La liberté de faire ce qui me plaît

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Problématiques

  • La liberté est-elle une réelle source de bonheur ?
  • Doit-on céder à tous nos désirs sans contrainte pour être libre ?
  • Sans lois pour nous protéger, sommes-nous vraiment libre ?

Définitions à connaître : Liberté, contrainte/obligation, libre arbitre, générosité.

  • La liberté selon Calliclès

Calliclès considère qu’un individu vraiment libre est celui qui jouit sans entraves et satisfait tous ses désirs. Calliclès s’empresse alors de : « Vivre dans la jouissance, [d’]éprouver toutes les formes de désirs et [de] les assouvir ».

Selon lui, bonheur consisterait en une liberté sans limite, où tout est permis. Nous cherchons à obtenir ce que nous voulons sans considération pour les autres, ni culpabilité pour soi-même. En revanche, l’être humain qui accepte les contraintes est celui qui est incapable d’assumer ses désirs par crainte du jugement moral de la société.

  • Pour Calliclès, cet individu est tout le contraire d’un individu libre, c’est un esclave. C’est pourquoi, selon lui, les lois ne sont faites que pour les faibles et sont injustes envers les puissants qui ne peuvent plus jouir totalement de leur intelligence ou de leur charme.
  • La contrainte et l’obligation

La contrainte s’impose à nous de l’extérieur contre notre volonté. La contrainte est une force qui nous pousse à agir et la liberté consiste à résister à cette force. Lorsque nous obéissons à notre désir, il nous domine et nous emprisonne :

  • nous nous en rendons esclave ;
  • le désir peut devenir une contrainte lorsqu’il n’est pas maitrisé et l’obligation une liberté lorsqu’elle est comprise et assumée.

Les obligations quant à elles sont des conditions nécessaires à liberté. Nous nous y soumettons volontairement car nous savons que c’est juste et qu’elles garantiront notre liberté.

  • Les degrés de liberté chez Descartes

Descartes réfute l’opinion selon laquelle la liberté réelle serait le pouvoir de faire ce qui nous plaît. Il définit alors deux degrés de liberté : la liberté d’indifférence et la liberté éclairée.
Descartes nomme liberté d’indifférence lorsque nous n’avons pas plus de raisons de choisir une option plutôt qu’une autre. C’est ce que l’on appelle aussi l’irrésolution. Dans la liberté d’indifférence, aucun choix n’est bon ou mauvais, tous se valent.

  • Mais pour Descartes, ce n’est pas être vraiment être libre que de choisir au hasard ou selon les circonstances.

La liberté éclairée pour Descartes est le fait de pouvoir se soumettre à une obligation qui, après réflexion, nous apparaît bonne pour nous. C’est donc pouvoir suivre la voie de la raison qui nous guide sur un chemin vertueux, et non de suivre nos appétits et nos penchants. En choisissant ce qui est raisonnable et non nécessairement ce qui nous plaît, nous faisons preuve d’une liberté éclairée.

  • C’est une liberté qui demande à être cultivée et met du temps à évoluer.
  • Descartes et le libre-arbitre

Dans les Méditations métaphysiques, Descartes écrit :

« Le libre arbitre consiste à faire une chose ou à ne la faire pas sans qu’aucune force extérieure nous y contraigne ».

Par l’usage du libre arbitre, nous faisons l’expérience de notre liberté en tant que bon vouloir. Notre bon vouloir détient la puissance absolue d’affirmer ou de nier l’importance des choses. Pour Descartes, elle ne mérite pas notre crédit.

  • Dans une lettre adressée au père Mesland, il affirme qu’en usant de notre libre arbitre, nous « suiv[ons] le pire, tout en voyant le meilleur ».
  • La liberté selon Spinoza

Selon Spinoza, la liberté ne s’oppose pas à la nécessité mais à la contrainte. Dans son Éthique, il décrit les passions comme une forme de nécessité qui n’est pas une fatalité. Pour lui, elles ne sont pas contraignantes car on les maitrise.
Selon Spinoza, il en est de même des affects (qui sont selon le philosophe, au nombre de trois : la joie, la tristesse et le désir). Elles sont une forme de nécessité parce qu’elles agissent sur nous à la manière de contraintes extérieures et influencent nos choix.

  • Si nous comprenons ce qui nous traverse et nous pousse à agir, alors nous pouvons le maitriser et le diriger vers ce que nous voulons : c’est cela la liberté selon Spinoza.
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À retenir

  • Être libre, c’est choisir et non pas se laisser aller à nos penchants ou à chacune de nos envies.
  • La liberté c’est faire preuve de raisonnement lors d’un choix. Il s’agit de suivre notre raison après délibération et choisir ce qui sera le plus bénéfique pour nous et la société et non ce qui me ferait le plus plaisir.
  • Dans la philosophie classique, la liberté authentique ce n’est donc pas de faire ce qui nous plaît, mais d’effectuer un choix éclairé