas de l’Union européenne, qui s’est progressivement affirmée en tant que principale puissance économique derrière les États-Unis. Son rôle diplomatique s’est affirmé.
À l’échelle internationale, le pôle européen est donc devenu incontournable.
Il existe d’autres acteurs majeurs dans ce monde multipolaire : les puissances émergentes. Ce sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.
Ces pays, en pleine croissance économique, pèsent de plus en plus dans les décisions internationales.
Un rôle accru des organisations internationales
Un rôle accru des organisations internationales
La principale organisation internationale est l’Organisation des Nations unies, l’ONU.
Depuis sa création en 1945, elle s’était retrouvée paralysée par la guerre froide.
En effet, les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU (les États-Unis, l’URSS - aujourd’hui la Russie -, le Royaume-Uni, la France, la Chine, c’est-à-dire les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale) disposent d’un droit de veto.
Or, lorsqu’une décision devait être prise par le Conseil de Sécurité, l’une des deux grandes superpuissances opposait toujours son droit de veto afin de bloquer ou contredire l’autre superpuissance.
Ce n’est donc qu’après 1991 que l’ONU a pu retrouver son rôle de protectrice de la paix mondiale.
La Cour pénale internationale, créée en 2002, permet de juger les crimes de guerre, ainsi que les crimes contre l’humanité.
Crime de guerre :
Sont considérés comme crimes de guerre les assassinats, les viols, les exécutions d’otages, les mauvais traitements, les pillages et les destructions de biens civils.
Crime contre l’humanité :
Ce terme désigne tout crime commis à l’égard d’une population, tel que l’extermination, la déportation, la réduction en esclavage ou tout autre acte inhumain.
C’est cette Cour pénale qui a jugé les crimes commis pendant le génocide au Rwanda en 1994.
Ce monde multipolaire peine à répondre aux grandes crises, telles que la guerre civile en Syrie. Les États ne parviennent pas à trouver de réponses communes.
Pour faire face à l’ampleur des drames humains, c’est souvent l’action des ONG qui est déterminante.
ONG :
Organisations non gouvernementales, qui ne relèvent ni d’un État, ni d’une instance internationale. Parmi les plus connues, on peut citer Greenpeace, Oxfam, ou encore Médecins du monde.
En résumé, le nouvel ordre mondial repose sur le multilatéralisme. Les États-Unis ne peuvent plus agir sans l’accord des nouveaux pôles de puissance, ni sans celui de l’ONU. Cependant, cette coopération internationale peine à trouver des réponses aux crises qui déstabilisent le monde.
Les facteurs d’instabilité dans le monde
Les facteurs d’instabilité dans le monde
La multiplication des conflits et le développement du terrorisme international déséquilibrent le nouvel ordre mondial.
Les guerres civiles
Les guerres civiles
À partir de 1991 les guerres civiles se sont multipliées dans plusieurs régions du monde (Yougoslavie, Moyen-Orient, Afrique).
Guerres civiles :
Luttes armées qui opposent les habitants d’un même pays.
Les causes de ces conflits sont diverses : politiques, religieuses, ethniques, etc. Les civils, qui sont les principales victimes, fuient les zones de guerre. Les réfugiés sont donc ainsi de plus en plus nombreux dans le monde.
Le terrorisme international : une menace nommée Daech
Le terrorisme international : une menace nommée Daech
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le terrorisme, dans sa dimension internationale, s’est révélé aux yeux du monde. Il est celui de fanatiques religieux, les islamistes.
Le terrorisme islamiste se nourrit de la haine de l’Occident, incarné par les États-Unis.
Jusque tout récemment, la principale menace terroriste émanait du réseau al-Qaida. Aujourd’hui, c’est Daech. Daech est un acronyme arabe pour dire « l’organisation de l’État islamique en Irak ».
L’organisation s’est fondée en 2006 et s’est étendue en Syrie à la faveur de la guerre civile.
C’est ce réseau terroriste qui est, entre autres, responsable des attentats qui ont meurtri Paris en 2015 et Bruxelles en 2016.
Depuis 2014, Daech a pris possession de plusieurs villes en Irak et en Syrie pour créer son califat.
Califat :
Définit en arabe le territoire où vit le successeur de Mahomet.
La multiplication des attentats commandités ou revendiqués par l’organisation a poussé les grandes puissances à intervenir militairement contre Daech.
Conclusion :
Depuis 1991, et l’effondrement de l’Union soviétique, le monde est à la recherche d’un nouvel ordre. D’abord fondées sur l’hégémonie américaine, les relations internationales se sont profondément transformées.
Le monde est devenu multipolaire. La communauté internationale compte désormais avec de nouveaux acteurs comme l’Union européenne et les pays émergents. De plus, la fin de la guerre froide a permis à l’ONU de retrouver son rôle dans la gestion des conflits. Cependant, les guerres civiles se sont multipliées et le terrorisme international remet en question ce nouvel ordre mondial.